Benoît Habert
| Doyen Université Paris-VIII Droit | |
|---|---|
| depuis | |
Pierre-Olivier Chaumet (d) |
| Naissance | |
|---|---|
| Formation | |
| Activités |
| A travaillé pour | |
|---|---|
| Membre de |
Alliance européenne des universités de la réforme (d) Conférence des doyens de droit et de sciences politiques Association française de droit pénal (d) Association des historiens des facultés de droit (d) Conseil national des universités |
| Directeurs de thèse |
Brigitte Basdevant-Gaudemet, François Saint-Bonnet (d) |
| Docteur |
|---|
La garantie des libertés (d) |
Benoît Habert (prononcé [bənwa abɛʁ])[a], né le à Orléans (Loiret), est un historien du droit français. Enseignant-chercheur et maître de conférences, il est reconnu pour ses travaux portant sur le Second Empire et les libertés publiques dans la France du XIXe siècle. Ses recherches se concentrent sur l’évolution des institutions juridiques et politiques sous le règne de Napoléon III, ainsi que sur la construction doctrinale des régimes de liberté en droit public.
Titulaire d’un doctorat en sciences juridiques, il a d’abord exercé sa fonction professorale au sein de l’Université Paris-Saclay jusqu’en 2019. Il a ensuite intégré la communauté académique de l’Université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis, où il a été nommé au poste de doyen attaché à l’UFR de droit en 2022. Son ouvrage principal, La garantie des libertés, est issu de sa thèse de doctorat soutenue à Paris-Saclay sous la direction des professeurs Brigitte Basdevant-Gaudemet et François Saint-Bonnet.
Biographie
Benoît Habert est né le à Orléans, dans le département du Loiret, en France[1]. Il poursuit ses études de droit à l’Université d'Orléans, sur le campus de La Source, où il obtient une licence en 2009, suivi d’une maîtrise en administration publique et territoriale en 2011. L’année suivante, il complète une seconde maîtrise en histoire du droit à l’Université Paris-Panthéon-Assas, avec un mémoire consacré à la protection des libertés sous le Second Empire, dirigé par le professeur François Saint-Bonnet[1],[2]. D’autre part, ce dernier le mentionne expressément en note infrapaginale de remerciement pour avoir contribué à un article scientifique publié dans la Revue du droit public à la même époque[3],[4]. Pour son travail de mémoire, il obtient la bourse doctorale Minou Amir‑Aslani de la Fondation Napoléon en 2013[5],[6].
En 2017, il obtient un doctorat en sciences juridiques à l’Université Paris-Saclay, avec une thèse intitulée La garantie des libertés[b], sous la direction des professeurs Brigitte Basdevant-Gaudemet et Saint-Bonnet[7]. Ce projet de recherche, qui porte sur les régimes de libertés sous Napoléon III, fait l’objet d’une publication en 2022[8],[9].
Carrière
Après avoir travaillé comme attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) à Paris-Saclay entre 2015 et 2017, il est sollicité pour intervenir en tant que vacataire et conférencier au sein de nombreuses facultés, notamment l’Université Paris 1, Paris 2, Évry et Le Mans[1]. En 2018, il reçoit les qualifications nécessaires pour devenir maître de conférences en histoire du droit[1]. L’année suivante, il prend ses fonctions à l’Université Paris 8, où il y dispense des enseignements portant sur l’histoire des institutions, le droit constitutionnel, l’histoire du droit administratif et la sociologie historique du droit[10],[11].
Depuis 2022, il est doyen de l’UFR de droit et responsable de la licence éponyme à Paris 8[12],[13], où il dirige également un des axes d’étude au Centre universitaire de recherches juridiques[14]. Dans ce cadre, il intervient régulièrement lors de conférences-débats relatives à l’histoire du droit[15],[16]. En 2023, il co-dirige le colloque itinérant « Napoléon III, prince de la modernité », organisé au Palais Bourbon de Paris, aux archives départementales de Lyon et à l’hôtel de ville de Marseille, à l’occasion du cent-cinquantenaire de la mort de l’empereur[17],[18]. De plus, il est membre de l’Association française de droit pénal (AFDP)[19] et du Conseil national des universités (CNU)[20],[21], tout en occupant le poste de secrétaire général adjoint de la Société historique des Amis de Napoléon III[22],[23].
Parallèlement à ses activités académiques, il s’investit dans le domaine de la danse historique. En effet, il a occupé les fonctions de président de la commission disciplinaire de première instance, de membre du comité éthique et déontologique, ainsi que de juriste en charge de la commission disciplinaire pour Carnet de Bals, une association partenaire de la Fédération française de danse[24],[25]. Outre sa participation à de nombreux championnats locaux, dont la troisième, septième et huitième édition, il y a été distingué comme danseur le plus exceptionnel par le jury désigné[26].
Histoire de l’État et des libertés
Dans son ouvrage La garantie des libertés, Benoît Habert propose une analyse documentée de la manière dont le Second Empire conçoit et organise la protection des droits fondamentaux, tout en s’inscrivant dans l’héritage des principes de 1789[27]. L’auteur met en lumière un paradoxe juridique : un régime qualifié d’autoritaire affirme dès 1852 des garanties explicites en matière de libertés publiques. Ce constat l’amène à retracer une évolution qui commence par une phase de centralisation stricte, puis se dirige vers une libéralisation partielle à partir des années 1860. Le déplacement progressif de la responsabilité de la garantie, de l’État vers des composantes issues de la société, constitue une dynamique centrale du projet[9].
Au-delà d’une dichotomie simpliste entre autorité et libéralisme, l’étude met en évidence une pluralité de dispositifs par lesquels les libertés sont encadrées ou revendiquées. L’auteur examine les mécanismes politiques, juridiques et administratifs à l’œuvre, ainsi que les tensions entre les principes révolutionnaires et les pratiques du pouvoir impérial. Une attention particulière est portée à l’héritage napoléonien, notamment en ce qui concerne les théories relatives à l’ordre public, la moralité, la censure ou la sûreté. Le traitement réservé aux cultes, qu’ils soient catholique, protestant ou musulman, fait également l’objet d’un développement, montrant comment les enjeux religieux participent d’une politique générale de contrôle encadré[9].
Dans sa dernière partie, l’ouvrage se penche sur les mutations doctrinales et politiques qui accompagnent la reconfiguration des garanties juridiques. À partir d’un corpus varié composé de textes constitutionnels, d’interventions parlementaires, de jurisprudence et de réflexions théoriques, Habert analyse les contributions d’auteurs tels que Thiers, Proudhon et Jules Simon. Il étudie également le rôle croissant de la société civile dans l’affirmation des droits, à travers les mouvements syndicaux, les réunions publiques et les oppositions politiques. L’ensemble conduit à une relecture du Second Empire, non comme une simple parenthèse autoritaire, mais comme une séquence institutionnelle marquée par l’élaboration progressive de garanties nouvelles au sein d’un cadre juridique en transformation[9].
Publications
- Cette liste est dynamique en ce qu'elle évolue régulièrement et ne sera peut-être jamais complète. Vous pouvez la compléter en citant des sources fiables.
En tant qu’auteur
- Benoît Habert, La garantie des libertés : 1852–1870, Paris, La Mémoire du droit, , 470 p. (ISBN 978-2-84539-057-7, OCLC 1345470640)
En tant que collaborateur
- Guy Lafon, Chemins de liberté : mélanges en l'honneur de Guy Lafon, Clamart, Éditions de la Nouvelle Alliance, , 314 p. (ISBN 978-2-9536667-1-7, OCLC 819282646)
- Pierre-Olivier Chaumet, La Commune de Paris au prisme du droit, Paris, Éditions Mare & Martin, , 238 p. (ISBN 978-2849346563, OCLC 1357147413)
- Pierre-Olivier Chaumet et Catherine Puigelier, La rébellion dans le procès, Paris, Éditions Mare & Martin, , 292 p. (ISBN 978-2-84934-772-0, OCLC 1395134617)
En tant que préfacier
- Pierre-Olivier Chaumet et Catherine Puigelier, Penser la loyauté en droit : mélanges en l'honneur de Christine Youego, Paris, Éditions Mare & Martin, , 302 p. (ISBN 978-2-84934-770-6, OCLC 1389821900)
- Pierre-Olivier Chaumet et Catherine Puigelier, La disparition des professeurs de droit ?, Paris, Éditions Mare & Martin, , 278 p. (ISBN 978-2386000119, OCLC 1429878022)
Galerie
-
Benoît Habert en .
-
Benoît Habert en .
-
Benoît Habert en .
Notes et références
Notes
- ↑ Prononciation en français métropolitain, retranscrite selon la norme API.
- ↑ Le titre de l’ouvrage est usuellement présenté sous la forme complète La garantie des libertés (1852–1870).
Références
- « Fiche numérique d’informations » [archive du ] [PDF], Université Paris-Saclay, (consulté le )
- ↑ « Benoît Habert - Droit & Sociétés Religieuses » [archive du ], Université Paris-Saclay, (consulté le )
- ↑ François Saint-Bonnet, Le droit des libertés publiques, antonyme du droit administratif au XIXe siècle, vol. 128, Paris, Lextenso via Cairn, coll. « Revue du droit public » (no 2), (EAN 9782275038360, présentation en ligne), A, « La référence aux « principes proclamés en 1789 » », p. 464
- ↑ François Saint-Bonnet, Le droit des libertés publiques, antonyme du droit administratif au XIXe siècle, vol. 128, Paris, Lextenso, coll. « Revue du droit public » (no 2), (EAN 9782275038360, lire en ligne [PDF]), A, « La référence aux « principes proclamés en 1789 » », p. 464
- ↑ « Bourses d’études 2013 », Fondation Napoléon (consulté le )
- ↑ « Les Bourses d’études », Fondation Napoléon (consulté le )
- ↑ « La garantie des libertés. 1852-1870 - Fiche thèse », Fichier central des thèses, (consulté le )
- ↑ « La garantie des libertés (1852–1870), parution de la thèse de Benoît Habert » [archive du ], Université Paris-Saclay, (consulté le )
- « La garantie des libertés (1852-1870) », sur La Mémoire du droit (consulté le )
- ↑ « Maîtres de conférences en droit et science politique nommés au cours de l’année universitaire 2019-2020 », Portail Universitaire du droit (consulté le )
- ↑ « Amis de Napoléon III. Le « vrai visage » d’Adolphe Thiers raconté au public », La Montagne, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Marine Delatouche, « Cours en amphi à l'université : cinq conseil pour survivre dans un ampithéâtre bondé », L'Étudiant, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ Anthony Mergey, « Quelques nouvelles de la section », Association des historiens des facultés de droit, (consulté le )
- ↑ « Axe Histoire du droit – CRJP8, Université Paris 8 », Université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis (consulté le )
- ↑ « LOIGNY LA BATAILLE. Conférence sur la chute du Second Empire, dimanche prochain », La République du Centre, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Colloque « La Commune de Paris (1871) au prisme du droit » – 25–26 mai 2021 », sur LLCP – Université Paris 8 (consulté le )
- ↑ « Colloque « Napoléon III, prince de la modernité » – décembre 2023 », sur CRJP8.fr (consulté le )
- ↑ « Publications de Julien Rycx », Université de Lille (consulté le )
- ↑ « Membres 2020 - afdp 2021 », Association française de droit pénal (consulté le )
- ↑ « Membres élus du Conseil national des universités », Portail Universitaire du droit, (consulté le )
- ↑ Anthony Mergey, « Liste des membres du CNU 03 (2023-2027) », Association des historiens des facultés de droit, (consulté le )
- ↑ « Instances – Société historique des Amis de Napoléon III », Les Amis de Napoléon III (consulté le )
- ↑ « Renouvellement des instances – nomination de Benoît Habert », Les Amis de Napoléon III (consulté le )
- ↑ « Conseil d’administration – Carnet de Bals » (consulté le )
- ↑ « Commissions – Carnet de Bals » (consulté le )
- ↑ « Championnat de Paris – Carnet de Bals » (consulté le )
- ↑ Benoît Habert, La garantie des libertés : 1852-1870, La Mémoire du droit, , 471 p. (présentation en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
: documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article :
- Benoît Habert, La garantie des libertés : 1852-1870, Paris, Université Paris-Saclay, (présentation en ligne)
- François Saint-Bonnet, Le droit des libertés publiques, antonyme du droit administratif au XIXe siècle, vol. 128, Paris, Lextenso via Cairn, coll. « Revue du droit public » (no 2), (EAN 9782275038360, présentation en ligne), A, « La référence aux « principes proclamés en 1789 » », p. 464
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Référencement sur l’Alliance européenne des universités de la réforme (AEUR)
- [vidéo] Intervention, « Conférence : Sauvons le jury populaire » (à 1 h 54 min 45 s), sur YouTube,
- [vidéo] Témoignage, « Documentaire : Napoléon III et la France épanouie » (à 20 min 34 s), sur YouTube,
- Portail du Second Empire
- Portail du droit français
- Portail des universités françaises