Association des pompiers de Montréal

Association des pompiers de Montréal
Cadre
Forme juridique Regroupement de syndicats accrédité en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels
Zone d’influence Montréal
Fondation
Fondation 1918
Identité
Siège Montréal, Québec
Président Chris Ross
Vice-président Richard Lafortune
Affiliation Regroupement des associations de pompiers du Québec
Affiliation internationale International Association of Fire Fighters
Membres 2 400 membres
Site web Association des pompiers de Montréal

L'Association des pompiers de Montréal (APM) est le syndicat qui représente les 2 300 pompiers et pompières de la ville de Montréal au Québec.

Composition

Ce syndicat est constitué de pompiers, lieutenants et capitaines œuvrant au sein du Service de sécurité incendie de Montréal.

À l'instar de cette profession, ses membres sont en majorité des hommes.

Organisation

Le syndicat est géré par un président, un vice-président, un trésorier et un secrétaire. Douze directeurs régionaux sont responsables d'un secteur géographique précis.

Il existe également des comités statutaires.

Le syndicat emploie 5 personnes à temps plein, auxquelles peuvent ponctuellement s'adjoindre un avocat et un actuaire.

Bien qu'à ce jour, cinq femmes occupent des postes permanents et rémunérés au sein du personnel du syndicat, il n'y eut jamais aucune représentante syndicale de sexe féminin dans les fonctions électives de l'organisation.

Affiliation

L'Association des pompiers de Montréal est affiliée depuis 2017 comme section locale 125 de l'IAFF.

Il est actif au sein du Regroupement des associations de pompiers du Québec, la plus importante des associations de syndicats de pompiers du Québec.

Publication

Deux fois l'an, au printemps et à l'automne, le syndicat édite une revue, Le Portelance, à destination des pompiers tant actifs que retraités. Le tirage de la revue est d'environ 5 000 exemplaires.

Historique

Un regroupement précurseur

C'est en 1834 que fut créée la Société Amicale des Pompiers de Montréal, entité ayant comme objectif d'aider les pompiers de la ville de Montréal.

La société avait pour mission l'organisation de loisirs et d'une société de secours mutuels, permettant aux pompiers dans l'incapacité de travailler de subvenir à leurs besoins.

Première entité syndicale

Le syndicat fut fondé en 1918 en tant que section locale de l'International Association of Fire Fighters (IAFF).

En 1974, probablement à la suite du refus du syndicat américain de soutenir la grève du week-end rouge, l'Association des Pompiers de Montréal devient indépendante.

Le Week-end rouge

Du 31 octobre au , l'association mena une grève générale illégale afin de renverser une sentence arbitrale désavantageuse pour ses membres.

Durant cet intervalle, plus de 140 résidences furent incendiées par des mains criminelles, conduisant à la destruction de plus de 131 édifices.

Durant la nuit du 2 au , une entente fut conclue entre le président du syndicat, le maire de Montréal Jean Drapeau et le ministre du travail Jean Cournoyer lors d'une réunion tenue au siège social d'Hydro-Québec à Montréal, où étaient installés a cette époque les bureaux du premier ministre dans la métropole.

On nommera cette grève le « week-end rouge ».

Par la suite, l'Association des pompiers de Montréal sera condamnée à indemniser les victimes des incendies non combattus, pour plus d'un million de dollars.

Lutte contre les cancers professionnels

Depuis plusieurs années, l’APM est activement engagée dans la reconnaissance et la prévention des cancers professionnels, qui représentent aujourd’hui la principale cause de décès chez les pompiers de la métropole[1],[2],[3],[4]. En 15 ans, au moins 77 pompiers montréalais sont morts d’un cancer reconnu par la CNESST comme étant lié à leur emploi, contre seulement trois décès en devoir[2]. Une centaine d’autres pompiers vivants ont également vu leur cancer être reconnu, mais ce chiffre est sous-estimé, puisqu’il n’inclut pas les cadres ou les dossiers non encore traités[3].

L’exposition chronique à des produits toxiques, comme les benzènes, les dioxines, les agents retardateurs de flamme ou les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) présentes dans les habits de combat, constitue un facteur de risque majeur[3],[5],[6]. Des analyses récentes ont révélé des teneurs très élevées en PFAS dans l’équipement de protection, y compris les couches en contact direct avec la peau[6]. Ces résultats suscitent l’inquiétude de l’APM, qui demande des actions concrètes pour éliminer ces contaminants des équipements[6].

Par ailleurs, malgré l’évolution des protocoles de sécurité (nettoyage des équipements, douches portatives, protocoles post-intervention), plusieurs lacunes persistent dans leur application au quotidien[7]. L’APM réclame une adaptation plus rapide des équipements et un meilleur soutien pour réduire l’exposition répétée aux cancérogènes sur les lieux d’intervention[3],[6],[7].

Sur le plan législatif, l’Association a joué un rôle dans la reconnaissance officielle de cancers comme maladies professionnelles. En octobre 2024, l’ajout de six nouveaux cancers à la liste de la CNESST (colorectal, sein, testicules, œsophage, cerveau et leucémie) a été qualifié de « grand pas » par le président de l’APM[2],[4],[5].

Références

  1. « Mathias Béchiau est décédé à cause du cancer : «On constate qu'il y a de plus en plus de pompiers qui sont malades» » , sur 98.5 Montréal, (consulté le )
  2. Alice Girard-Bossé, « Six nouveaux cancers reconnus chez les pompiers », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Alice Girard-Bossé, « Une plus grande menace que les brasiers », La Presse,‎ (lire en ligne , consulté le )
  4. « L'Association des Pompiers de Montréal qualifie la reconnaissance de 6 nouveaux cancers par le ministre du Travail du Québec de grand pas dans la lutte aux maladies professionnelles chez les pompiers » , sur Cision, (consulté le )
  5. « Communiqué de presse : Front commun-cancers » , sur Association des chefs en sécurité incendie du Québec, (consulté le )
  6. Sylvie Fournier et Gil Shochat, « Des contaminants éternels détectés dans l’habit de combat des pompiers » , sur Radio-Canada, (consulté le )
  7. Sarah Daoust-Braun, « Des cas de cancer qui inquiètent les pompiers » , sur TVA Nouvelles, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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