Bataillon de marche no 3
| Bataillon de marche no 3 | |
| Tirailleurs du BM 3 après le combat de Kub Kub (). | |
| Création | 1940 |
|---|---|
| Dissolution | 1942 |
| Pays | France |
| Allégeance | France libre |
| Branche | Armée de terre |
| Type | Bataillon de marche |
| Rôle | Infanterie |
| Fait partie de | Brigade française d'Orient |
| Guerres | Seconde Guerre mondiale |
| Batailles | Kub Kub |
| Décorations | Croix de guerre 1939-1945 |
Le bataillon de marche no 3 (BM 3) est une unité militaire française de la Seconde Guerre mondiale. Formé de troupes coloniales, le BM 3 combat au sein des forces françaises libres (FFL).
Il est créé en à partir d'éléments du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Il combat en Érythrée début 1941, en Syrie en juin-juillet 1941 et en Afrique du Nord en 1942.
Création et différentes dénominations
- : création du bataillon de marche no 3 d'Afrique-Équatoriale française (également appelé bataillon de marche du Tchad)
- : dissous
Historique
Formation
Le bataillon de marche no 3 est formé à Mouzarak (dans le Kanem) le sous le commandement du chef de bataillon Pierre Garbay[1]. Il est issu d'éléments du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST), dont un certain nombre de Saras regroupés en juin 1940 dans le bataillon de renfort no 3, destiné à rejoindre la bataille de France mais qui dut rebrousser chemin après l'Armistice[2]. Les tirailleurs « sénégalais » (c'est-à-dire Africains) sont renforcés de réservistes français[1].
Combats en Érythrée
Le bataillon embarque dans des camions en décembre pour rejoindre Khartoum par voie terrestre. Arrivé en janvier 1941, il est intégré à la 7e brigade indienne[1]. Le , il est débarqué à Mersa Taclai par le navire auxiliaire indien HMIS Ratnagiri. Dans le cadre de la bataille de Keren, le BM 3 est engagé le en direction du fort italien de Cubcub (ou Kub Kub). Il lance en même temps des attaques frontales et des mouvements d'encerclement contre les Italiens retranchés dans les hauteurs à l'est du fort. Le , le bataillon parvient à s'emparer de la position de Kub Kub, faisant 430 prisonniers[3],[4]. Il déplore 16 tués et 39 blessés[5]. Rejoint par le reste de la brigade française d'Orient, il continue le combat jusqu'à la chute de Keren le puis de Massaoua le [3].
Le bataillon est cité à l'ordre de l'armée après sa victoire de Kub Kub[3].
En Syrie et au Proche-Orient
En prévision de l'invasion alliée de la Syrie, les troupes de la future 1re division légère française libre sont rassemblées en avril 1941 à Qastina en Palestine britannique. Le BM 3 forme la 2e brigade de cette division (ou 1re brigade coloniale), avec le bataillon de marche no 4 et le bataillon d'infanterie de marine[6]. Il participe en juin aux combats des forces françaises libres pour remonter vers Damas[7].
Au sein de la 2e brigade française libre, le bataillon est placé en juin 1942 en défense de l'aérodrome de Gambut (en) pendant la bataille de Gazala. Le bataillon retourne ensuite à Lattaquié[8] mais certains tirailleurs désertent[9].
Dissolution
Ramené à Fort-Lamy, il est dissous le et ses éléments reviennent dans le RTST[9].
Insigne
Le bataillon adopte en février 1941 un insigne juxtaposant l'ancre des troupes de marine, la croix de Lorraine des Français libres et une tête de dromadaire du Tchad. L'insigne métallique, surmonté de l'inscription Tchad, est fabriqué artisanalement à Damas à la fin de l'été 1941, avec un dessin remanié[8],[10],[11].
Chefs de corps
Le bataillon est commandé successivement par les chefs de bataillon Pierre Garbay (1940-1941), Georges Bavière (1941) et Étienne Allegrini (1941-1942).
Personnalités ayant servi au BM no 3
En tant qu'unité de la France libre, le BM 3 a compté dans ses rangs un certain nombre de Compagnons de la Libération :
- Roméo Antoniotti
- Georges Bavière, commandant le bataillon
- Henri Beaugé-Berubé
- Raoul Béon
- Bernard Demolins
- Idrisse Doursan
- Pierre Garbay, commandant le bataillon
- François Garbit
- Gargué
- Louis Gautheron
- Noël Giorgi
- Jules Hirlemann
- Pierre Iehle
- André Kailao
- Claude Le Hénaff
- Edmond Magendie
- Némir
- Henri Magny
- Michel Stahl
- Benjamin Tagger
- Marcel Vincent
Notes et références
- Le Marec 1994, p. 23.
- ↑ Le Marec 1994, p. 21.
- Jean Simon, « La brigade française d'Orient dans la campagne d’Érythrée », Revue de la France libre, no 4, (lire en ligne)
- ↑ Prasad 1963, p. 76-77.
- ↑ (en) Julian Jackson, A Certain Idea of France: The Life of Charles de Gaulle, Penguin UK, (ISBN 978-1-84614-352-6, lire en ligne), « In our position, whoever stands still fall behind »
- ↑ « Armée de terre - le 2e régiment d'infanterie coloniale », sur Musée de l'ordre de la Libération (consulté le )
- ↑ Didier Corbonnois, « 1941, la 1re division légère française libre en Syrie », Militaria Magazine, no 222, , p. 12-22
- Le Marec 1994, p. 41.
- Jacques Sicard, « Les bataillons de marche de l'Afrique française libre et leurs insignes », Militaria Magazine, no 45, , p. 47-50
- ↑ Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 176
- ↑ « Un insigne pour commémorer les combats menés par les soldats de la France libre en Erythrée en 1941 | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0367-6, lire en ligne).
- (en) Bisheshwar Prasad (dir.), Official History of the Indian Armed Forces in the Second World War, vol. 14 : East African Campaign, 1940-41, Combined Inter-Services Historical Section, (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- « Horrificques Chroniques de l’Ost du pays de Tchad en la guerre de Érythrée, de François Garbit », sur francelibre.net, .
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