Base des Forces canadiennes Bagotville

BFC Bagotville

Vue aérienne de la BFC Bagotville

Pays Canada
Période depuis 1942
Type Base des Forces canadiennes
Rôle Base aérienne
Allégeance Forces canadiennes
Branche Commandement aérien
Localisation
Pays Canada
Province Québec
Ville Saguenay
Latitude
Longitude
48° 19′ 50″ nord, 70° 59′ 49″ ouest
Informations aéronautiques
Code AITA YBG
Code OACI CYBG
Type d'aéroport Militaire
Gestionnaire Ministère de la Défense nationale
Altitude 159 m (522 ft)
Pistes
Direction Longueur Surface
6/24 1 200 m (3 937 ft) Asphalte
11/29 1 516 m (4 974 ft) Asphalte/Béton
18/36 1 200 m (3 937 ft) Asphalte

La Base des Forces canadiennes (BFC) Bagotville est une base des Forces canadiennes située dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, au Québec. Elle est sous l'autorité de l'Aviation royale canadienne. La 2e et la 3e Escadre Bagotville sont les principales unités occupant la base[1],[2]. L'aérodrome de la base est aussi utilisé civilement sous le nom d'aéroport Saguenay-Bagotville (YBG)[3].

Histoire

La base est créée en juillet 1942 pour entraîner les pilotes de l'Aviation Royale du Canada et protéger les installations d'Alcan et les centrales hydroélectriques de la région durant la Seconde Guerre mondiale[2]. La Première unité d'instruction opérationnelle est créée à la Station Bagotville afin de fournir à la Royal Air Force de nouveaux pilotes dans le cadre du plan d'entrainement aérien du Commonwealth, mis en place en 1939. Elle est fermée le et les pistes sont mises à la disposition du transport civil à la fin de la guerre[4].

La base d'entraînement est rouverte le [5] pour former les escadrons 413 et 414. La formation est effectuée sur des avions De Havilland Vampire et North American F-86 Sabre quelques mois plus tard[6]. Ils rallient la 1re Division aérienne du Canada en Europe le [2].

La base devient en 1954 la base d'attache permanente des escadrons 432 et 440, utilisant les chasseurs Avro CF-100 Canuck. Elle a un rôle important au sein du NORAD pour la défense du territoire nord-américain[2]. En 1957, l'escadron 440 est transféré à Grostenquin en France. L'escadron 413 prend sa place le 1er mai après son rapatriement de Zweibruchen, en Allemagne[4]. En 1961, la base retrouve sa mission d'instruction à la suite de la création de la 3e Unité d'instruction opérationnelle de chasseurs et la dissolution des escadrons 432 et 413[2],[5].

Unités

La BFC Bagotville sert de base à la 2e et à la 3e Escadre Bagotville. Ces escadres sont composées de cinq sous-unités chacune[1],[2].

2e Escadre Bagotville :

  • 2e Escadron de soutien de mission;
  • 2e Escadron d’entraînement expéditionnaire aérien;
  • 2e Escadron de soutien aux opérations;
  • 2e Escadron d'opérations de soutien aérien;
  • 4e Escadron de génie construction;
  • 8e Escadron de transmissions et contrôle (Air);
  • 14e Escadron de génie construction.

3e Escadre Bagotville :

  • le 425e Escadron d’appui tactique, équipé de 15 appareils CF-18 ;
  • le 433e Escadron d’appui tactique, équipé de 15 CF-18 ;
  • le 439e Escadron de soutien au combat, équipé de 3 CH-146 ;
  • le 12e Escadron de radar;
  • le 3e Escadron de soutien de mission.
  • le 3e Escadron de soutien aux opérations.

La Base des Forces canadiennes Bagotville reçoit à chaque été le camp d'entrainement des Cadets[7],[8].

De 1965 à 1984, des têtes nucléaires, destinées au missile air-air AIR-2 Genie, sont entreposées à Bagotville[9]. Elles sont entretenues par du personnel américain[10].

Engagements internationaux

  • Rôle de défense aérienne au-sein du NORAD[11],[12]
  • Rôle de contingence internationale au-sein de l’OTAN[13],[12]
  • Rôle de contingence internationale au-sein de l'ONU[14],[12]

Investissements

En 2015, le gouvernement annonce de nouveaux investissements de 28 millions de dollars pour la base[15].

En 2018 des investissements de 300 millions de dollars sont attendus à la base[16],[17] pour la rénovation des bâtiments, leur mise aux normes, et certains remplacements.

En 2023, un plan d'investissement de 19 milliards de dollars, comprenant l'achat de 88 avions de chasse F-35, le plus important de l’Aviation royale canadienne depuis 30 ans, prévoit «  la construction d’installations modernes pour les escadrons de chasseurs à Bagotville »[18] : un bâtiment principal d'une surface de 12 500 m2 et au coût de construction de 250 M$ ; un bâtiment de 7 400 m2 au cout de 120 M$, prévu dans le cadre de la zone de riposte rapide liée au NORAD ; un édifice pour la 2e Escadre au cout de 131 M$. Environ 36 avions F-35 seront stationnés à la base[19].

Faits économiques

  • En 2012, une Étude d'impact socio-économique sur la présence de la 3e Escadre de Bagotville dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean montre que la 3e Escadre génère des retombées économiques de 139,5 M$ sur le PIB de la RMR de Saguenay et un total de 141,5 M$ sur l'ensemble de l'économie de la région du Saguenay-Lac-St-Jean[20].
  • La Base des Forces canadiennes Bagotville est le troisième employeur au Saguenay[21],[22].

Controverses

  • En 2023, une importante contamination au PFAS est révélée, touchant 8 000 personnes à La Baie. Elle est liée à l'utilisation de « mousse extinctrice » par les pompiers de la base à l'entraînement. Le ministère de la Défense nationale confirme sa responsabilité, qu'il connait depuis 2011[23].
  • Le remplacement de la flotte par des chasseurs F-35 inquiète : ils sont plus bruyants que les F-18 qu'ils remplacent[24].

Spectacle aérien international de Bagotville

La base aérienne accueille depuis 1953, une année sur deux[25], un spectacle aérien connu sous le nom de Spectacle aérien international de Bagotville[26]. S'y produisent divers appareils militaires, notamment ceux de l'Aviation royale canadienne[27]. Le spectacle réunit en moyenne 100 000 personnes[25].

Musée

La base abrite également le Musée de la défense aérienne. Un certain nombre d'avions militaires canadiens et étrangers sont exposés à l'extérieur du bâtiment principal du musée[28],[29].

Appareils déployés

Image Nom Utilisation Service
Fairey Battle entraînement
North American Harvard entraînement 1942-1965[30]
Westland Lysander avion de liaison
Curtiss Kittyhawk chasse
Hawker Hurricane chasse 1942-1948[31]
De Havilland Vampire chasse-bombardement
Canadair Sabre chasse 1950-1970[32]
CF-100 Canuck chasse-interception 1951-1981[33]
CT-133 Silver Star entraînement 1953-2002[34]
CF-101 Voodoo chasse-interception 1961-1984[35]
CF-116 Freedom Fighter chasse multirôle 1970-1989[36]
CF-188 Hornet chasse multirôle 1982-[37]
CH-118 Huey hélicoptère multirôle 1971-1997[38]
CH-146 Griffon hélicoptère multirôle
Dassault/Dornier Alpha Jet entraînement

Références

  1. Défense nationale, « 2e Escadre Bagotville - Aviation royale canadienne », sur www.canada.ca, (consulté le )
  2. Aviation royale canadienne, « 3e Escadre Bagotville — Aviation royale canadienne », sur forces.gc.ca, Gouvernement du Canada, (consulté le )
  3. « À propos — Aéroport Saguenay-Bagotville », sur aeroport.saguenay.ca (consulté le )
  4. « CF BAGOTVILLE », sur aviaweb.50megs.com (consulté le )
  5. « CFMWS - Canadian Forces Morale and Welfare Services », sur connexionfac.ca (consulté le ).
  6. 413e Escadron - Historique | Les escadres de la 14e Escadre | 14e Escadre Greenwood | Force aérienne | MDN/FC
  7. « Les cadets arrivent à Bagotville », sur Le Quotidien, (consulté le ).
  8. http://www.forces.gc.ca/en/news/article.page?doc=new-facilities-for-bagotville-air-cadet-camp/hnmx19pg
  9. Olivier Faucher, « Le Québec a déjà abrité un arsenal nucléaire », sur Le Journal de Montréal, (consulté le )
  10. Radio-Canada, « Une visite du hangar 135 », sur Radio-Canada, (consulté le )
  11. « La Base de Bagotville prête à intervenir », sur Le Quotidien, (consulté le ).
  12. « CF BAGOTVILLE », sur 50megs.com (consulté le ).
  13. « Des militaires de Bagotville déployés en Roumanie », sur Le Quotidien, (consulté le ).
  14. « Peu de soldats québécois seront de la mission au Mali », sur Le Devoir (consulté le ).
  15. « Base des Forces canadiennes Bagotville », sur canada.ca (consulté le ).
  16. « 300 M$ en travaux à venir à Bagotville », sur Le Quotidien, (consulté le ).
  17. « La Pige », sur La Pige (consulté le ).
  18. Ministre de la défense nationale, « Annonce concernant l'acquisition des F-35 »
  19. « BFC Bagotville | De nombreux chantiers en cours et à venir | Journal Informe Affaires », sur informeaffaires.com, (consulté le )
  20. « Publications / Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord », sur ccisf.ca (consulté le ).
  21. « Base militaire de Bagotville : des retombées de 150 M$ », sur canada.ca, Radio-Canada, (consulté le ).
  22. « Spectacle aérien de Bagotville : le F-22 et le F-35 seraient de la partie », sur Le Quotidien, (consulté le ).
  23. Annie-Claude Brisson, « La Défense nationale confirme sa responsabilité quant à la présence de PFAS à La Baie », sur Radio-Canada, (consulté le )
  24. « VIDÉO | Avant même leur arrivée à la base militaire de Bagotville, les F-35 dérangent », Noovo Info,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  25. « Historique - Spectacle Aérien International de Bagotville », sur Spectacle Aérien International de… (consulté le ).
  26. « Accueil - Spectacle Aérien International de Bagotville », sur Spectacle Aérien International de… (consulté le ).
  27. « lesoleil.com/actualite/spectac… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  28. « bagotvillemuseum.ca/en/ »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  29. (en) « Musee de la Defence Aerrienne/Air Defence Museum », sur aviationmuseum.eu (consulté le ).
  30. (en-US) « North American Harvard », sur NAFMC (consulté le )
  31. (en-US) « Hawker Hurricane », sur NAFMC (consulté le )
  32. (en-US) « F-86 Sabre », sur NAFMC (consulté le )
  33. (en-US) « CF-100 Canuck », sur NAFMC (consulté le )
  34. (en-US) « CT-133 Silver Star », sur NAFMC (consulté le )
  35. (en-US) « CF-101 Voodoo », sur NAFMC (consulté le )
  36. (en-US) « CF-116 Freedom Fighter », sur NAFMC (consulté le )
  37. (en-US) « CF-188 Hornet », sur NAFMC (consulté le )
  38. (en-US) « CH-135 Twin Huey », sur NAFMC (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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