Association Québec-Palestine

Association Québec-Palestine
Histoire
Fondation
Cadre
Zone d'activité
Domaine d'activité
Quartier général
Pays
Organisation
Fondateur
Michel Chartrand
Rezeq Faraj
Publication
Fedayin (1973-1975)

L'Association Québec-Palestine, initialement surnommée le Comité Québec-Palestine, fut un groupe militant pro-palestinen basé à Montréal, au Québec, et actif entre 1972 et le début des années 1990[1].

Considéré comme l'un des premiers groupes indépendants de solidarité envers la cause palestinienne au Québec, il est l'un des instigateurs de la Conférence internationale de solidarité ouvrière[2]. Il est cofondé par Michel Chartrand et Rezeq Faraj[3],[4].

Historique

En 1969, sous invitation Marie-Claude Tadros-Giguère, co-présidente du Comité Québec-Palestine de l'Université Laval[5], Michel Chartrand participe à un panel portant sur la Palestine[2]. René Lévesque, alors chef du Parti québécois, y assiste également. À cette occasion, Chartrand fait la connaissance de Rezeq Faraj, un immigrant d’origine palestinienne avec qui il se lie d’amitié[3]. Par suite d'événements communs, Chartrand invite Faraj à se prononcer devant l'assemblée générale du Conseil central de Montréal[3]. L'organisation vote alors la première résolution en appui à la Palestine de leur histoire[3].

En 1972, Faraj organise un voyage d'un mois au Proche-Orient où Chartrand, ainsi que plusieurs autres militants québécois et journalistes, visitent le Liban, l'Égypte, la Syrie, l'Irak, la Jordanie et la Palestine occupée[2]. Lors de ce voyage, le groupe rencontre Yasser Arafat, le chef de l’Organisation de libération de la Palestine. Tel que l'explique Fernand Foisy, biographe de Chartrand:

Dès leur première rencontre, Yasser Arafat et Michel Chartrand se sentent des affinités. [...] Il est deux heures du matin et pendant deux longues heures Arafat explique le pourquoi de la résistance palestinienne à Chartrand. Michel se renseigne sur la structure de l'organisation. La sincérité des questions et des réponses débouche sur des relations très fraternelles[3].

Au retour de leur voyage, plusieurs militants se rejoignent dans l'appartement de Chartrand pour mettre sur pied le Comité Québec-Palestine, organisation qui deviendra ultérieurement l'Association Québec-Palestine (AQP). Rezeq Faraj en est le premier président.

Dès 1973, les activités de l'AQP se multiplient: elle organise de trois à quatre conférences par trimestre sur la cause palestinienne dans les Cégep et universités du Québec, amasse des fonds pour certaines initiatives, organise des manifestations[6] et fait des apparitions dans les médias[2]. En 1974, l'Association organise une semaine de mobilisation en l'honneur du neuvième anniversaire de la mise sur pied de l'OLP[7].

L'AQP publie et distribue, entre 1973 et 1975, le bulletin bilingue Fedayin, titré à près de 5000 exemplaires[2],[8],[9].

En mars 1975, des militants découvrent que les bureaux de la Fédération canado-arabe, domicilié au Conseil central de Montréal, et utilisés par l'Association Québec-Palestine, sont espionnés grâce à du matériel d'écoute électronique[10].

L'AQP participent à l'organisation de la Conférence internationale de solidarité ouvrière, en collaboration avec de nombreux syndicats, le SQAL, le Comité Québec-Chili et le SUCO. L'événement a finalement lieu du au au Collège de Maisonneuve et rassemble plus de 600 personnes dont 44 provenant de délégations étrangères[11]. Trois d'entre eux proviennent de la Palestine. Suite à l'événement, l'AQP demeurera sur le conseil d'administration du CISO, organisation formée à la suite de la conférence, jusqu'à la fin des années 1980[12].

Au milieu des années 1980, l'organisation continue à organiser certaines manifestations et conférences, bien que moins fréquentes et médiatisées[13]. À partir du début des années 1990, l'organisation s'essouffle et disparait du paysage militant québécois. Les membres de l'organisation se réorientent vers d'autres associations de soutien à la Palestine, notamment Aide médicale pour la Palestine (AMP).

Notes et références

  1. Rania Iraqi, « Une histoire en mouvement : le sentiment identitaire des immigrants arabes à Montréal entre 1967 et 1980 », umontreal.scholaris.ca,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Daniel Rickenbacher, « The Anti-Israel Movement in Québec in the 1970s: At the Ideological Crossroads of the New Left and Liberation-Nationalism », Canadian Jewish Studies / Études juives canadiennes, vol. 29,‎ , p. 81–111 (ISSN 1916-0925, DOI 10.25071/1916-0925.40170, lire en ligne, consulté le )
  3. Fernand Foisy, La colère du juste, Montréal, Lanctôt Éditions, , 322 p.
  4. Radio Canada International, « La portée historique de se dire arabe au Canada », sur RCI | Français, (consulté le )
  5. Lise-Marie Gervais, « Les Arabes, « nouveaux Noirs » du Canada », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  6. Charles David, « Les communautés arabes manifestent devant les consulats d'Israël et des USA, à Montréal », La Presse,‎ (lire en ligne)
  7. Charles David, « Une semaine de la Palestine », La Presse,‎ (lire en ligne)
  8. « Fedayin : journal de l'Association Québec-Palestine », sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec
  9. « Instagram », sur www.instagram.com (consulté le )
  10. Odette Bourdon, « Des Néo-canadiens se plaignent d'être espionnés », Montréal-Matin,‎ (lire en ligne)
  11. Antoine K. Char et Alberto Rabilota, « Solidarité ouvrière : Des délégués de 20 pays à Montréal », Le Jour,‎ (lire en ligne)
  12. « Palestine: 40 ans d'occupation et de résistance », Solidarité, vol. 10, no 2,‎ (lire en ligne [PDF])
  13. « Vague de manifestations anti-américaines dans le monde », La Presse,‎ (lire en ligne)
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