Bachir Boumaza
| Président du Conseil de la nation | |
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| - | |
| Ministre des Finances de l'Algérie | |
| - | |
| Naissance | |
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| Décès |
(à 81 ans) Lausanne |
| Nom dans la langue maternelle |
بشير بومعزة |
| Nationalités |
française (jusqu'au ) algérienne |
| Activité |
| Partis politiques | |
|---|---|
| Membre de |
La gangrène (d) |
Bachir Boumaza (en arabe : بشير بومعزة), né le à Kherrata en Algérie et mort le à Lausanne en Suisse, est un homme politique et syndicaliste algérien, qui a été un responsable important de la CGT avant la guerre d'Algérie, puis ministre de l'information son pays après l'indépendance.
Biographie
Son père Mansour Boumaza tenait une droguerie-quincaillerie à Kerrata et sa mère Laldja Khaled décède précocement[1]. Il étudie jusqu’à la classe de seconde, au lycée de Sétif puis à l’Ecole Pratique de Commerce et d’Industrie de Constantine[1].
Bachir Boumaza est membre de l’Association de Culture et de Bienfaisance de son village, dont le responsable local Arab Hanouz subit la répression après les manifestations nationalistes, indépendantistes et anticolonialistes survenues le 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata: il assiste au supplice sur la place publique de la famille de ce dernier[1], et sera globalement profondément marqué par le massacre colonial: son village est bombardé, rasé, les victimes auraient été entassées, sous ses yeux, dans des « fours à chaux »[1].
Il est d’abord membre du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques en Algérie (MTLD) dès 1945 et accompagne Messali Hadj lors d’un voyage en France en 1951. Il est chargé de suivre les questions syndicales en région lyonnaise, où il est ouvrier dans la chimie[1], tandis qu'Abdelhamid Benzine, mineur de charbon dans le Gard puis installé à Paris, a les mêmes responsabilités en région parisienne.
Puis il est rédacteur à Paris de L’Algérie Libre, organe du MTLD, et pour une raison inconnue en démissionne et repart en Algérie en 1952 fonder un commerce, alors qu'il a été identifié par la police[1].
A Paris, il est détaché à l’AGTA (Amicale Générale des Travailleurs Algériens), sous le nom d’Ali Nelili, afin de contacter un grand nombre d’ouvriers algériens[1], et fera son entrée au FLN grâce au syndicaliste Embarek Djilani, ex-instituteur dans son village, qui lui a demandé d’installer l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens) en France, sous le nom de l'Amicale générale des travailleurs algériens (AGTA)[1], pour se lier aux syndicalistes français et contrer l’influence de l’USTA (Union syndicale des travailleurs algériens), syndicat messaliste[1]. Il est ainsi chargé du journal L'Ouvrier algérien en France, l’organe de l'AGTA[2], mais aussi de la rédaction de synthèses et de tracts sous la direction d’Ahmed Oudjedi-Damerdji[3], ouvrier spécialisé dans le Nord, et membre de la direction du MTLD, qu'il dirige sur Lille, formé en 1952 à l’école cégétiste de Gif-sur-Yvette puis militant actif, en 1953-1954, de l’UD-CGT de Lille[3] avant d'être promu directeur-gérant de L’Ouvrier algérien en France, de 1957 à la dissolution de l’AGTA, le 23 août 1958[1].
Bachir Boumaza sera accusé d'avoir conservé des factures correspondantes au train de vie dispendieux de Messali Hadj et de ce fait échappe de justesse au lynchage par les messalistes de Lyon, selon Ammar Ladlani, également cadre du PPA-MTLD dans la région lyonnaise [1].
Le militant du FLN
Il rallie ensuite le Front de libération nationale et joue un rôle considérable dans la mise sur pied de la fédération du FLN en France. Arrêté le à Paris, il est conduit dans les locaux de la DST où il est durement torturé. Son témoignage est publié par Jérôme Lindon, dans La Gangrène, aux Éditions de minuit, ouvrage immédiatement saisi par les autorités françaises. Il est incarcéré à Fresnes de 1958 jusqu’à son évasion en 1961. Il gagne l’Allemagne.
L'homme politique
Proche de Ben Bella, premier président de la République algérienne, il est d’abord commissaire à l’information et à la propagande au moment de l’indépendance, puis député FLN d'Annaba à l'assemblée nationale constituante de 1962.
Il occupe successivement les fonctions de ministre du travail et des affaires sociales, ministre de l’économie nationale, ministre de l’industrie et de l’énergie et enfin ministre de l’information entre 1962 et 1965. Opposant à Houari Boumédiène, il est écarté du pouvoir. Les Algériens apprennent alors par le quotidien national El Moudjahid que Bachir Boumaza a été « démis de ses fonctions dans l'intérêt du pays et de la révolution »[4].
Il se réfugie en France en 1966.
Il cesse toute activité politique jusqu’à son élection à la présidence du Conseil de la nation en 1997. Il partageait sa vie entre Alger et Lausanne.
Décorations
- Ahid de l'ordre du Mérite national d'Algérie.
Bibliographie
- La Gangrène, Éditions de minuit, Paris, 1958. Éditions Rahma, Alger, 1992.
Notes et références
- Biographie Le Maitron de Bachir Boumaza [1]
- ↑ "Figure ouvrière et engagement dans la lutte de libération nationale. Les ouvriers algériens de Renault-Billancourt pendant la guerre d'Algérie", article par l'universitaire Laure Pitti dans la revue L'Homme et la société en 1995 [2]
- Biographie d’Ahmed Oudjedi-Damerdji dans Le Maitron [3]
- ↑ Gérard Viratelle, Les déclarations de M. Boumaza à l'étranger irritent plus le gouvernement algérien que sa défection, lemonde.fr, 14 octobre 1966
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