Bataille d'Auray (1364)
| Date | |
|---|---|
| Lieu | Auray (Morbihan) |
| Issue | Victoire anglo-monfortiste |
| Bretons blésistes Royaume de France |
Bretons monfortistes Royaume d'Angleterre |
| Charles de Blois † Bertrand Du Guesclin Jean III de Chalon-Auxerre |
Jean de Montfort John Chandos Olivier V de Clisson Robert Knolles |
| 4 000 hommes[1] | 3 500 hommes[1] |
| 800 à 1 000 morts 1 500 prisonniers |
inconnues |
Guerre de Succession de Bretagne
Batailles
| Coordonnées | 47° 40′ nord, 2° 59′ ouest | |
|---|---|---|
La bataille d'Auray, qui a lieu le , est la dernière bataille de la guerre de Succession de Bretagne, guerre secondaire qui s'inscrit dans le cadre de la rivalité franco-anglaise au début de la guerre de Cent Ans (1337-1453). Elle oppose une armée anglo-bretonne soutenant Jean III de Montfort à une armée franco-bretonne soutenant Charles de Blois. Elle s'achève par la victoire de Jean de Montfort, qui est ensuite reconnu comme le duc Jean IV de Bretagne.
Elle tire son nom de la ville bretonne d'Auray (actuel département du Morbihan), près de laquelle elle a eu lieu, sur le plateau de Rostevel et près du marais de Kerzo, situés sur le territoire de l'actuelle commune de Brech, au nord d'Auray.
Préludes
Attaque et siège d'Auray par les troupes anglo-bretonnes
Au début de l'année 1364, après l'échec des négociations d'Évran, le jeune Jean (futur Jean IV), fils de Jean de Montfort, attaque Auray, ville aux mains des Franco-Bretons depuis 1342.
Cette ville littorale est en effet un enjeu stratégique : château fort construit sur un escarpement, dominant un port abrité, avec un pont sur la route de Vannes[2].
Entré dans Auray, il assiège le château que bloquent par mer les navires de Nicolas Bouchart en provenance du Croisic.
Les vivres venant à manquer, les assiégés acceptent de rendre la place si les secours commandés par Charles de Blois n'arrivent pas avant la Saint-Michel.
Arrivée d'une armée de secours aux assiégés
Le , tandis que Charles de Blois est à l'abbaye Notre-Dame de Lanvaux, Bertrand du Guesclin, qui commande l'avant-garde, se trouve à Brandivy. Le 28, du Guesclin s'installe sur la rive gauche du Loc'h, en vue du château.
Pour éviter de se trouver pris entre le château et l'armée de secours, Jean de Montfort évacue Auray et se place face à l'ennemi, sur le coteau de la rive droite.
Attaque de Charles de Blois
Le 29, des négociations ont lieu, sans succès. Charles de Blois ordonne l'attaque.
Son armée traverse la rivière et se range face au sud. Jean IV suit le mouvement et se range face au nord[3].
La bataille
Disposition des troupes
Armée franco-bretonne
- Aile gauche : Jean IV de Chalon-Auxerre (1337-1370)
- Aile droite : Bertrand du Guesclin
- Centre : Charles de Blois.
Une faible réserve qui ne sera pas utilisée.
Armée anglo-bretonne
- Aile droite : Olivier V de Clisson
- Aile gauche : l'Anglais Robert Knolles
- Centre : Jean de Montfort et l'Anglais John Chandos.
Une réserve importante prête à intervenir.
Déroulement des combats
Une première courte escarmouche oppose les arbalétriers français et les archers anglais. Puis les hommes d'armes se précipitent sans chercher à manœuvrer.[réf. nécessaire]
Le combat est acharné, car tous veulent que cette bataille soit décisive et mette fin à cette guerre longue et cruelle. De plus la consigne a été donnée de part et d'autre de ne pas faire de quartier à celui des deux prétendants qui viendrait à tomber aux mains de ses ennemis.[réf. nécessaire]
Chaque corps anglo-breton est enfoncé, l'un après l'autre, mais les réserves rétablissent la situation. Par contre l'aile droite franco-bretonne plie et, n'étant pas soutenue par les réserves, se replie vers le centre. L'aile gauche plie à son tour et les troupes de Charles de Blois lâchent pied. Pierre de Boisboissel, chevalier banneret sous les ordres de son ami Du Guesclin, et membre du conseil de Charles de Blois, tombe à ses pieds et expire. Charles, renversé d'un coup de lance, est achevé par un soldat anglais obéissant à la consigne donnée. Du Guesclin, ayant brisé toutes ses armes, est obligé de se rendre à John Chandos[4],[5].
Conséquences
Cette victoire de Jean de Montfort met fin à la guerre de Succession de Bretagne, Charles de Blois renonce à poursuivre le combatK
Par le traité de Guérande (1365), le roi de France reconnaît Jean IV de Bretagne comme duc de Bretagne.
La tradition rapporte que le duc de Bretagne Jean IV attribua la victoire de son parti à Auray à l'intercession de la Vierge Marie. Il fonda en 1368 le couvent dominicain de Rennes qui prit rapidement le nom de couvent de Bonne-Nouvelle, un tableau peint sur bois de la Vierge à l'Enfant devenant au cours du XVe siècle l'objet de la vénération des fidèles rennais.[pas clair]
La légende du chien Yoland
Selon une légende, une sorcière sauvée du lynchage par Jean III le Bon lui aurait offert un jeune lévrier nommé Yoland dont elle déclare qu'il ne serait jamais fidèle qu'au duc de Bretagne. D'abord fidèle à Charles de Blois pendant la guerre de Succession de Bretagne, il fait allégeance à Jean III de Montfort lors de la bataille d'Auray. Yoland est ensuite retrouvé mort sur le champ de bataille[6].
Notes et références
- Yves Coativy, La Bretagne ducale. La fin du Moyen Âge, Éditions Jean-paul Gisserot, , p. 34
- ↑ Jean-Michel Cauneau, Chronique de l'État breton, Presses universitaires de Rennes, , p. 289
- ↑ Jean-Joseph Julaud, Histoire de France pour les nuls, First Éditions, , p. 210
- ↑ D. Taillandier, Histoire de Bretagne, tome I, p. 311
- ↑ Kervyn de Lettenhove, 12967, tome VII, p. 56
- ↑ Pierre Bellemare, Jean-Marc Epinoux et Jean-François Nahmias, L'Empreinte de la bête. Cinquante histoires où l'animal a le premier rôle, Albin Michel, , p. 57-60
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Christophe Cassard, La Guerre de succession de Bretagne : dix-huit études, Spézet, Coop Breizh, , 348 p. (ISBN 978-2-84346-297-9, présentation en ligne).
- David Dominé-Cohn, « La gloire de Dieu, la gloire du prince. Manifestations divines et légitimation dans le duché de Bretagne au XIVe siècle », Questes : Revue pluridisciplinaire d'études médiévales, no 19 « Les manifestations divines », , p. 72-88 (lire en ligne).
- Laurence Moal, Auray, 1354 : un combat pour la Bretagne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 227 p. (ISBN 978-2-7535-2107-0, présentation en ligne).
- Laurence Moal, « Auray, 1354 : un champ de bataille au cœur de la mémoire bretonne », dans Ariane Boltanski, Yann Lagadec et Franck Mercier (dir.), La bataille : du fait d'armes au combat idéologique, XIe-XIXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 288 p. (ISBN 978-2-7535-4029-3, présentation en ligne), p. 31-49.
Articles connexes
Liens externes
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