Bamilékés

Bamilékés
Hommes bamilékés en tenue traditionnelle.

Populations importantes par région
Cameroun 8,5millions (2023)[1]
Canada 48 580 (2024)[2]
Autres
Langues bamiléké, anglais, français
Religions Christianisme, religions traditionnelles africaines, islam

Les Bamilékés sont un peuple d’Afrique centrale, vivant dans la région de l'Ouest du Cameroun au « Pays bamiléké », une vaste région de savane des hauts plateaux volcaniques du Grassland.

Dénomination

Les Bamilékés ne se désignent pas sous ce nom mais comme les habitants du Grassland[1]. Le terme est le fruit des contingences historiques et de la pénétration coloniale allemande qui désigne les populations de la bassin supérieur du Nkam par l'expression Ba Mbu Léké (population de la vallée). Cette appelation désigne un ensemble géographique et est mentionné pour la première fois en 1905 dans le récit de l'expédition du Mont Manengouba dans le cadre de l'exploration du Kamerun[2].

L'ethnonyme désigne aujourd'hui les populations de sept départements (Bamboutos, Haut-Nkam, Hauts-Plateaux, Koung-Khi, Menoua, Mifi et Ndé) et une centaine de chefferies[2].

Histoire

L'origine des Bamilékés est incertaine mais trouve racine dans les pressions Peuls du XVIIe siècle qui les pousse à effectuer une série de migrations vers le sud[1].

Au XVIIIe siècle, les chefferies de Bana et Banka parviennent à fédérer progressivement d'autres territoires par la conquête. La politique expansionniste se renforce au XIXe siècle mais ne parvient pas à unifier les différents territoires[2]. Pendant la période coloniale, les Bana se positionnent favorablement aux côtés des Allemands puis des Français, leur permettant d'accélérer leur émancipation et leur développement économique[2].

Les Bamilékés se sont rapidement adapté à l'économie monétaire et jouent un rôle important dans le développement économique du Cameroun[1].

Linguistique

Les langues Bamiléké appartiennent à la branche bénoué-congolaise de la famille nigéro-congolaise[1].

Société

Organisation sociale

Chaque royaume bamiléké est régi par un Fon héréditaire[1]. L'ensemble du territoire bamiléké est découpé en chefferies qui comportent de fortes similitudes culturelles mais restent traversées par des rivalités[2].

Habitat

Les implantations bamilékés prennent la forme de quartiers composés de fermes familiales dispersées. L'habitat est caractérisé par des toits coniques en chaume surmontant des murs en treillis, faits de perches de raphia aux interstices comblés de boue. Les maisons décorées appartiennent aux chefs[1].

Religion

Les Bamilékés sont principalement chrétiens tout en gardant leurs rites traditionnels[3]. Le culte des ancêtres constitue la base des rites traditionnels bamilékés[1].

Coutumes

La polygynie est pratiquée dans les coutumes bamilékés[1].

Culture

Grâce à l'offre culturelle riche, le Pays bamiléké est devenu l'une des principales destinations du tourisme au Cameroun.

Alimentation et agriculture

Les Bamilékés cultivent du taro, du maïs et des cacahuètes[1]. Sur le plan culinaire, le peuple Bamiléké a plusieurs plats emblématiques tels que le Kondrè, le Nkui ou la sauce jaune.

Notes et références

  1. (en) « Bamileke | Cameroon, Grassfields, Ethnic Groups | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
  2. Ibrahim Mouiche, « Dénomination et territorialité urbaines, chefferies traditionnelles et question identitaire en pays bamiléké au Cameroun », Autrepart, vol. 64, no 1,‎ , p. 37–54 (ISSN 1278-3986, DOI 10.3917/autr.064.0037, lire en ligne, consulté le )
  3. Célestine Colette Fouellefak Kana, « Pour une valorisation du religieux en pays bamiléké au Cameroun après le concile Vatican II (1962-1965) : inculturation ou folklorisation ? », Présence Africaine, vol. 195196, no 1,‎ , p. 399–429 (ISSN 0032-7638, DOI 10.3917/presa.195.0399, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude Njiké-Bergeret, Ma passion africaine, JC Lattès, 1997. Réédition "J'ai lu", no 4903, 2000. (384p.). (ISBN 2290309796)
  • Gabriel Hamani, Les Notables bamiléké de l'Ouest-Cameroun : rôle et organisation dans les institutions traditionnelles, L'Harmattan, 2005, 166 p. (ISBN 9782747582919)
  • Raymond Lecoq, Les Bamiléké, une civilisation africaine, Paris, Présence africaine, (1re éd. 1953), 221 p. (ISBN 2-7087-0666-7)
  • Jean Hurault, La Structure sociale des Bamiléké, Mouton, 1962, 133 p.
  • Enock Katté Kwayeb, Les Institutions de droit public du pays Bamiléké, Cameroun : évolution et régime actuel, Pichon et Durand-Auzias, 1960, 199 p.
  • Bernard François Ngangoum et Pierre Augustin Tchouanga, La vérité du culte des ancêtres en Afrique chez les Bamiléké, Éditions Essor des Jeunes, Nkongsamba, 1975, 80 p.
  • Martin Nkamgang, Sop Nkamgang Martin et Patrice Kayo, Les Proverbes bamiléké, Édition des auteurs, 1970, 63 p.
  • Charles-Henry Pradelles de Latour, Ethnopsychanalyse en pays Bamiléké, Epel, 1991, 259 p. (ISBN 9782908855029)
  • Sylvain Djache Nzefa, Les Chefferies Bamiléké dans l'enfer du modernisme : Réflexion sur l'état actuel des chefferies Bamiléké. Une chefferie de demain. Renaissance, recherche et affirmation d'identité. Architecture, Art, Ethnologie au Cameroun, MENAIBUC-DILA, 1994, 202 p. (ISBN 9782950828309)
  • Tabapssi Famndié Timothée, Le Modèle migratoire bamiléké (Cameroun) et sa crise actuelle : perspectives économique et culturelle, Research School of Asian, African and Amerindian Studies, Leiden University, 1999, 241 p. (ISBN 9789057890338)
  • Pierre Kamé Bouopda et Bouopda Pierre Kamé, De la rébellion dans le Bamiléké, L'Harmattan, 2008, 143 p. (ISBN 9782296052369)
  • Claude Tardits, Contribution à l'étude des populations Bamiléké de l'ouest Cameroun, Berger-Levrault, 1960, 135 p.
  • Dieudonné Toukam, Parlons bamiléké. Langue et culture de Bafoussam, Paris, L'Harmattan, décembre 2008, 256 p. (ISBN 9782296074415).
  • Dieudonné Toukam, Histoire et anthropologie du peuple bamiléké, Paris, L'Harmattan, 2010, 242 p. (ISBN 9782296118270)
  • Grietje Van Dievoet, "Tintin chez les Tontines" of een studie van de informele financiëre sector bij de Bamileke van West-Kameroen. - LIC : Doom : 1988-1989 (Université de Gand).
  • Dieudonné Zognong, La Question bamiléké pendant l'ouverture démocratique au Cameroun : retour d'un débat occulté, Programme MOST, UNESCO, 2002, 17 p.
  • Michel Tagne Foko, Le secret du mystique, Paris Edilivre 2013, 142 p. (ISBN 9782332553782).
  • WIlly Valdès Kengne, La Création inspirée de l'univers Ku'ngang de Bansoa, résultat d'une intrusion dans une société initiatique du Cameroun, Éditions universitaires européenne, 2012, (ISBN 978-3-8417-9206-8)
  • Emmanuel Yenshu Vubo, « Discours asymétrique et dissymétrie dans les relations intercommunautaires au Cameroun », dans Alpha Ousmane Barry (dir.), Discours d’Afrique : Tome 1 : Pour une rhétorique des identités postcoloniales d’Afrique subsaharienne, Besançon, Presses universitaires de Besançon, (ISBN 978-2-84867-267-0, DOI 10.4000/books.pufc.25017 , lire en ligne), p. 145-165.

Articles connexes

Liens externes

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