Bisse d'Ayent

Le (grand) bisse d'Ayent est un bisse du Valais (canton de Suisse) qui avait originellement sa prise dans la Lienne à sa sortie du lac de Tseuzier (devenu lac de barrage depuis 1957^[1]) ; il passe par la station d'Anzère et se décharge dans l'étang de Revouire (904 m), sur la commune de Grimisuat après avoir irrigué les vignes, prés et jardins des communes de Grimisuat et d'Ayent.

La première partie du bisse était spectaculaire avec notamment le passage en corniche des Follés et le recours à des boutsets (pieux scellés horizontalement dans la paroi verticale) supportant des chéneaux en planches à Torrent-Croix^[2]. Cette dernière partie a été abandonnée en 1831 (remplacée par un tunnel de 95 m). Les boutsets et chéneaux de Torrent-Croix ont été restaurés en 1991, mais non remis en service^[3].

Le bisse croise la route de Tseuzier au kilomètre 10. Un sentier suit le canal sur tout son parcours ; il permettait au garde du bisse de surveiller l'écoulement de l'eau (500 l/s) et constitue aujourd'hui un sentier de randonnée. À Ayant, le bisse croise le Bitailla (bisse Tailla)^[4] ; à cet endroit, les 2 bisses arrosent conjointement les terres en contetrebas^[5]. Le Bitailla, plus ancien (avant 1307)^[4], est alimenté par la Sionne, rivière au régime nival dont les eaux, abondantes au printemps, se réduisent en été, ce qui a conduit à la construction du bisse d'Ayant, la Lienne ayant un régime glaciaire, donc fournissant de l'eau jusqu’à l’automne^[6].

Depuis 2015, le bisse d'Ayant est remis en eau de juin à septembre/octobre ; le Bitailla coule, par contre, toute l'année.

Décidé en 1430 et achevé en 1448, le bisse d'Ayent fut aménagé, sur 20 km, par les agriculteurs de la région de Sion pour amener de l'eau depuis les hauteurs (lac de Tseuzier à 1770 m), jusqu'à leurs cultures ^[7].

Les paysans pouvaient acheter un droit d'eau pour irriguer leurs prés (aqua ad irrigandum), en général durant une heure, une demi-journée ou une journée complète. Ce droit est fixé temporellement pour qu'un nombre limité de personnes puissent puiser dans le bisse en même temps, ce dernier ayant un débit limité. Ce droit était généralement lié à la parcelle et l'argent récolté servait à la construction puis à l'entretien du bisse. Chaque bisse avait son garde qui vérifiait quotidiennement le bon écoulement de l'eau et le respect des droits d'eau.

Depuis 1956, le bisse est alimenté, à 1540 m d'altitude (à Samarin, commune d'Anzère), par une dérivation de conduite forcée provenant du barrage de Tseuzier et raccordée à la centrale hydroélectrique de Croix ; sa partie supérieure (5 km) a donc été désaffectée^[2],[8].

En 2019, la Banque nationale suisse (BNS) dévoile le nouveau dessin des nouveaux billets de banque suisses, dont le billet de 100 francs représente sur son verso le passage, à Torrent-Croix, du bisse d’Ayent.

A l'entrée du tunnel de Torrent-Croix, un «marteau-avertisseur» a été réinstallé^[9].

Pour accéder à cette partie du bisse avec les transports publics à partir de Sion il faut prendre le car postal en direction du barrage de Tseuzier et le quitter à l'arrêt Ayent Le Samarin-Eheley. Depuis là, la promenade à pied vers l'ouest est facile et agréable jusqu'au sud d'Anzère, voire plus loin vers Arbaz. Depuis ces deux lieux il y a de nombreux services Car Postal vers Sion.

• Départ actuel (prise) : Le Samarin, commune d'Anzère, 1540 m
• Arrivée (décharge) : Mayens d'Arbaz, au-dessus de Sion (Valais), 904 m. Le bisse passe au bas de la station d'Anzère avant de s'en aller vers Arbaz
• Longueur actuelle : 15 kilomètres
• Temps de marche : 3 heures
• Débit : 0,5 m³/s environ (juin à septembre)

• Passage en chéneaux du bisse suspendu à des boutsets à Torrent-Croix.
• Tunnel de Torrent-Croix.
• Roue à aubes du marteau-avertisseur.
• Bisse et sentier.
• Bisse et passage piéton sur plaques en métal déployé.
• Bisse sur le billet de 100 francs suisses depuis 2019.

• Commune de Sion, Anzère, Arbaz
• « Le Musée valaisan des Bisses - Bisses du Valais », sur Bisses du Valais (consulté le 21 août 2025)

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