Bataille de Guémené-sur-Scorff
| Date | |
|---|---|
| Lieu | Guémené-sur-Scorff |
| Issue | Victoire des chouans |
| République française | Chouans |
| • Jean Jan • Pierre Mercier • Pierre du Chélas |
| 150 à 300 hommes[1],[2] | 600 à 1 500 hommes[3],[4] |
| 8 morts au moins[5] 30 prisonniers (relâchés)[4] 2 à 6 canons capturés[2],[6] |
30 morts[4] 50 blessés[4] (selon les républicains) |
Batailles
- Groix
- 1er Pont-Sal
- Tumulus Saint-Michel
- 2e Pont-Sal
- Auray
- Landévant
- Landévant et Mendon
- Fort Sans-Culotte
- Carnac
- Sainte-Barbe
- Elven
- Josselin
- Plouharnel
- Pont-Aven
- Coëtlogon
- Quintin
- Quiberon
Pont de Bovrel - Elven
- Camezon
- Colpo
- Remungol
- Muzillac
- Lemboh
- Maigrit
- Pluvigner
- 1re Locminé
| Coordonnées | 48° 04′ 02″ nord, 3° 12′ 28″ ouest | |
|---|---|---|
La bataille de Guémené-sur-Scorff se déroule le , lors de la Chouannerie. Elle s'achève par la victoire des chouans qui s'emparent de la petite ville de Guémené-sur-Scorff.
Déroulement
Le 9 pluviôse an III ()[7],[8],[9],[2], peu avant l'aube, la petite ville de Guémené-sur-Scorff est attaquée par 600[3] à 1 500[4],[7] chouans, dont 150 déserteurs[10], menés par Jean Jan, Pierre Mercier, dit La Vendée et Pierre du Chélas[11],[8],[2]. La ville n'est alors défendue que par 150[12],[1],[3] à 300[2],[4] gardes nationaux[1] et grenadiers[2],[11] du 2e bataillon de la 17e demi-brigade[9].
À 4 heures du matin, les chouans pénètrent à l'intérieur de la ville[4]. Les défenseurs opposent « une assez vigoureuse résistance » selon les mémoires du chef chouan Alexis Le Louer[12], mais la ville tombe aux mains des chouans vers 11 heures du matin[3]. Les républicains se dispersent dans les campagnes[2] ou s'enfuient sur Pontivy[3],[12],[8]. Certains se réfugient derrière les murs du château féodal, où ils sont assiégés pendant tout le reste de la journée[11],[3]. À la nuit tombante, le château est finalement pris par les chouans après un combat meurtrier[3].
À six heures[4], après avoir coupé l'arbre de la liberté[2],[11],[3], les chouans se retirent de la ville en emportant deux[2],[11] à six[6] canons, ainsi que les munitions de la garnison[2],[11].
Pertes
Selon un rapport anonyme rédigé par un officier « chargé de pénétrer, s'il était possible, jusqu'à Guémené »[Note 1], les pertes républicaines sont de trois hommes tués et sept à huit blessés[7], contre 30 morts et environ 50 blessés du côté des chouans[7],[4].
Selon un courrier de Robineau, commandant de la garnison de Saint-Brieuc, adressé le 30 janvier au Comité de salut public, un « grand nombre » de républicains a péri lors du combat[9]. Le 15 février, le chef d'état-major de Rennes, Magallon, écrit brièvement au Comité de salut public : « Le cantonnement de Guéméné a été surpris le 29 janvier, huit grenadiers ont été tués »[5].
Les chouans emportent également 30 prisonniers qui sont relâchés après avoir crié « Vive le roi ! »[4].
Selon les mémoires du chef chouan Alexis Le Louer[Note 2], au cours du combat Jean Jan reçoit deux blessures au pied et à la jambe et Mercier manque de peu d'être tué[11],[3].
Notes et références
Notes
- ↑
« Guémené est cerné, le 9 pluviôse, par les brigands, dès 4 heures du matin, sans que l'on s'en aperçoive... La garde eut à peine quitté le poste (vers 6 heures) que beaucoup de brigands se postèrent vers la caserne ; d'autres entrèrent par les autres issues de la place, en poussant de très grands cris... Notre perte est de trois hommes tués et sept à huit blessés. On évalue celle de l'ennemi à trente morts et environ cinquante blessés. On évalue le nombre des assaillants à 1 500[7]. »
— Rapport d'un officier « chargé de pénétrer, s'il était possible, jusqu'à Guémené »
- ↑
« Il [Mercier] tourna ses armes du côté de Guéméné et fit marcher sa colonne du même côté ; chemin faisant, elle fut renforcée par les jeunes gens du canton de Monsieur Duchelas, et, avec ce renfort réuni à celui de Monsieur Jean Jan, ils attaquèrent Guémené, la prirent après une assez vigoureuse résistance, parce qu'il y avait cent cinquante grenadiers de bonnets à poil en garnison dans la place ; ils furent en partie, tués, blessés, faits prisonniers, et le restant s'évada, comme il put, à Pontivy. Monsieur Le Mercier faillit y perdre la vie par les mains d'un des grenadiers qui lui tenait la douille de son canon de fusil à bout touchant ; mais un de ses braves donna une si rude incartade au grenadier qu'il fut déçu de son espoir et culbuté lui-même. Monsieur Jean Jan ne fut pas si heureux, car il fut blessé de deux coups de feu, un à la jambe et l'autre au pied, dont il resta quelques mois malade avant d'être guéri, et obligé de se tenir très caché[12]. »
— Mémoires d'Alexis Le Louer
Références
- Lebranchu 1989, p. 91.
- Huchet 1998, p. 189-190.
- Lécuyer 185, p. 129-131.
- Gallet 1987, p. 122.
- Savary, t. IV, 1825, p. 371.
- Chassin, t. II, 1899, p. 56.
- Corgne 1938, p. 486.
- Dupuy 2004, p. 166.
- Savary, t. IV, 1825, p. 329-330.
- ↑ Gallet 1987, p. 114.
- Cadic, t. I, 2003, p. 522-523.
- Le Louer 1999, p. 65.
Bibliographie
- François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, Terre de brume et Presses universitaires de Rennes, coll. « Les Œuvres de François Cadic », , 588 p. (ISBN 978-2843622069).
- Charles-Louis Chassin, Les pacifications de l'Ouest 1794-1801 : La dictature de Hoche, t. II, Paris, Paul Dupont, , 636 p. (lire en ligne).
- Eugène Corgne, Pontivy et son district pendant la Révolution : 1789-germinal an V, Plihon, libraire-éditeur, , 727 p.
- Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l’Empire, 1789-1815, éditions Ouest-France université, Rennes, , 350 p. (ISBN 978-2-737-33502-0).
- Jean Gallet, Les paysans en guerre, Éditions Ouest-France, , 143 p. (ISBN 978-2402090315, lire en ligne).
- Patrick Huchet, Georges Cadoudal et les chouans, Éditions Ouest-France, , 367 p. (ISBN 978-2-7373-2283-9).
- Jean Lebranchu, Les chouanneries dans le pays de Loudéac : un district breton durant la révolution, Yves Salmon, , 214 p.
- Pierre Lécuyer, Jean Jan : lieutenant de Cadoudal, Yves Salmon, , 316 p. (ISBN 978-2307092742).
- Alexis Le Louer, Mémoires inédits, La Découvrance, coll. « Les Inédits de l'Histoire », , 206 p. (ISBN 978-2842650957, lire en ligne sur Gallica).
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. IV, Paris, Baudoin Frères, Libraires-éditeurs, , 508 p. (lire en ligne).
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