Banque du Japon
| Banque du Japon 日本銀行 (ja) | |
| Siège social de la banque | |
| Siège | Tokyo, Japon |
|---|---|
| Coordonnées géographiques du siège | 35° 41′ 12″ nord, 139° 46′ 18″ est |
| Création | 1882 |
| Gouverneur | Kazuo Ueda |
| Devise | Yen |
| Code ISO 4217 | JPY |
| Réserves | 1 238 950 millions de dollars[1] |
| Taux d'intérêt | 0.50% (janvier 2025)[2] |
| Site officiel | www.boj.or.jp (ja + en) |
La Banque du Japon (日本銀行, Nippon ginkō, de Nippon, Japon et ginkō, banque) est la banque centrale du Japon. On rencontre souvent l'abréviation BoJ qui provient de l'anglais Bank of Japan.
La BOJ est possédée à 55% par le gouvernement japonais, et 45% de manière privée. Ses actions sont échangées sur le marché financier japonais. Les actions privées sont des actions sans droit de vote[3].
Histoire
La Banque du Japon est fondée sous l'ère Meiji, le , par le ministre du Trésor Matsukata Masayoshi. La banque est depuis lors chargée d'émettre le papier monnaie au nom du gouvernement[4]. Cette institution permet de remplacer les monnaies locales (hansatsu) que les seigneurs féodaux avaient mis en place.
Dès 1883, la banque reçoit l'interdiction de financer de manière directe (sur le marché primaire, via une politique de financement monétaire) l’État japonais. L'interdiction est levée en 1932, et conduit à une augmentation de l'inflation et une chute de la valeur du yen face au dollar[5].
Après la guerre, pendant l'occupation du Japon, la banque connut une brève période de suspension de ses activités et l'émission de monnaie militaire. En 1949, la banque fut à nouveau restructurée[6].
Dans les années 1970, l’environnement opérationnel de la banque a évolué parallèlement au passage d’un taux de change fixe et d’une économie plutôt fermée à une grande économie ouverte avec un taux de change variable[7].
La banque a officiellement acquis son indépendance vis-à-vis du gouvernement japonais par la loi du , bien qu'elle ait déjà agi de manière indépendante durant les décennies passées[8].
En 2008, la crise financière a éclaté et l'économie japonaise s'est à nouveau dégradée. La Banque du Japon a réduit le taux d'intérêt sur les prêts non garantis à 0,3 % et a adopté une politique complémentaire d'équilibre du compte courant. En décembre 2008, la Banque du Japon a de nouveau réduit ce taux à 0,1 % et a commencé à acheter des obligations d'État japonaises (JGB), ainsi que des billets de trésorerie (CP) et des obligations d'entreprises[9].
La banque centrale japonaise met en place le premier programme d'assouplissement quantitatif moderne. Il est particulièrement massif dans les années 2010. Si la banque détient en septembre 2010 7,9 % des emprunts d'État du Japon, la proportion passe à 12% en 2012[5]. Fin 2013, 20% de la dette publique était détenue par la banque centrale[10]. Sa politique de quantitative easing fait gonfler son bilan et fin 2018, la BOJ détient 45% de la dette publique japonaise[11].
En 2013, le président de la Banque du Japon a annoncé un nouveau programme d'assouplissement quantitatif (QE). Ce programme serait très important en termes de quantité, mais il serait également différent en termes de qualité – l'assouplissement qualitatif (QQE). Autrement dit, la Banque du Japon achèterait (et a effectivement) également des actifs plus risqués comme des actions et des FPI[12].
En 2016, la Banque du Japon a mis en place un contrôle de la courbe des taux (YCC)[13] et a lancé sa politique de taux d'intérêt négatifs (NIRP)[14]. La Banque du Japon est également le principal actionnaire d'actions japonaises[15],[16],[17].
En 2024, à la suite de l'annonce d'une croissance des salaires d'environ 5 % par les plus grandes entreprises japonaises[18], la Banque du Japon a mis fin à huit années de taux d'intérêt négatifs en fixant de nouveaux objectifs à court terme de 0 à 0,1 %[19].
Les gouverneurs
| Gouverneur de la Banque | |
| Titulaire actuel Kazuo Ueda depuis le Secondé par : Uchida Shinichi et Himino Ryozo | |
| Création | |
|---|---|
| Titre | Son Excellence |
| Durée du mandat | Cinq ans |
| Premier titulaire | Yoshihara Shigetoshi |
| Site internet | www.boj.or.jp et www.boj.or.jp/en |
Le gouverneur de la banque centrale se nomme, en japonais, sōsai (総裁).
| Rang | Nom | Mandat |
|---|---|---|
| 1er | Eikichi Araki | (-) |
| 2e | Hisato Ichimada | (-) |
| 3e | Eikichi Araki | (-) |
| 4e | Masamichi Yamagiwa | (-) |
| 5e | Makoto Usami | (-) |
| 6e | Tadashi Sasaki (en) | (-) |
| 7e | Teiichiro Morinaga | (-) |
| 8e | Haruo Mayekawa | (-) |
| 9e | Satoshi Sumita | (-) |
| 10e | Yasushi Mieno | (-) |
| 11e | Yasuo Matsushita | (-) |
| 12e | Masaru Hayami | (-) |
| 13e | Toshihiko Fukui | (-) |
| 14e | Masaaki Shirakawa | (-) |
| 15e | Haruhiko Kuroda | (20 mars 2013-8 avril 2023) |
| 16e | Kazuo Ueda | (depuis le 9 avril 2023) |
Références
- ↑ (en) « International Reserves / Foreign Currency Liquidity », sur Ministry of Finance (consulté le )
- ↑ « Decision at the January 2025 MPM » [PDF], sur Bank of Japan,
- ↑ (en) « Outline of the Bank : 日本銀行 Bank of Japan », sur Bank of Japan (consulté le )
- ↑ Roberts, George E. (1900). Annual report of the Director of the Mint (US), p. 393.
- Frédéric Burguière, Les dettes publiques à la dérive : anatomie d'un monde financièrement fragilisé, Paris/63-Clermont-Ferrand, Eyrolles, , 235 p. (ISBN 978-2-212-56942-1, lire en ligne)
- ↑ (en) Frank C. Langdon, « Big Business Lobbying in Japan: The Case of Central Bank Reform », American Political Science Review, vol. 55, no 3, , p. 527–538 (ISSN 0003-0554 et 1537-5943, DOI 10.2307/1952681, lire en ligne, consulté le )
- ↑ The Political Economy of Japanese Monetary Policy (lire en ligne)
- ↑ Fukui, Haruhiro., Muller-Groeling, Hubertus. et Watanabe, Akio., The Politics of Economic Change in Postwar Japan and West Germany : Volume 1 : Macroeconomic Conditions and Policy Responses., Palgrave Macmillan Limited, , 375 p. (ISBN 978-1-349-22614-6, 1-349-22614-9 et 978-1-349-22616-0, OCLC 1085186846, lire en ligne)
- ↑ (jp) Kuroda Haruhiko (2013) 財政金融政策の成功と失敗
- ↑ (en) Yvan Guillemette and Jan Stráský, « Japan’s challenging debt dynamics », OECD Journal: Economic Studies, , p. 12 (lire en ligne)
- ↑ (en) Hideyuki Sano, Tomo Uetake, « Bank of Japan's balance sheet now larger than country's GDP », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « Quantitative and Qualitative Monetary Easing » [archive du ], sur www.boj.or.jp (consulté le )
- ↑ (en) « Bank of Japan: Japan Yield Curve Control Regime | Columbia SIPA » [archive du ], sur www.sipa.columbia.edu (consulté le )
- ↑ (en) « Why Negative Interest Rates Are Still Not Working in Japan », sur Investopedia (consulté le )
- ↑ (en-GB) « BoJ's dominance over ETFs raises concern on distorting influence » [archive du ], sur www.ft.com (consulté le )
- ↑ (en) « BOJ Becomes Biggest Japan Stock Owner With $434 Billion Hoard », Bloomberg News, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ (en) « BOJ's ETF buying not distorting markets: Kuroda », The Business Times, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- ↑ (en) Tetsushi Kajimoto, « Japan union group announces biggest wage hikes in 33 years, presaging shift at central bank », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Kazuaki Nagata, « BOJ introduces first rate hike in 17 years following pay gains », sur The Japan Times, (consulté le )
Bibliographie
- Nussbaum, Louis Frédéric and Käthe Roth. (2005). Japan Encyclopedia. Cambridge: Harvard University Press. (ISBN 978-0-674-01753-5)
- (en) Mari Ohnuki, Daisuke Murakami et Masanori Takashima, « Research on financial and monetary history based on the records of the Bank of Japan Archives: a note », Financial History Review, vol. 17, no 2, , p. 273–280 (ISSN 0968-5650 et 1474-0052, DOI 10.1017/S096856501000020X, lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Sites officiels : (ja) www.boj.or.jp et (en) www.boj.or.jp/en
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
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