Baby Face (Denise Cassidy)

Denise Cassidy
Alias
Baby Face
Naissance
Shawinigan , Québec, Canada
Décès
Laval, Québec, Canada
Profession
Tenancière et lutteuse
Distinctions
Prix Arc-en-ciel 1995

Denise Cassidy (Baby Face), née en 1939 à Shawinigan au Québec et morte le à Laval, est la tenancière du premier bar lesbien montréalais. Elle gère cinq bars lesbiens montréalais de 1968 à 1983[1],[2]. Elle ouvre ses bars dans le but de créer un environnement dans lequel les lesbiennes se sentent en sécurité, à l'abri du harcèlement des hommes[3].

Vie personnelle

Denise Cassidy est connue sous le surnom de Baby Face[4], qu'elle a hérité en raison de sa brève carrière de lutteuse[5],[6] avant d'ouvrir les premières boîtes de nuit réservées aux lesbiennes à Montréal.

Native de Shawinigan[7], elle arrive en 1955 à Montréal et commence sa carrière comme busgirl au Ponts de Paris, bar mixte fréquenté par les lesbiennes sur la rue Saint-André à Montréal, puis comme serveuse au bar gai mixte La Cave[8],[6]. Elle obtient ensuite ses licences, lui permettant de gérer des bars[9].

Elle meurt le 25 septembre 2012, à l'âge de 74 ans[9].

Tenancière

Ancienne bus-girl des Ponts de Paris[10], de 1968 à 1983 elle assure la gestion de cinq bars, dont La Source (1968-1969), La Guillotine (1969-1970), Baby Face Disco (1970-1976)[10], Chez Baby Face (1976-1977) et Face de bébé (1977-1983)[9],[11],[12].

Baby Face Disco Bar[2] devient le premier bar non-mixte pour lesbiennes à Montréal[3]. En proie au harcèlement des hommes, Cassidy assure aussi les rôles de portière et bouncer[9], comme elle le souligne : « C’était un milieu difficile, surtout quand les hommes ont découvert que mes bars étaient réservés aux femmes. Il y avait toujours des hommes qui voulaient entrer. J’ai travaillé longtemps avec une batte de baseball à mes côtés. Et il y a eu des bagarres. Le vendredi soir, c’était parfois l’enfer[8]».

La sécurité de ses bars étant exclusivement assurée par des lesbiennes[7],[9], Denise Cassidy, met également en place des codes et des règles strictes de conduite[3], pour prévenir les pièges de la pègre[9] et les risques de descentes policières fréquents à l'époque[3],[13].

Honneurs

En 1995, Denise Cassidy reçoit le Prix Arc-en-ciel pour son apport à la communauté lesbienne de Montréal[7],[9].

Références

  1. (en) Linda Diebel, « Homosexuals Speak: 'We Are People Too' », Montreal Gazette,‎ , p. 25
  2. Stéphanie Charbonneau, « Going out », LSTW, no 1,‎ , p. 17-19
  3. Archives gaies du Québec, Histoires des communautés LGBTQ2S+ du Québec, Montréal, (lire en ligne)
  4. Constance Crompton, Don McLeod, Michelle Schwartz, et Chris Bearchell. Lesbian and Gay Liberation in Canada. Retrieved from https://lglc.ca/person/CBEA
  5. Richard Burnett, « How oppression defined gay life in Montreal for 300 years », Fugues,‎ , p. 138-140 (lire en ligne)
  6. Line Chamberland, « Remembering Lesbian Bars: Montreal, 1955-1975 », Journal of homosexuality. nᵒ25, 1993. 231-269. DOI : 10.1300/J082v25n03_02.
  7. Line Chamberland, « Rencontre avec Denise Cassidy, alias Baby Face », Treize, vol. 12, no 3,‎ , p. 2-3
  8. (en-CA) « Where in the world is Montreal's Babyface? | Xtra Magazine », (consulté le )
  9. Julie Vaillancourt, Archives lesbiennes, d'hier à aujourd'hui, tome 1, Montréal, Éditions saphiques du RLQ, , 671 p. (ISBN 978-2-9820765-2-5), p. 60-73
  10. Kiersten van Vliet, « Situer les femmes dans l’Electronic Dance Music Culture (EDMC) à Montréal entre 1950 et 1995 : premier survol », Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique, vol. 22, nos 1-2,‎ , p. 163–175 (ISSN 1480-1132 et 1929-7394, DOI 10.7202/1102235ar, lire en ligne, consulté le )
  11. (en-US) « Denise Cassidy – Prosopography » (consulté le )
  12. (en) Richard Burnett, « Historic Montréal LGBTQ+ milestones | Tourisme Montréal », sur www.mtl.org, (consulté le )
  13. Silvia Galipeau, « Archives lesbiennes: L’histoire avec un grand L », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Portail LGBT+
  • Portail du Québec