Atom Agency (bande dessinée)
| Atom Agency | |
| Série | |
|---|---|
| Auteur | Yann, Olivier Schwartz |
| Pays | France |
| Éditeur | Dupuis |
| Première publication | 2018 |
| ISBN | 9782800173948 |
Atom Agency est une série de bande dessinée de Yann pour le scénario, Olivier Schwartz pour le dessin et Hubert, Isabelle Merlet et Bruno Tatti pour les couleurs. Les deux volumes ont été publiés en 2018 et 2020 aux éditions Dupuis.
Synopsis
Les Bijoux de la Bégum (2018)
Atom Vercorian est détective privé à Paris mais aussi le fils du commissaire de police. Les enquêtes se font rare durant cet été 1949 et quand éclate l'affaire du vol des bijoux de la Bégum, épouse du milliardaire Aga Khan, Atom y voit l'opportunité de remporter la récompense et de prouver à son père qu'il peut résoudre des affaires complexes. Accompagné de Mimi, retrouvée alors qu’elle assistait à un combat de catch au Cirque d’Hiver, il part pour Marseille et récupère quelques informations. De retour à Paris, et avec Mimi, il recrute Jojo la Toupie, ancien catcheur et nouveau garde du corps pour les affaires délicates. Atom n’ayant pas réussi à avoir de soutien de sa diaspora Arménienne, Jojo est recruté et finance l’enquête. A la clef, la récompense de 20 millions de francs pour avoir retrouvé les bijoux. La Bégum s’avère être une ancienne amie de Jojo et va les aider discrètement. L’enquête mélera alors le personnel de l’Aga Khan, la police Parisienne et la mafia Marseillaise...
Petit Hanneton (2020)
En 1945, Gabin et Krikor font partie des libérateurs de la poche de Royan, ainsi que “P’tit Hanneton” le surnom d’une des infirmières volontaire de la 2ème Division Blindée. 5 ans plus tard, Krikor rend visite au Commissaire Vercorian pour retrouver l’infirmière disparue depuis. Le commissaire, occupé à d’autres affaires urgentes, recommande son fils Atom, de l’agence “Atom Agency”. Mais Atom est débordé et doit commencer par emmener ses deux jeunes soeurs à la fête foraine. Il tombe alors sur Paulo Léca, chef mafieux Corse, connu lors de l’enquête pour retrouver les bijoux de la Bégum et qui veut de l’aide. De retour à l’agence, Atom retrouve les locaux dévastés par des bouchers mécontents, laisse ses soeurs et repart à une fête traditionnelle Arménienne, l’Agra Hadig. Son père apprenant qu’Atom a vu Paulo, il lui raconte un épisode de leur passé de résistants, les liant par un lourd secret. En parallèle, Atom va finalement reprendre l’enquête pour retrouver Petit Hanneton...
Albums
Cette série est en cours et contient actuellement deux tomes[1].
Atom Agency (2018-2020)
|
Personnages
- Atom Vercorian: Détective privé à Paris
- Mimi (Mireille): Associée de Atom pour les enquêtes de l’agence de détectives privés, détective, secrétaire et comptable de l’Agence.
- Jojo la Toupie (Joseph Villain): Ancienne gloire du catch, associé de Atom et Mimi à l’agence.
- Le commissaire Tigran Vercorian: Le père de Atom, ancien résistant et Arménien.
- Javel (Javélian): inspecteur travaillant avec Tigran et ancien résistant, parrain de Atom
- Simoun (Simounian): inspecteur travaillant avec Tigran et ancien résistant, parrain de Atom
- Giuseppe Pelazza: Garagiste à Marseille et ancien compagon de résistance avec le commissaire Vercorian.
- Annette Scarabéo (p’tit hanneton): Une Rochambelle, infirmière volontaire de la 2ème Division Blindée.
Analyse
Le tome 1 s'inspire d'un fait réel: le vol des bijoux de la Bégum, la femme de l'Aga Khan, milliardaire des années 40. L'action se passe à Paris à l'été 1949 et mèle policiers, détectives privés et truands. L'enquête se déroule dans une ambiance après guerre Parisienne ou l'on retrouve les vétements, véhicules de l'époque, le tout dialogué en argot. Comme le note Patrick Robert: « Atom Agency possède tous les ingrédients des grands classiques de la bande dessinée franco-belge, et avec une telle entrée en matière, on a bien hâte de lire les prochaines enquêtes de cette agence pas comme les autres » [2].
L’ambiance, les dialogues, l’action sont vus comme un hommage aux belles heures des bandes dessinées de Maurice Tillieux, avec les aventures de Gil Jourdan. Le cri de la Bégum “Ciel mes bijoux!” est véridique et sera aussi repris dans les Les Bijoux de la Castafiore comme le note N.Domenech. Sur le tome 1, il note aussi: « le duo bien rodé Yann-Schwartz propose une nouvelle fois une merveille d'album, dont l'intrigue se situe entre Paris, Marseille et Nice. »[3].
Le premier volume est bien noté par les critiques pour son originalité, même si c’est un hommage appuyé au magazine Spirou des années 50. On peut noter la critique de Dominique Clausse: « Mais cette BD existe surtout par elle-même. On se prend d’affection pour ce héros aux sourcils improbables et son équipe réjouissante. On apprécie l’intelligence du scénario et le charme, indéniable et old school, du graphisme. On déguste les allusions à la communauté arménienne, comme le père d’Atom, et son obsession de mariage communautaire » [4].
Le scénario du premier tome est vu comme riche et complexe et comme l’écrit Dominique Bry: « les cadrages renvoient aux belles heures du cinéma de genre, avec l’alternance de plans serrés et de cases au mouvement quasi cinématographique. Atom Agency, bien plus que de créer un nouveau détective, se donne comme une réécriture savoureuse, agrégeant ce qui a fait le piquant de nombreux livres et BD : des figures, des lieux, des dates, n’hésitant pas (on reconnaît la patte de Yann) à jouer sur les ambivalences, les zones d’ombre du passé, les non-dits historiques et les secrets de famille pour mieux dépasser le seuil du « simple » divertissement »[5].
Le tome 2 est une nouvelle enquête de Atom et ses acolytes dans le Paris de années 50. Cette fois, la police lui délègue la recherche d'une ancienne infirmière volontaire de la 2ème guerre mondiale et disparue. Y.Machado y note de nouveau une ambiance évoquant un hommage aux bandes dessinées de Maurice Tillieux. Le scénario est simple mais efficace et le dessin d'Olivier Schwartz est apprécié pour son côté "ligne claire" parfaitement adapté à l'histoire. Comme le note Y.Machado: « Atom Agency, Petit Hanneton ne bénéficie pas de l’effet de surprise du précédent opus, mais demeure pourtant une entreprise agréable qui, par moments, fait briller les mirettes, colle un sourire à la margoulette et tire les badigoinces jusqu’aux esgourdes ! » [6].
L’hommage aux années 50 apparait encore plus dans ce second volume. On retrouve notamment, explicitement, des personnages ayant existé comme Jean Gabin, Jean Marais, René la canne ou Roger Borniche. Le parti pris narratif est assumé et poussé assez loin, comme le note Mick Léonard: « Graphiquement superbe, cet album ne contient pourtant pas la dose de tout premier degré qui rendrait sa lecture accrocheuse. C'est un exercice de style réalisé avec un sourire au coin des lèvres un peu trop évident, qui plaira toutefois beaucoup aux amateurs de clins d'œil et de références multiples. »[7].
Une des caractéristiques et un des charmes des livres est l’utilisation de l’argot Parisien des années 50, des passages en Arménien, les invités prestigieux ainsi qu’un trait salué pour son dynamisme et ses détails, dans un style très ‘ligne claire’. Comme le note Benjamin B.: « Un sens de la mise en scène indéniable, un humour omniprésent et bien dosé, des références historiques comme les malgré nous et l’Arménie, un langage d’époque documenté et des planches d’une grande maestria donnent à Petit Hanneton, deuxième tome de Atom Agency, un relief incroyable »[8].
La série est aussi l’occasion de découvrir la culture Arménienne peu connue à Paris, par des scènes familiales permettant de découvrir les liens de parenté du héros, les fêtes traditionnelles, les expressions typiques. Comme l’écrit Patrick Robert: « Si le premier tome de la série n’était pas mauvais, loin de là, le deuxième s’avère encore meilleur, et en s’inspirant de la communauté arménienne de France, Atom Agency parvient à donner une couleur inédite, et fort sympathique, à ce qui aurait pu n’être qu’une intrigue policière parmi tant d’autres »[9].
Récompenses
Le premier tome de la série a été récompensé du "Prix Polar de la meilleure série BD" au Festival Polar de Cognac en 2018[10].
Notes et références
- ↑ Bedetheque, « La série Atom Agency », sur bedetheque.com, (consulté le )
- ↑ Patrick Robert, « Atom Agency: les plaisirs démodés », sur pieuvre.ca, (consulté le )
- ↑ Nicolas Domenech, « Atom Agency T1 », sur planetebd.com, (consulté le )
- ↑ Dominique Clausse, « Atom Agency: Les Bijoux de la Bégum: Un ATOM bourré d'énergie », sur culture-tops.fr, (consulté le )
- ↑ Dominique Bry, « Atom Agency de Yann et Schwartz: un bijou qui dégomme », sur diacritik.com, (consulté le )
- ↑ Y.Machado, « Critique BDgest de Petit Hanneton », sur bdgest.com, (consulté le )
- ↑ Mick Léonard, « Atom Agency T1 », sur planetebd.com, (consulté le )
- ↑ Benjamin B., « Atom Agency #2, la critique », sur unecaseenplus.fr, (consulté le )
- ↑ Patrick Robert, « Atom Agency tome 2: un polar à l'arménienne », sur pieuvre.ca, (consulté le )
- ↑ « Critique du tome 1 de Atom Agency », sur bedetheque.com, (consulté le )
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