Combat de Floranges

Combat de Floranges
Pluvigner, dessin de Thomas Drake et lithographie d'Henri Daniaud, 1860.
Informations générales
Date
Lieu Pluvigner
Issue Victoire des chouans
Belligérants
 République française  Chouans
Commandants
Jean-Louis Gaspard Josnet de Laviolais Georges Cadoudal
Jean Rohu
Forces en présence
400 à 4 000 hommes[1] 250 à 500 hommes[2],[1],[3]
Pertes
150 morts ou blessés
(selon les chouans)[3]
2 morts[1],[3]
5 à 9 blessés[1],[3]

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 47° 49′ 12″ nord, 2° 57′ 11″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
Géolocalisation sur la carte : Morbihan

Le combat de Floranges se déroule le , lors de la Chouannerie. Il s'achève par la victoire des chouans qui repoussent une attaque républicaine dans la forêt de Floranges, à Pluvigner.

Prélude

Le récit le plus détaillé du combat est laissé par le chef chouan Jean Rohu dans ses mémoires[Note 1]. Selon ses écrits, après l'attaque de Grand-Champ et la mort de Sébastien de Silz, 3 000 chouans se rassemblent aux bois de Floranges, au nord du bourg de Pluvigner[2],[1],[4]. Pierre Mercier et Jean Rohu arrivent eux-mêmes de Bignan avec 500 hommes et Georges Cadoudal les rejoint[2],[1],[4]. Au bout de quelques jours, les chefs décident de licencier les différentes divisions, à l'exception de celle d'Auray, commandée par Cadoudal, qui compte alors 500 hommes à Floranges selon Rohu et qui s'attelle à réaliser des « dispositions de défense »[2],[1],[4].

L'attaque républicaine est peut-être menée par le général Josnet de Laviolais[1],[5]. Dans une lettre adressée aux chefs de canton, le conseil royaliste du Morbihan écrit que l'affrontement oppose 4 000 républicains à 250 chouans[Note 2]. D'après les sources républicaines, la colonne de Josnet ne comptait cependant que 400 hommes à la date du 30 mai[1] .

Déroulement

Le 4 juin, les républicains lancent l'attaque sur le bois de Floranges[1]. Le déroulement du combat est mal connu. La lettre du conseil royaliste du Morbihan indique seulement que « deux colonnes seulement ont pénétré dans la taille après avoir été repoussées »[3].

Dans ses mémoires, Rohu rapporte que Cadoudal le place à l'avant-garde avec un groupe de quinze hommes afin de défendre un chemin conduisant au camp[2],[4]. Ses hommes, dissimulés derrières des fascines sur un coude de chemin, repoussent dans un premier temps les républicains, avant de battre en retraite lorsque ces derniers commencent à les déborder[2],[4]. Cadoudal ensuite ordonne la retraite et ses hommes se replient sur le village de Resordoué, au nord-est du bourg de Pluvigner[1] .

Pertes

Dans sa lettre du 11 juin, le conseil royaliste du Morbihan annonce à ses chefs de canton que les pertes républicaines sont de 150 hommes, tant tués que blessés, contre seulement deux chouans tués et cinq blessés[3]. Dans ses mémoires, Jean Rohu écrit pour sa part avoir eu deux hommes tués et neuf blessés sur les quinze combattants qu'il avait avec lui[1],[4].

Georges Cadoudal est lui-même blessé d'une balle à la cuisse d'après son neveu Louis Georges de Cadoudal, qui précise que « ce fut là l'unique blessure qui l'atteignit pendant le cours de ces guerres où il assista à plus de cent combats, tant en Bretagne qu'en Vendée »[6]. Cependant d'après les mémoires de Guillevic, prêtre chargé de la rédaction de sa correspondance, Cadoudal aurait plutôt été blessé le 21 mai lors d'une escarmouche au village de Loperhet, près du bourg de Grand-Champ[7].

Notes et références

Notes

  1. « De Bignan, on nous fit venir établir un camp au bois de Florange en Pluvigner, où nous nous trouvâmes réunis près de 3 000 hommes; mais au bout de quelques jours on licencia ceux des autres divisions, et il n'y resta qu'environ 500 hommes de celle de Georges. Prévenus par M. de Francheville que les troupes de Vannes devaient venir nous attaquer, notre colonel nous fit faire des dispositions de défense et, nous ayant placés sur les différents points qui aboutissaient au camp, il me chargea de défendre le chemin qui y conduisait chez le garde de la forêt. Je fis en conséquence couper des fascines et les placer en travers dans le passage, et secondé par les quinze hommes qu'on m'avait donnés, j'attendis l'apparition de l'ennemi. Comme nous nous trouvions derrière un coude de chemin, il arriva tout près de nous avant que nous pussions le voir. À mon commandement de feu! qui fut exécuté par tous les hommes du poste, les Bleus jetèrent un cri épouvantable et plusieurs tombèrent, entre autres l'officier qui marchait en tête. Leur colonne fit un mouvement en arrière et nous les perdîmes de vue pour un instant; mais, au lieu de les charger, attendu notre petit nombre, nous nous contentâmes de garder notre position: ils se glissèrent dans le bois et de droite et de gauche ils nous tiraient derrière nos fascines, et après avoir eu neuf blessés et deux tués, je fus contraint de me retirer. À la sortie du bois, je rencontrai Georges qui me fit conduire mes blessés au village du Minoret, en Pluvigner, où ils furent traités et guéris par M.Coëlan, officier de santé, natif de Vannes. Nous couchâmes ensemble, dehors, dans un pailler, au village de Rosordoué, et le matin je fus réveillé par les secousses que me donnait mon colonel, sur le cou duquel j'avais roulé, tant mon sommeil était agité[2],[4]. »

    — Mémoires de Jean Rohu

  2. « Au bois de Floranges, 4,000 Républicains ont attaqué 250 des nôtres. Deux colonnes seulement ont pénétré dans la taille après avoir été repoussées. La République y a fait une perte de 150 hommes, tant tués que blessés. Nous y avons perdu deux hommes, cinq ont été blessés. Depuis le commencement de la guerre, nous avons mis, dans ces parages, au moins trois cents hommes hors de combat[3]. »

    — Lettre du Conseil royaliste du Morbihan, rédigée par Boutouillic, Le Mercier et Syrus et adressée aux chefs de cantons, le 11 juin 1795.

Références

  1. Cadic, t. I, 2003, p. 546-548.
  2. Huchet 1998, p. 211-212.
  3. Guillemot 1859, p. 63-64.
  4. Rohu 1999, p. 27-28.
  5. Lécuyer 185, p. 148-151.
  6. Cadoudal 1887, p. 72.
  7. Huchet 1998, p. 210.

Bibliographie

  • Georges de Cadoudal, Georges Cadoudal et la Chouannerie, Plon, , 476 p. (lire en ligne). 
  • François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, Terre de brume et Presses universitaires de Rennes, coll. « Les Œuvres de François Cadic », , 588 p. (ISBN 978-2843622069). 
  • Julien Guillemot, Lettres à mes neveux sur la Chouannerie, Imprimerie Félix Masseaux, , 299 p. (lire en ligne). 
  • Patrick Huchet, Georges Cadoudal et les chouans, Éditions Ouest-France, , 367 p. (ISBN 978-2-7373-2283-9). 
  • Pierre Lécuyer, Jean Jan : lieutenant de Cadoudal, Yves Salmon, , 316 p. (ISBN 978-2307092742). 
  • Jean Rohu, Mémoires autographes, La Découvrance, coll. « Les Inédits de l'Histoire », , 80 p. (ISBN 978-2842650964). 
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