Audrey Mbugua

Audrey Mbugua
En .
Biographie
Naissance

Ndumberi (en)
Nationalité
Formation
Activités

Audrey Mbugua, née en à Ndumberi (en) (Kenya), est une activiste transgenre kényane ayant remporté un certain nombre d'affaires judiciaires de défense des droits des personnes transgenres.

Biographie

Jeunesse et formation

Audrey Mbugua Ithibu naît en à Ndumberi (en) à 3 km de Kiambu au Kenya[1],[2].

Elle fréquente le lycée de garçons de Kiambu (en) à Kiambu de 1998 à 2001[3], puis étudie l'ingénierie biomédicale à l'université de Maseno de 2003 à 2007[1],[4].

En 2004, à l'université, elle commence à s'approprier des actes féminins, amenant sa famille et ses amis à prendre leurs distances et à se moquer d'elle. Lorsqu'elle obtient son diplôme, elle lutte contre la dépression et, après une tentative de suicide, consulte un psychiatre qui identifie un cas de trouble de l'identité de genre, l'envoyant à l'hôpital de Kenyatta (en) pour suivre une thérapie de changement de sexe[5].

En , après une série d'évaluations par plusieurs médecins, elle est censée subir une opération de changement de sexe mais le directeur de l'hôpital déclare avoir reçu un appel du ministre de la Santé kényan Peter Anyang' Nyong'o le jour de l'opération lui demandant de l'annuler, en raison d'un cas de 1989 qui avait donné beaucoup de fil à retordre à l'État. Après plusieurs visites infructueuses avec le directeur des services médicaux, elle décide d'écrire une lettre au ministre de la Santé en 2011, qui transfère le dossier à l'hôpital de Kenyatta. À la suite de nombreux échanges, l'hôpital lui annonce le que l'opération ne peut avoir lieu du fait qu'elle est transgenre et non hermaphrodite[5].

Activisme et carrière

En , elle s'identifie comme une femme et entame une longue procédure judiciaire pour changer de nom (passant d'Andrew à Audrey). Elle demande une nouvelle carte d'identité en 2013[6].

En , la Haute Cour du Kenya ordonne au gouvernement kényan d'enregistrer son groupe de lobby transgenre, le Transgender Education and Advocacy, fondé en , affirmant que le refus d'enregistrement de la part du gouvernement n'a pas de base juridique[7],[8],[6].

En , la Haute Cour du Kenya ordonne au Conseil national de l'éducation du Kenya de supprimer la mention du sexe masculin et de changer le prénom sur ses certificats d'études[6],[8],[9]. En effet, depuis sa transition, le fait que ses certificats d'études ne reflètent pas son genre l'empêche d'être employée[10]. En , la cour d'appel confirme la décision prise par la Haute Cour[3].

En , elle est nommée pour le prix Tulipe des droits de l'homme (en), décerné par le ministère néerlandais des Affaires étrangères, pour son travail innovant et courageux[11].

En , le gouvernement kényan est condamné par la Haute Cour à verser 30 millions de shillings kényans à cinq femmes transgenres (dont Audrey Mbugua) pour leur avoir refusé leur changement de nom et couvrir les frais de justice. Une ordonnance est également rendue pour procéder aux changements de nom souhaités[12].

Elle est la première femme transgenre du Kenya à changer légalement son nom dans les documents officiels[13]. Son groupe Transgender Education and Advocacy est la première association à but non lucratif sur la transidentité au Kenya[7].

Notes et références

  1. (en) Anita Chepkoech, « Audrey Mbugua: I like the woman I have become, I am dating and happy! », Daily Nation,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  2. (en) « Judicial Review 147 of 2013 » , sur kenyalaw.org, (consulté le ).
  3. (en) John Wanjohi, « Kenyan Activist Audrey Mbugua, Formerly Andrew Mbugua, Wins Transgender Case against KNEC », Mwakilishi,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  4. (en) Brenda Okoth, « Transgender in Kenya », Deutsche Welle,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  5. (en) Brenda Okoth, « Gender identity: The other sex », The Star (en), (version du sur Internet Archive).
  6. (en) Lydia Matata, « Identifying as Neither Male Nor Female, Some Kenyans Seek a Third Option on Official Documents », Global Press Journal (en),‎ (lire en ligne , consulté le ).
  7. (en) Caroline Rwenji, « Audrey Mbugua allowed to register Kenya's first transgender lobby group », The Sunday Standard,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  8. (en) « Kenya court victory for transgender activist Audrey Mbugua », BBC,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  9. « Un transgenre qui change de nom », BBC,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  10. (en) Anne-Sophie Brändlin, « From attempted suicide to transgender activist in Kenya », Deutsche Welle,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  11. (en) Katy Migiro, « TRF-Transgender activist wins landmark case in Kenyan court », Reuters,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  12. (en) Luke Anami, « Audrey Mbugua’s team wins big: State ordered to pay transgender women Sh30 million », The Sunday Standard,‎ (lire en ligne , consulté le ).
  13. (en) John Paul Simiyu, « KNEC Yields to Court's Landmark Ruling on Transgender Student », Kenyans,‎ (lire en ligne , consulté le ).

Liens externes

Voir aussi

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