Berkane

Berkane (en arabe : بركان, en berbère rifain: ⴱⵔⴽⴰⵏ) est une ville située dans la région de l'Oriental au nord-est du Maroc. Chef-lieu de la province de Berkane, elle est sur le territoire historique de la tribu rifaine des Yat Iznassen^[2],[3].

La province de Berkane tire son nom de la ville de Berkane, fondée au début du 20 siècle sur les anciennes ruines d’un village historique, baptisée du nom de Sidi Ahmed Aberkane afférent à l’érudit et saint Sidi Mohammed Ben El Hassan Ben Makhlouf Arrachidi mort en 868 de l’Hégire.

Le mausolée de Sidi Mhand Aberkane est toujours entretenu dans la ville de Berkane.

Berkane est située dans la région de l’Oriental, au nord-est du Maroc, à environ 22 km de la mer Méditerranée (station balnéaire de Saïdia) et 60 km au nord d’Oujda.

La ville se trouve également à une vingtaine de kilomètres de la frontière algérienne, matérialisée par l’Oued Kiss^[4].

La commune s’étend sur 97 km² et est installée dans la plaine fertile de la Triffa, au pied du massif des Beni Snassen, à une altitude moyenne de 168 m^[5]. La province combine reliefs montagneux, littoral méditerranéen et plaines agricoles.

Le territoire est irrigué par plusieurs cours d’eau, notamment l’Oued Zegzel, l’Oued Cheraa, et se situe à proximité du grand fleuve Moulouya, ressource hydrique majeure pour l’agriculture^[6].

Le climat de Berkane est de type méditerranéen semi-aride, avec une pluviométrie moyenne de 300 mm par an concentrée entre novembre et avril. Les températures varient de 5 à 18 °C en hiver et de 18 à 31 °C en été^[7].

Berkane possède plusieurs quartiers résidentiels et zones industrielles.

Le plus ancien des quartiers de Berkane est le quartier El Mekteb - Hay Mohammadi, et peuplé d’environ 5 000 habitants^[8].

Le tissu urbain est structuré autour de voies comme l’Avenue Al Manzel, le Boulevard Riad, la Rue Al Madina, Rue Al Wifak, Rue Abdelmoumen, la Rue de la Liberté, la Rue du Rif et d'autres^[9].

El Mekteb ainsi que les quartiers populaires de Widdadiya, Lemhel, ou encore Tahtaha sont les premières habitations du centre-ville de Berkane, les premiers habitants issus des montagnes des monts beni-Iznassen sont descendus vers la ville en créant ces quartiers au fur et à mesure du temps la ville s’est agrandit

^[10][11].

La périphérie de Berkane comprend des villes et villages intégrés à l’espace socio-économique urbain :

• Sidi Slimane Echcharaa, banlieue au sud-ouest de la ville (pop. 22 904 en 2004)^[12] ;
• Madagh, au nord-ouest, commune rurale avec une forte dimension religieuse et sociale liée à sa zawiya Qadiriya Boutchichiya^[13] ;
• Tafoughalt, implanté dans le massif des Béni Snassen, est un lieu de ravitaillement et d’animation touristique, avec la vallée de Zegzel et la grotte du Pigeon^[14] ;
• Laâtamna, commune agricole dans la plaine de Triffa (centre à Cafémaure), desservie par la route S402 reliant Berkane à Saïdia^[15].

L’expansion urbaine a conservé des structures rurales : dans certains quartiers périphériques, subsistent des modes de vie et d’habitat similaires aux douars, liés à une forte solidarité tribale^[16]. Plusieurs projets royaux (à partir de 2006) ont visé la résorption des bidonvilles et la création de zones d’urbanisation planifiées (Borj Aoullout, Melouiya, Cherraa), comportant logement social et équipement urbain renforcé^[17]. Le quartier résidentiel Bab Al Madina, en bordure de la ville, illustre l’émergence d’une zone périurbaine moderne, avec infrastructures et équipements intégrés^[18].

Selon le recensement officiel de 2014, Berkane comptait 120 710 habitants. Les estimations étaient de 109 237 habitants, en 2014^[19]. La population de l'agglomération s'élève elle à 306 901 habitants.

Le taux de croissance annuel de la population locale est sensiblement égal au taux à l'échelle nationale. Le taux de croissance de la population urbaine est passée de 33,6 % en 1960 à 53 % en 1982, les campagnes environnantes se vidant de leur population au profit de la ville.

Après les différentes sécheresses du début du XX^e siècle, la région a connu une forte émigration vers l’Algérie et vers la région de Fès, où certains se sont installés définitivement.

Berkane est considérée comme la « capitale des agrumes » du Maroc oriental^[20]. La ville et sa province sont particulièrement réputées pour la production de clémentines et d’oranges, dont une partie bénéficie du label appellation d’origine protégée (AOP)^[21].

La province dispose d’environ 17 stations de conditionnement d’agrumes, pour une capacité totale avoisinant les 100 000 tonnes par an.^{[réf. nécessaire]}

Outre les agrumes, la région produit également du blé, des légumineuses et divers fruits^[22].

Une part importante des revenus locaux provient des transferts d’argent envoyés par les Marocains résidant à l’étranger.^{[réf. nécessaire]}

Depuis 2018, Berkane est engagée dans des projets de gestion durable des ressources hydriques. Ces programmes incluent la réutilisation des eaux épurées pour l’irrigation des espaces verts, ainsi que des actions de sensibilisation des agriculteurs à une utilisation rationnelle de l’eau^[23].

Le site de Berkane a été attesté dès la préhistoire, notamment dans les environs de Tafoughalt où des vestiges humains ont été datés entre 40 000 et 100 000 ans^[24]. Durant l’Antiquité, la région faisait partie de l’aire d’influence romaine, en particulier autour de l’ancienne ville de Rusibis dans la plaine de la Triffa^[25].

La localité moderne de Berkane a été fondée au XX^e siècle, durant le protectorat français, sur les vestiges d’un ancien village^[26]. Son développement a été accentué par des politiques coloniales d’irrigation, stimulant sa transformation en un centre urbain agricole^[27]. Durant la période coloniale, bien que l’Espagne ait colonisé le Rif entier, Berkane est quant à elle soumise au protectorat français, tout en restant très influencée par la présence espagnole, la ville ayant été un pied-à-terre pour les deux puissances coloniales française et espagnole durant le protectorat français.

À l’image de l’église espagnole de Berkane rappelle l’influence hispanique durant l’ère coloniale.

La région est traditionnellement le territoire de la confédération tribale zénète des Béni-Snassen (Aït Iznassen), connue pour sa résistance à l’occupation française au XIX^e siècle^[28].

Le développement du XX^e siècle a entraîné un fort exode rural vers la ville, renforcé par l’irrigation des terres de Triffa, l’installation des services publics et des infrastructures agricoles et urbaines^[29].

En plus des plats qu'on trouve dans d'autres régions du Maroc et de l'Algérie, la cuisine de Berkane se distingue par ses spécialités régionales :

• makouda^[pas clair] ;
• Khringo : sorte de crêpe avec des petites alvéoles sur une face, d'où son surnom de « mille trous » (appelé khringo au Rif mais baghrir ailleurs au Maroc) ;
• Kaâk : biscuit sec en forme de soleil à base de farine, d'anis et de fenouil ;
• Khoubbiz : plat à base d'herbes (blettes), qui ressemblent aux épinards ;
• Cabouya, bsi-bsi : courges de la région orientale en général ;
• Karane : plat à base de farine de pois chiches, très apprécié dans la région, on l'accompagne d'une boisson locale nommée barida.

Berkane ne possède aucun aéroport. Le plus proche et le plus utilisé pour s’y rendre est celui de Oujda-Angad International, à 48 km de Berkane, desservi par Ryanair, Royal Air Maroc, Transavia, etc. en provenance entre autres de Charleroi, Orly et Düsseldorf.

D’autres favorisent les aéroports de Nador Al Aroui (81 km) et de Melilla (86 km).

L'origine du mot provient du nom d’un village nommé Aïn Reggada (situé au Maroc) qui se situe à 9 km de Berkane^[30]. Il est utilisé pour désigner un genre de musique spécifique à la région.

Cette musique est fortement rythmée par le bendir et la ghaïta ou le zamar (sorte de flûte à deux cornes). La Reggada se rapproche d'autres musiques locales comme el-Mangouchi, l'Allaoui aarfa et le Tazi. On la danse avec des mouvements d'épaules, un fusil (ou un bâton), en frappant des pieds contre le sol au rythme de la musique.^{[réf. nécessaire]}

En athlétisme, la ville a vu grandir Hicham El Guerrouj, double champion olympique, plusieurs fois champion du monde en demi-fond.

En 2013 l'équipe poursuit sur sa lancée en s'adjugeant la première Coupe du Trône de son histoire face au Maghreb de Fès 73-65.

La Renaissance sportive de Berkane (RSB) est une équipe de football qui joue en 1^re division du championnat marocain Botola.

• Vice-champion du 1^re division en 1983-84.
• Finaliste de la Coupe du trône : Casablanca 1987 et Rabat 2014.
• Vainqueur de la Coupe du Trône en 2018, 2022 et 2023.
• Finaliste de la Coupe de la confédération en 2019.
• Vainqueur de la Coupe de la confédération en 2020, 2022 et 2025.
• Vainqueur de la Supercoupe de la CAF en 2022.
• Champion de la 1ère division du Maroc en 2025.

En 2011, l'équipe de handball locale a réalisé le doublé Coupe du Trône et Championnat, et en 2012 elle arriva à disputer la demi-finale du championnat africain.

• Mbarek Bekkaï (1907-1961), premier chef de gouvernement du Maroc indépendant.
• Abbas El Fassi (né en 1940), premier ministre du Maroc (2007), né à Berkane.
• Fatima Moussaoui (1964), femme politique belge, née à Berkane.
• Rachid Madrane ministre de la jeunesse et des sports en Belgique.
• Fouzi Lekjaa, ministre chargé du budget depuis 2021.

• Wallen (1978), chanteuse de RnB et de hip-hop française.
• Mohammed Saoud (1959), artiste peintre, leader du digital-art, auteur de la danse d'une veuve.
• Said Mellouki (1951), écrivain, poète, philosophe, auteur de Cris du silence.
• Noureddine Kachti (1956-2010), critique de cinéma.

• Hakim Ziyech, international marocain né et formé aux Pays-Bas évoluant à Galatasaray.
• Mattéo Guendouzi, international francais originaire de Berkane né et formé en France évoluant à la Lazio de Rome.
• Couhaib Driouech, International marocain né et formé aux Pays-Bas évoluant au PSV Eindhoven.
• Oussama Idrissi, international marocain né et formé aux Pays-Bas évoluant au CF Pachuca au Mexique.
• Hicham El Guerrouj, légende de l'athlétisme, double médaillé olympique à Athènes et plusieurs fois champion du monde en athlétisme et plusieurs fois élu sportif de l'année.
• Abdelkader El Brazi, gardien de but de l'équipe nationale marocaine de football au mondial 1998.
• Adil Rami, ancien défenseur international de l'équipe de France de football.
• Mohamed Chaouch, né le 12 décembre 1966 près de Berkane, footballeur marocain (ce milieu de terrain offensif, qui a fait l'essentiel de sa carrière dans le championnat de France, a participé à la coupe du monde 1994 avec la sélection marocaine).
• Mounir El Hamdaoui, ancien attaquant de la sélection marocaine ayant fait les beaux jours de l'Ajax Amsterdam (Pays-bas).
• Fouzi Lekjaa, président actuel de la Fédération royale marocaine de football depuis 2014 et ancien président de la Renaissance de Berkane.
• Nasser Larguet, ancien entraîneur de l'Olympique de Marseille, ancien directeur technique de la FRMF, directeur technique de l'Arabie saoudite.
• Abdelhak Nouri, footballeur marocain, ancien joueur de l'Ajax Amsterdam considéré comme l'un des meilleurs espoirs du football néerlandais, il survit à un arrêt cardiaque dans un match contre le Werder Brême le 8 juillet 2017 avant d'être plongé dans un coma artificiel à la suite de lésions cérébrales.

•  Zeist (Pays-Bas)
•  Bondy (France)
•  Saint-Gilles (Belgique)
•  Belleu (France)

• Béni Snassen (montagne)
• Taforalt
• Reggada
• Nador
• Taourirt
• Ahfir
• Madagh (Maroc)

• Mustapha Talbi, Berkane : Vitrine des Beni-Snassen, Berkane, Trifagraph, 2003, 139 p. (ISBN 9789954834503, OCLC 470587976)

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