Bibliothèques sans frontières

Bibliothèques Sans Frontières
Partager la connaissance, ouvrir tous les possibles
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
BSF
Zone d'activité
Monde
Type
Forme juridique
Association déclarée
Domaine d'activité
Siège
8-10 rue de Valmy, Montreuil, France
Pays
Langue
Organisation
Effectif
150 (2022)
Fondateur
Président
Directeur général
Jérémy Lachal
Chiffre d'affaires
8,5 M ()
Site web
Identifiants
RNA
SIREN
OpenCorporates

Bibliothèques Sans Frontières (BSF) est une association fondée en 2007 à Paris, à l'initiative de l'historien Patrick Weil. Elle souhaite faciliter l'accès à la culture, à l'éducation et à l'information des populations vulnérables.

Historique

BSF vise à promouvoir le don de livres, à soutenir le fonds des bibliothèques, des écoles et des universités ainsi que la formation de documentalistes, l’informatisation de centres documentaires et la structuration de réseaux de bibliothèques. Elle renforce également l'accès à la culture, l'éducation et l'information des populations les plus vulnérables, touchées par les crises et les conflits[1][source insuffisante].

L'association intervient pour la première fois dans l'urgence à la suite du séisme de 2010 en Haïti[2]. Présente depuis 2007 sur le territoire haïtien, « les bibliothèques récemment constituées [par BSF] être réduites en miettes par le séisme »[3]. BSF a entrepris des missions auprès des vingt camps de réfugiés du tremblement de terre[réf. souhaitée]. L'association compte parmi ces différentes actions : la construction d'une dizaine de bibliothèques et l’élaboration de coins lecture près des camps de réfugiés, au sein des écoles, des universités et des quartiers du pays et une collecte de dons de livres et d’argent[3]. Les projets incluent notamment la création de la Réserve universitaire centrale haïtienne, première bibliothèque interuniversitaire hors site de Port-au-Prince, et les Bibliotaptaps, desbibliothèques mobiles permettent d’aller à la rencontre des populations éloignées[4].

L'Ideas Box[5], une médiathèque en kit dessinée par Philippe Starck est déployée en 2014 dans le camp de réfugiés congolais Musasa au Burundi. Il en existe aujourd'hui 150 dans le monde[réf. souhaitée].

Depuis 2018, le journaliste Augustin Trapenard est le parrain de l'association[6].

Le , l'association signe un partenariat avec l’ONU afin de venir en aide aux victimes de violences sexuelles en créant des espaces sécurisés permettant un accès à des ressources médicales, psychologiques et juridiques, en plus des activités éducatives et formatives. Le déploiement de ce programme se fera prioritairement en Ukraine, mais la volonté est de le développer ensuite dans d'autres pays[7].

Outils et plateformes

BSF a créé des outils tels que l'Ideas Box, l'Ideas Cube ou la carte SD Kajou. L'association a créé des plateformes numériques : BSF Thema[8], Les Voyageurs du Numérique[9] et BSF Campus[10]. Depuis 2014, BSF adapte et traduit en français la plateforme d’enseignement américaine Khan Academy[11].

Ideas Box

L'Ideas Box est une médiathèque en kit créée en 2013 par BSF et Philippe Starck, avec le soutien de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR)[12].

Elle est déployée dans des lieux touchés par des catastrophes naturelles ou des conflits armés ainsi qu’auprès des populations marginalisées[13]. Les Ideas Box procurent dans la langue locale des outils permettant aux individus et aux communautés de mieux se reconstruire[14]. « À terme, le matériel informatique sera laissé « sur place » à des personnes formées. »

Elle se compose de quatre modules étanches et peu énergivores : le module jaune « administration » pour le matériel technique (batterie, relais wifi, serveur, etc.), le module vert « informatique » pour le matériel informatique (liseuses, ordinateurs portables, tablettes et appareil photo), le module bleu « cinéma » pour le matériel de projection (plus jeux vidéos, casque audio, enceinte) et le module orange « bibliothèque » pour les livres[15].

Ideas Cube

L’Ideas Cube est une bibliothèque numérique autonome en énergie. Il fonctionne sans connexion Internet et fournit un accès à des milliers de contenus éducatifs et culturels dans les endroits les plus reculés (ressources tirées de Wikipédia, de Khan Academy ou du projet Gutenberg)[réf. nécessaire].

Kajou

En 2018, BSF a créé l'entreprise sociale Kajou. Elle développe des cartes SD avec des contenus pédagogiques et culturels qui s’insèrent dans les téléphones et les transforment en bibliothèque, sans avoir besoin de connexion Internet. Cette initiative est destinée aux populations d'Afrique subsaharienne peu ou pas connectées à Internet[16].

Les Voyageurs du Numérique

Initialement nommé les Voyageurs du code, il s’agit d’un programme initiant, entre autres, à la programmation informatique. Ce programme est né en 2014, grâce à une collaboration avec Codecademy[réf. souhaitée]. Après l’avoir traduite en français, BSF a commencé par initier des ateliers en collaboration avec les bibliothèques de Montreuil. Puis le programme est déployé dans le milieu associatif[réf. souhaitée]. Il est publié en open source[réf. souhaitée]. En 2017, le projet devient les Voyageurs du Numérique[réf. souhaitée]. Il ne se concentre plus seulement sur la programmation, mais son offre s’élargit aux autres compétences numériques. Il propose 4 thématiques : l'inclusion numérique, s’informer sur internet, maitriser ses pratiques sur internet, coding et robotique[réf. souhaitée]. Cela s’adresse autant au grand public, mais qu’à toute structure qui souhaitant un accompagnement, afin de développer ses compétences en numérique, ou de former des animateurs[17].

Application « Bonjour France »

L’application Bonjour France a été développée pour aider les réfugiés ukrainiens arrivant en France à la suite de l'Invasion de l'Ukraine par la Russie. Disponible par la plateforme téléchargeable Kajou, elle propose six thématiques principales (faire ses démarches, s’orienter, travailler, se divertir, et la vie quotidienne). Elle leur permet d’apprendre le français à travers des situations de la vie courante[réf. souhaitée]. Elle leur donne également accès à une liste de ressources culturelles et associatives[réf. souhaitée]. D’autres versions francophones sont en cours de développement, tel que Bonjour Belgique, Bonjour Suisse et Bonjour Canada. À l’avenir, BSF souhaiterait ensuite élargir l’application à d’autres nationalités de demandeurs d’asile[18].

Collecte de livres

Depuis 2007, BSF collecte des livres auprès des institutions culturelles, des professionnels du livre et des particuliers en France. Ceux-ci, triés et référencés dans leur centre de collecte de livres à Epône, sont ensuite destinés à des bibliothèques, écoles et associations qui n’ont pas les moyens de s’équiper par le biais des circuits traditionnels. Lorsqu’ils ne correspondent pas aux besoins de l'association, ils sont revendus sur le marché de l'occasion, comme la plateforme solidaire Label Emmaüs. Les bénéfices réalisés participent au financement de ses activités et permettent d’acheter des livres sur ses terrains d’intervention pour contribuer à l’économie locale du livre[réf. souhaitée].

Chaque année, lors de la Semaine du développement durable, l'association s'associe à la Fnac pour organiser une « Grande collecte solidaire » pour collecter des livres partout en France[19].

Associations membres

BSF International est la tête de réseau de Bibliothèques Sans Frontières, son siège se trouve à Montreuil. « La Mission livres », son centre de collecte de livres, est à Épône dans les Yvelines[réf. souhaitée].

À l'international, cinq bureaux opérationnels dépendent de BSF International : Cox's Bazar au Bangladesh, Bujumbura au Burundi, Amman en Jordanie, Varsovie en Pologne et Dakar au Sénégal[réf. souhaitée].

Libraries Without Borders US a été créée en 2009 à Washington D.C.[réf. souhaitée] LWB cherche à améliorer l’accès à l’information à travers les États-Unis et à combler la fracture numérique. Dans ce but, le programme Wash and Learn Initiative (WALI) a été développé en 2017. En collaboration avec les bibliothèques et les associations locales, il s’agit de mettre en place des bibliothèques dans les laveries automatiques. Ainsi le temps perdu peut être mis à profit pour apprendre, s’informer ou se divertir[20]. Une étude a effectivement démontré que dans les endroits où l’initiative est appliquée, les enfants ont 30 fois plus de chance de s’adonner à une activité d’alphabétisation. Fort de son succès, le programme initié à Détroit et New York a été ensuite élargi à l’ensemble du pays. Puis la volonté a été de l’adapter au milieu rural, où les communautés ont plus de difficultés d’accès au réseau internet qu’en milieu urbain. LWB a lancé un programme pilote dans le Minnesota, en implantant une bibliothèque dans une communauté de logements préfabriqués. Elle fournit une connexion hotspot, des ordinateurs et ipads avec des ressources éducatives prétéléchargées, des livres et des activités. Son offre s’adapte aux usagers, grâce à un groupe de discussion identifiant leurs besoins. Le partenariat avec des organisations locales permettra de procurer diverses formations afin de profiter au plus grand nombre[21].

Créée en 2017, Bibliothèques Sans Frontières Belgique, dont le siège est à Bruxelles, représente le réseau BSF auprès des instances internationales présentes en Belgique, comme l'Union européenne et l'OTAN[réf. souhaitée].

Les associations BSF Canada et BSF Italia ont été respectivement créées en 2020 et 2021[réf. souhaitée].

Campagnes et plaidoyers

En 2012, l'Urgence de lire est un aAppel international soutenu par plus d’une centaine d’intellectuels, dont huit prix Nobel, comme Toni Morrison ou Doris Lessing. Cette campagne fut relayée auprès des organisations internationales et des États[22].

Durant la campagne avant les élections municipales de 2014[23], l'association interpelle à propos des horaires d'ouverture des bibliothèques jugés inadaptés aux étudiants, salariés, demandeurs d'emploi, enseignants et autres.

Durant la campagne présidentielle de 2027, avec l’Association des Bibliothécaires de France, BSF a interpellé les candidats à l’élection présidentielle et aux législatives sur la place indispensable des bibliothèques dans les politiques publiques[24].

Financement

Les subventions publiques de BSF s'élèvent à 4,4 millions d'euros[Quand ?] et sont en forte augmentation par rapport à 2020 (+ 73%). En 2021, les ressources de l'association sont majoritairement composées de subventions et autres concours publics (52%) et de produits non liés à la générosité du public (14%). Les produits liés à la générosité du public (incluant le mécénat) représentent 20% des ressources de BSF. Sur les 8,5 millions d'euros de budget annuel en 2021, 82% des fonds sont utilisés pour des missions sociales[réf. souhaitée].

Bibliothèques sans frontières fait partie des dix-sept bénéficiaires du fonds Marianne lancé par Marlène Schiappa après la décapitation de Samuel Paty visant à lutter contre la « propagande séparatiste ». Le fonds est au cœur d’une polémique concernant sa gestion en avril 2023. L'association a reçu 70 320 euros pour un Web série « Questions-réponses sur la laïcité » et la confection et la diffusion d’un kit pédagogique à destination d’enseignants et d’éducateurs[25],[26].

Gouvernance

Patrick Weil assure la présidence de l'association depuis sa création en 2007[réf. souhaitée].

Récompenses

Notes et références

  1. « Rapport annuel 2016 spécial 10 ans ! | Bibliothèques Sans Frontières », Bibliothèques sans frontières,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Hubert Prolongeau, « Avec Bibliothèques Sans Frontières, Haïti est à la page », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  3. Clément Solym, « Bibliothèques Sans Frontières s'engage pour Haïti », sur actualitte.com, (consulté le ).
  4. Dominique Lahary, Christine Fleury, Philippe Bourdenet et Francesca Leinardi, « Enjeux et valeur des réseaux », Documentaliste-Sciences de l'Information, vol. 50, no 2,‎ , p. 26 (ISSN 0012-4508 et 1777-5868, DOI 10.3917/docsi.502.0026, lire en ligne, consulté le )
  5. « Calais, première ville à se doter de l'Ideas Box », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne)
  6. « Augustin Trapenard, nouveau parrain de Bibliothèques Sans Frontières », sur Livres Hebdo (consulté le ).
  7. « Guerre en Ukraine : « Viols et agressions sexuelles ont été perpétrés avec une cruauté extrême » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. SUTTON Elizabeth-conseil en édition numérique et cofondatrice IDBOOX, « Education – BSF Thema 700 fiches d’activités à télécharger gratuitement », sur IDBOOX, (consulté le ).
  9. « Numérique - Augustin Trapenard aux Voyageurs du numérique à Riom : "Le générique de Mario, ma Madeleine de Proust" », sur www.lamontagne.fr, (consulté le ).
  10. « BSF Campus, une plateforme d'apprentissage pour les bibliothécaires francophones », sur Archimag (consulté le ).
  11. Clémence Levasseur, « La Khan Academy, des cours en ligne gratuits pour tous », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  12. Bibliothèque nationale de France, « BnF - Présentation de l'« Ideas Box » de Bibliothèques Sans Frontières »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur bnf.fr (consulté le )
  13. Claire Lecœuvre, « Des ateliers d’écriture pour des enfants congolais réfugiés au Burundi », L'Autre, vol. 16, no 2,‎ , p. 247 (ISSN 1626-5378 et 2259-4566, DOI 10.3917/lautr.047.0247, lire en ligne, consulté le )
  14. Eve Saumier, « Les réfugiés ont droit à la culture », Alternatives internationales, vol. N° 63, no 6,‎ , p. 65–65 (ISSN 1634-6386, lire en ligne, consulté le )
  15. Kahlat, E. (2017). L’Ideasbox, nouvelle modalité de présence de la bibliothèque auprès des publics : quelles actions de médiation ?. [mémoire de master, université Grenoble-Alpes]. Sciences de l’Homme et Société. dumas-01737483. [lire en ligne]
  16. « Bibliothèques sans frontières : savoirs réels, technologies virtuelles – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  17. Lachal, J et Peich, M-C. (2018). Bridging the digital divide : a prerequisite for global egovrnment. IFLA WLIC 2018 https://library.ifla.org/id/eprint/2210/1/233-lachal-fr.pdf
  18. « «Bonjour France»: l’application qui aide les réfugiés ukrainiens à apprendre le français », sur Le Figaro Etudiant (consulté le ).
  19. « Une nouvelle grande collecte de Bibliothèques sans Frontières à la Fnac », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  20. Jérémy Lachal, « Les bibliothèques au coeur de la transformation sociale », Documentation et bibliothèques, vol. 65, no 1,‎ , p. 12–16 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI 10.7202/1061815ar, lire en ligne, consulté le )
  21. Sarah Baron et Katherine Trujillo, « Expanding Our Reach, Using Our Strengths: From laundromats to manufactured housing communities », Childhood Education, vol. 95, no 6,‎ , p. 56–58 (ISSN 0009-4056, DOI 10.1080/00094056.2019.1689067, lire en ligne, consulté le )
  22. « Appel international : l'urgence de lire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. « Ouvrons + les bibliothèques : l’annonce phare qui fait entrer le débat en politique », sur Archimag (consulté le ).
  24. Les associations des Bibliothécaires de France et Bibliothèques Sans Frontières, « Appel aux futurs députés : "Rapprochons nos bibliothèques !" », sur www.marianne.net, 2017-06-15utc12:48:02+0200 (consulté le ).
  25. Fonds Marianne : la liste des 17 associations bénéficiaires, et les montants perçus, liberation.fr, 14 avril 2023
  26. Gabriel Libert et Gérald Andrieu, Schiappa, Gravel, Sifaoui… Révélations sur l'argent évaporé du fonds contre le séparatisme, marianne.net, 29 mars 2023
  27. « BSF RÉCOMPENSÉ PAR LE WISE ET LA BIBLIOTHÈQUE DU CONGRÈS DES ÉTATS-UNIS ».
  28. « Liste des lauréats 2015 de la France s'engage ».
  29. Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « Diplomatie économique - Remise des prix du "Google Impact Challenge" au Quai d'Orsay (08.10.15) », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le ).
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