Athrotaxidoideae
| Règne | Plantae |
|---|---|
| Sous-règne | Tracheobionta |
| Division | Pinophyta |
| Classe | Pinopsida |
| Ordre | Pinales |
| Famille | Cupressaceae |
Les Athrotaxidoideae sont une sous-famille des Cupressacées (Cupressaceae), des plantes gymnospermes spermatophytes. Présente dans le registre fossile depuis la fin du Jurassique[1], elle ne comporte plus que deux (ou trois) espèces actuelles.
Genres
Le genre fossile † Athrotaxites a été décrit par Unger en 1849[2], à partir d’un rameau provenant du Jurassique supérieur (espèce type: † Athrotaxites lycopodioides).
Un autre genre fossile de Cupressaceae, † Athrotaxopsis, a été décrit par Fontaine en 1889[3], à partir de matériel issu de la formation de Potomac, U.S.A. (espèce type: † Athrotaxopsis grandis). Unger et Fontaine avaient tous deux noté que leurs genres respectifs présentaient de fortes ressemblances et étaient apparentés au genre vivant tasmanien Athrotaxis. En 1983[4], les spécimens de Fontaine ont été réexaminés. Cette étude conclut que les différences entre † Athrotaxites et † Athrotaxopsis sont insuffisantes pour justifier la création de deux genres distincts. Les auteurs ont donc recommandé de ne pas maintenir cette distinction et ont suggéré que seul le genre † Athrotaxites (Unger) devait être appliqué.
D'après une étude datant de 2014[1], de nombreuses zones d'ombre subsistent concernant l'histoire évolutive d'Athrotaxites et de ses genres apparentés, ainsi que leur distribution géographique à travers les différentes époques.
Athrotaxites
Les cinq espèces certaines d'Athrotaxites sont[1] :
- † Athrotaxites lycopodioides, l'espèce type[2] (Jurassique supérieur, Allemagne) ;
- † Athrotaxites berryi Bell, 1956 (Crétacé inférieur, Canada, États-Unis, Chine, Russie) ;
- † Athrotaxites sutschanicus, mal conservée, fondée par Krassilov en 1967[5](Crétacé inférieur, Russie) ;
- † Athrotaxites orientalis Chen et Deng, 1990[6] (Crétacé inférieur, Chine) ;
- † Athrotaxites magnifolius Chen et Deng, 1990[6] (Crétacé inférieur, Chine) ;
- † Athrotaxites yumenensis (Aptien-Albien (Crétacé inférieur, Chine).
Athrotaxopsis
Le genre † Athrotaxopsis comprenait initialement quatre espèces. Toutefois, deux d'entre elles, † Athrotaxopsis tenuicaulis et † Athrotaxopsis pachyphylla, se sont révélées identiques à † Athrotaxopsis grandis (Crétacé inférieur, États-Unis) et sont aujourd’hui considérées comme ses synonymes.
La seule autre espèce reconnue dans ce genre par une étude datant de 2014[1], est † Athrotaxopsis expansa Berry, 1911[7] (Crétacé inférieur, États-Unis, Russie).
Athrotaxis
Athrotaxis ne comprend que trois espèces actuelles: Athrotaxis cupressoides (en) Don, Athrotaxis selaginoides Don et Athrotaxis laxifolia Hooker (considérée comme un hybride des deux premières). Bien que le genre soit actuellement limité à la Tasmanie, des fossiles ont été découverts dans l'Est de l'Australie continentale, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud et peut-être même en Amérique du Nord (de nombreux chercheurs ont suggéré, depuis les années 1960, que tous les enregistrements d'Athrotaxis dans l'hémisphère nord doivent être réexaminés ou sont incorrects).
Le plus ancien représentant connu du genre, † Athrotaxis ungeri Halle, 1913[8] est connu à partir du Crétacé inférieur d'Argentine († A. ungeri est aussi connu au Crétacé inférieur de l'île Alexandre-Ier en Antarctique (Albien supérieur)[9] ainci qu'Athrotaxis cf. ungeri du Crétacé inférieur de Puddledock en Amérique du Nord[10]). Les espèces fossiles connues sont :
- † Athrotaxis novae-zeelandiae Florin, 1940 (Crétacé supérieur, Nouvelle-Zélande) ;
- † Athrotaxis tasmanica Townrow 1965 (Éocène inférieur, Tasmanie et Queensland) ;
- † Athrotaxis rhomboidea Hill et al., 1993 (Oligocène inférieur au Miocène précoce, Tasmanie) ;
- † Athrotaxis mesibovii Hill et al., 1993 (Oligocène inférieur au Miocène précoce, Tasmanie).
Bose (1955) a décrit † Athrotaxis australis et † Athrotaxis sellingii du Crétacé supérieur (Cénomanien) du Queensland central mais selon McLoughlin et al. (1995)[11], ces deux espèces ainsi que † Austrosequoia (en) wintonensis (décrite par Peters et Christophel (1978)[12]) sont probablement conspécifiques.
Répartition et diversification
Une étude moléculaire menée en 2021[13] a révélé que les Athrotaxidoideae forment le groupe frère des Sequoioideae (en). Et ce, malgré le fait que les deux sous-familles présentent aujourd’hui des répartitions situées dans des hémisphères totalement opposés. L'étude indique que ces deux lignées auraient divergé au cours du Jurassique moyen à supérieur, ce qui est cohérent avec le registre fossile, le plus ancien représentant connu d'Athrotaxidoideae étant † Athrotaxites lycopodioides[2] (calcaire de Solnhofen du Tithonien inférieur, une période du Jurassique supérieur, Allemagne).
La présence de la sous famille en Amérique du Nord n'est connue qu'à partir de l'Aptien (Crétacé inférieur) de l'Alberta, de la Colombie-Britannique (Canada) et du Montana (États-Unis) avec notamment † Athrotaxites berryi[14].
Après le Crétacé inférieur, aucun fossile réellement fiable appartenant à la sous-famille n’a été retrouvé dans l'hémisphère nord. Au Crétacé supérieur, le seul enregistrement est † Athrotaxis novae-zeelandiae (Nouvelle-Zélande). Les enregistrements cénozoïques proviennent presque tous d'Australie, et y sont limités à la Tasmanie, où Athrotaxis croît encore de nos jours.
Notes et références
- (en) Chong Dong, Bai-Nian Sun, Jing-Yu Wu et Bao-Xia Du, « Structure and affinities of Athrotaxites yumenensis sp. nov. (Cupressaceae) from the Lower Cretaceous of northwestern China », Cretaceous Research, vol. 47, , p. 25–38 (DOI 10.1016/j.cretres.2013.09.012, lire en ligne, consulté le )
- (de) Franz Unger, « Botanische Beobachtungen VII. Einige interessante Pflanzenabdrücke aus der königl. Petrefactensammlung in München », Botanische Zeitung, vol. 7, no 19, , p. 345–353, pl. 5 (lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « The Potomac or younger Mesozoic flora », CrossRef, (DOI 10.3133/m15, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Charles N. Miller et Constantine A. LaPasha, « STRUCTURE AND AFFINITIES OF ATHROTAXITES BERRYI BELL, AN EARLY CRETACEOUS CONIFER », American Journal of Botany, vol. 70, no 5, , p. 772–779 (ISSN 0002-9122 et 1537-2197, DOI 10.1002/j.1537-2197.1983.tb12456.x, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Krassilov, V .A., 1967. Early Cretaceous Flora of the southern Primoriya and its Significance for Stratigraphy. Institute of Science, Moscow, pp. 374 (in Russian).
- Palaeobotany and Palaeontology 115 (3-4), 119-145. Chen, F., Deng, S.H., 1990. Three species of Athrotaxites - Early Cretaceous conifer. Geoscience 4 (3), 27-37 (in Chinese with English abstract).
- ↑ Berry, E.W., 1911. A revision of several genera of Gymnospermous plants from the Potomac Group in Maryland and Virginia. Proceedings of the United States National Museum 40, 289-318.
- ↑ Halle, T.G., 1913. Sorne Mesozoic plant-bearing deposits in Patagonia and Tierra del Fuego and their floras. Kongliga Svenska Vetenskaps akademiens Handlingar 51, 1-58.
- ↑ Cantrill, D.J., Falcon-lang, H.J., 2001. Cretaceous (Late Albian) coniferales of Alexander Island, Antarctica. 2. Leaves, reproductive structures and roots. Review of Palaeobotany and Palaeontology 115 (3-4), 119-145.
- ↑ Srinivasan, V., 1995. Conifers from the Puddledock locality (Potomac Group, Early Cretaceous) in eastern North America. Review of Palaeobotany and Palynology 89, 257-286. [Résumé en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0034666795000108]
- ↑ Mcloughlin, S., Drinnsn, A.N., Rozefelds, A.C., 1995. A Cenomanian flora from the Winton Formation, Eromanga basin, Queensland, Australia. Memoirs of the Queensland Museum 38 (1), 273-313.
- ↑ Peters, M.D., Christophe!, D.C., 1978. Australia wintonensis, a new taxodiaceous cone from Queensland, Australia. Canadian Journal of Botany 56, 3119-3128.
- ↑ (en) Gregory W. Stull, Xiao-Jian Qu, Caroline Parins-Fukuchi et Ying-Ying Yang, « Gene duplications and phylogenomic conflict underlie major pulses of phenotypic evolution in gymnosperms », Nature Plants, vol. 7, no 8, , p. 1015–1025 (ISSN 2055-0278, DOI 10.1038/s41477-021-00964-4, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Wan, Z., 1998. The Lower Cretaceous flora of the Gates Formation from Western Canada (pp. 6458-6458). University of Saskatchewan.
Voir aussi
Références taxonomiques
- (en) IPNI : Athrotaxidoideae L.Chu Li, 1992 (consulté le )
- (en) Paleobiology Database : Athrotaxidoideae (consulté le )
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