Banque Misr

Banque Misr

Agence de la banque a Borg El Arab

Création
Fondateurs Talaat Harb et Joseph Cicurel (d)
Forme juridique Banque publique
Slogan نعمل معاً لخير بلدنا
Siège social Le Caire, Égypte
Président Mohamed Mahmoud Eletreby
Effectif 20 000 ()[1]
Site web www.banquemisr.com

Actifs sous gestion 104 milliards de dollars (2024)[2]

La Banque Misr (en arabe : بنك مصر) est une banque égyptienne cofondée par l'industriel Joseph Aslan Cattaui Pacha et l'économiste Talaat Harb en 1920. Le gouvernement de la République arabe unie a nationalisé la banque en 1960[3]. La banque possède des succursales dans tous les gouvernorats d'Égypte, ainsi que des bureaux de change et des bureaux de permis de travail pour les travailleurs étrangers en Égypte[4].

Histoire

L'idée d'une banque nationale d'Égypte remonte au moins à l'époque de Méhémet Ali, qui ordonna la création d'une banque dotée de 700 000 riyals peu avant sa maladie et sa mort. Amin Shumayyil écrivit un article en faveur de cette idée le 26 avril 1879 dans le journal Al-Tijara. Bien que plusieurs dignitaires égyptiens se soient réunis pour discuter du projet, le conflit entre le khédive Ismaïl Pacha et l'Assemblée nationale, puis la révolte d'Urabi, condamnèrent cette fois le projet à l'échec. Wilfrid Scawen Blunt, ami du chef de la révolte Ahmed Urabi, rapporte dans ses mémoires qu'Urabi avait imaginé une « banque de crédit » pour les agriculteurs[5],[6].

Joseph Cattaui et Talaat Harb cofondèrent la Banque Misr en 1920. Talaat avait publié des ouvrages en 1907 et 1911 appelant à la création d'une banque nationale financée par l'Égypte. (La Banque nationale d'Égypte était détenue par des Britanniques, et toutes les autres banques égyptiennes étaient détenues par des étrangers.) Harb calqua les opérations de la Banque Misr sur celles de la Deutsche Orientbank, qu'il connaissait grâce à son amitié avec le propriétaire d'une banque juive séfarade[7].

En 1926-1927, la Banque Misr créa sa première filiale étrangère, la Banque Misr-France, pour servir les touristes égyptiens en France. Son bureau parisien était situé au 101-103 rue des Petits-Champs, aujourd'hui 33-35 rue Danielle Casanova, et son siège social était situé de l'autre côté du pâté de maisons, au 24 place Vendôme[8]. Quatre ans plus tard, la Banque Misr fusionna avec la Banque Essadine, au Liban, pour former la coentreprise Banque Misr-Syrie-Liban. Cette banque absorba ensuite la Banque Ezzeddine & Adib (Izz al-Din) à Tripoli.

En 1971, la Banque Misr a absorbé la Banque de Port-Saïd. Cette dernière avait été créée en 1960 pour regrouper les opérations égyptiennes de plusieurs banques étrangères, dont la Banque belge et internationale en Égypte et la Banque de Tokyo. En 1964, elle a également absorbé la Banque Al-Goumhouria, qui avait repris en 1956 les opérations égyptiennes de la Banque ionienne et de la Banque ottomane[9].

En mars 2017, la Banque Misr a lancé ses services bancaires en ligne pour le paiement électronique sur mobile. Le Wallet permet de déposer et de retirer de l'argent sur des comptes, de transférer de l'argent d'un compte à un autre, de payer des factures de services publics, de débiter le solde d'une entreprise, de faire des dons, de payer des amendes, de recevoir des virements et de régler des achats auprès de commerçants agréés[10].

Le 6 avril 2021, le Cabinet saoudien a autorisé la Banque Misr à ouvrir une succursale en Arabie saoudite[11].

Voir aussi

Références

  1. « تاريخ البنك » (consulté le )
  2. (en-GB) « Africa's Top 100 Banks 2024: Going global », sur African Business, (consulté le )
  3. When capitalists collide: business conflict and the end of empire in Egypt, Univ. of California Press, (ISBN 978-0-520-08594-7 et 978-0-520-08593-0)
  4. Robert L. Tignor, State, Princeton University Press, coll. « Princeton studies on the Near East », (ISBN 978-0-691-05416-2 et 978-1-4008-8660-9)
  5. Fatḥī Raḍwān, Ṭalʻat Ḥarb : baḥth fī al-ʻaẓamah, Cairo, Dar al-Kitab al-'Arabī, , 68, 131
  6. (en) Eric Davis, Challenging Colonialism: Bank Misr and Egyptian Industrialization, 1920-1941, Princeton University Press, (ISBN 978-1-4008-5374-8, lire en ligne)
  7. Earl L. Sullivan, Women in Egyptian public life, Syracuse University Press, coll. « Contemporary issues in the Middle East », (ISBN 978-0-8156-2354-0)
  8. « UNE BANQUE ÉGYPTIENNE À PARIS » [PDF], sur www.entreprises-coloniales.fr, (consulté le )
  9. (en) Adrian E Tschoegl, « Financial Integration, Dis‐integration and Emerging Re‐integration in the Eastern Mediterranean, c.1850 to the Present », Financial Markets, Institutions & Instruments, vol. 13, no 5,‎ , p. 245–285 (ISSN 0963-8008 et 1468-0416, DOI 10.1111/j.0963-8008.2004.00078.x, lire en ligne, consulté le )
  10. (ar) « بنك مصر أول بنك يوفر خدمة السحب والإيداع لمحافظ الهاتف المحمول الإلكترونية - اليوم السابع », اليوم السابع,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  11. (ar) « سياسي / مجلس الوزراء يعقد جلسته ـ عبر الاتصال المرئي ـ برئاسة خادم الحرمين الشريفين », sur spa.gov.sa (consulté le )

Liens externes

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