Arthur Le Duc
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(à 69 ans) Antibes |
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Harde de cerfs écoutant le rapproché, statue équestre de Bertrand du Guesclin, monument commémoratif de la bataille de Formigny, monuments aux enfants de l’arrondissement de Bayeux (d) |
Arthur Le Duc, né Arthur Jacques Le Duc[note 1] est un sculpteur, statuaire et médailleur français. Né le à Torigni-sur-Vire[note 2],[note 3] (Manche), il est mort le à Antibes (Alpes-Maritimes).
Biographie
Né à Torigni-sur-Vire, Arthur Le Duc est le fils unique de Charles Le Duc et de Maria Le More. En 1848, le père ferme son étude de notaire et la famille déménage à Caen[1]. Il est élève au lycée de Caen, alors situé alors dans l'abbaye aux Hommes (actuel hôtel de ville). Il s'inscrit à la faculté de droit de l'université de Caen en vue de devenir notaire à son tour[1]. En parallèle, il suit les cours d'Alfred Guillard[1] ou du sculpteur Pierre Le Nordez à l'école des Beaux-arts de Caen[2]. Il sort licencié en droit en 1869 et s'inscrit au barreau de Caen[1]. Lors de la partie républicaine de la guerre de 1870, il s'engage dans la Garde nationale mobile du Calvados et participe aux combats dans l'armée de la Loire[1]. Il sort fortement marqué par ce conflit.
Il s'installe en 1872 à Paris pour se consacrer à l'art[1]. Antoine-Louis Barye est son professeur d'anatomie animale au Muséum national d'histoire naturelle et fait d'Arthur Le Duc un sculpteur animalier renommé[3].
Il se marie à Caen le avec Marie Célestine Lecomte, née le à Caen et décédée le 13 septembre 1939 à Luc-sur-Mer[4].
Outre le bronze, il sculpte aussi la pierre, par exemple pour la statue de saint Pierre sur la façade de la pharmacie du progrès[5], (rue Saint-Jean à Caen, statue disparue en 1944), le marbre pour la fontaine de Monte-Carlo et la terre de Noron pour les médaillons sur la façade de l'école normale de Caen, rue Caponière (actuel siège de l'académie de Normandie). Il est également médailleur[6].
Le Duc conserve toutefois un lien avec la Normandie, notamment par le biais de ses mandats politiques : il est élu maire d'Asnières-en-Bessin de 1893 à 1918, et conseiller général du canton d'Isigny de 1904[7] à 1918.
Il est décédé le à son domicile d'Antibes (quartier du Ponteil, villa Marie Alice) tel que mentionné sur son acte de décès[8].
Il est inhumé au cimetière caennais de Saint-Gabriel dans un monument funéraire dont il est probablement l'auteur[9][source insuffisante].
Hommages
Un musée lui est consacré au château des Matignon à Torigni-sur-Vire, sa ville natale.
À Caen, une plaque a été posée sur la façade du no 18 rue Pasteur où il résidait[note 4]. Une rue du quartier Saint-Louis, créée dans les années 1930, porte également son nom.
Œuvres dans les collections publiques
- Sydney, Jardins botaniques royaux de Sydney : La Reyna et son poulain, 1891, groupe en bronze. Le plâtre fut exposé à l'Exposition internationale de Bruxelles de 1897[10].
- Abbeville, musée Boucher-de-Perthes : Chien en arrêt devant une grenouille, groupe en bronze, don du baron Edmond de Rothschild.
- Bayeux : Monuments aux enfants de l’arrondissement de Bayeux, 1908, bronze[11].
- musée d'Art et d'Histoire Baron-Gérard :
- La Laitière, 1892, statuette en grès, en collaboration avec Hervieu fils ;
- Portrait du capitaine Canivet de la Rougefosse, 1893, médaillon en bas-relief en grès ;
- Portrait de Georges Villers, 1901, marbre ;
- Portrait de Jules Morlent, 1908, bas-relief, biscuit en porcelaine de Bayeux ;
- Cidre en fleur, 1911, bas-relief, biscuit en porcelaine de Bayeux ;
- Albert 1er roi des Belges, 1916, bas-relief, biscuit en porcelaine de Bayeux.
- musée d'Art et d'Histoire Baron-Gérard :
- Bourron-Marlotte : Monument à Charles-Olivier de Penne (1831-1897), 1903.
- Caen :
- école normale, actuel rectorat, rue Caponière : médaillons ornant la façade.
- Mémorial de Caen, jardins : Centaure et Bacchante, 1879, groupe en bronze[12] (dépôt du musée des Beaux-Arts), initialement dans la cour de l'ancien musée des Beaux-Arts (ancien séminaire des Eudistes) ; endommagée en 1944 lors des bombardements de la ville, l’œuvre est exposée depuis 1990 dans les jardins du Mémorial de Caen[13].
- musée des Beaux-Arts, réduction en bronze du Centaure et Bacchante.
- place Saint-Martin : Statue à Bertrand du Guesclin, 1914-1921, statue équestre en bronze ; Inscrit MH (2006)[14].
- square du quai de Juillet : Monument à la mémoire des enfants du Calvados morts pour la patrie, 1870-1871, 1889, en collaboration avec Auguste Nicolas, détruit en 1944[15] ; les bas-reliefs en bronze réalisés par Arthur Le Duc ont toutefois été conservés et sont exposés au cimetière Nord-Est[16].
- Cannes, square Prosper Mérimée : Course libre à Rome, ou La Reprise du vainqueur, 1926, groupe en bronze, square Prosper Mérimée[17]. Une plaque en marbre gravé, fixée sur le socle réalisé par Silvestre Auniac (1889 - 1928), sculpteur à Cannes, mentionne mais sans date que cette œuvre a été offerte à la ville de Cannes par sa veuve Marie Célestine Lecomte (1878 - 1939). Pour l'histoire : couronné au Salon de 1914, le modèle en plâtre reste pendant toute la durée de la guerre dans les sous-sols du Grand Palais. En 1918 la veuve du sculpteur le retrouve et, résidant dans le Calvados, souhaite l’offrir à Caen. Mais Caen était déjà bien pourvue en œuvres de Le Duc. L’abbé Sanson, émissaire et bon ami de la veuve, propose l’œuvre à la ville de Cannes. Le groupe est fondu au mois de . Il fut inauguré en 1927. En 1942, une lettre de protestation du maire de Cannes est adressée au préfet des Alpes-Maritimes contre le projet d’enlèvement de la statue[18].
- Cherbourg-en-Cotentin, musée Thomas-Henry : Saint Hubert, 1900, bronze.
- Formigny La Bataille : Monument commémoratif de la bataille de Formigny le , 1903, groupe en bronze figurant Arthur de Bretagne et Jean de Bourbon, qui vainquirent les Anglais dans ce village le , en collaboration avec Auguste Nicolas ; Inscrit MH (2006)[19].
- Gouville, cour du château de Chambray : Cerf en bronze[20][source insuffisante].
- Nantes, musée d'Arts : Buste d'Émile Péhant (1813-1876), poète[21][réf. non conforme].
- Paris, jardin du Luxembourg : Harde de cerfs écoutant le rapproché, 1886, groupe en bronze, fonte Thiébaut[22].
- Saint-Lô :
- Monument à Léonor-Joseph Havin (1799-1868), ou La Presse guide l'Enfance à la Vérité, 1888, bronze, envoyé à la fonte sous le régime de Vichy, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. Ce qu'il reste du monument est presque totalement détruit par les bombardements de 1944[23].
- musée des Beaux-Arts :
- Le Baiser équestre, groupe en bronze, 1880[24] ;
- La Bataille de Reischoffen[note 5], 1873, commémorant la bataille de Frœschwiller-Wœrth en 1870 ; l'exemplaire est endommagé lors des bombardements de la ville en 1944.
- place des Beaux-Regards : La Laitière normande ou la vieille femme de Bérigny[25], 1888, érigée place de l'église Notre-Dame, envoyée à la fonte en 1942 sous le régime de Vichy, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux. Une réplique, réalisée par Louis Derbré d’après l'originale, est inaugurée en 1984[26].
- Sens, musée de Sens : Deux Chiens à l'attache, bronze, don du baron Edmond de Rothschild.
- Torigny-les-Villes, musée Arthur-Le-Duc :
- Le Baiser équestre, groupe en bronze ;
- La Bataille de Reischoffen, 1873 ;
- Centaure et Bacchante[note 6], 1879, réduction en bronze ;
- Cheval de renfort, bronze, cheval de trait attaché à un poteau portant la mention « cheval de renfort », un seau d'eau à ses pieds surmonté d'une poule. Il existe un autre cheval de trait par Artur Le Duc, en deux versions, une avec trois enfants qui grimpent sur le cheval, l'autre sans les enfants.
- La statue équestre d'Horace Vernet par Arthur Le Duc, bronze propriété du musée du Louvre, a quitté en 2024 le château de Versailles pour le musée de Torigny-les-Villes[27],[28]
- Vannes, hôtel de ville : Monument au connétable de Richemont (1393-1458), 1905, statue équestre en bronze[29].
- Vire, musée de Vire : Buste de Sébastien René Lenormand (1796-1871), plâtre patiné.
- Commune de Monaco, Société des bains de mer de Monaco : Fontaine, œuvre détruite[Quand ?].
- Œuvres d'Arthur Le Duc
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Bayeux, Monuments aux enfants de l'arrondissement de Bayeux (1908).
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Bourron-Marlotte, Monument à Charles-Olivier de Penne (1831-1897) (1903).
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Caen, Statue de Bertrand du Guesclin (1920).
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Caen, Centaure et Bacchante (1879).
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Square Mérimée à Cannes, Course libre à Rome ou La Reprise du vainqueur (1927).
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Monument commémoratif de la bataille de Formigny le 15 avril 1450 (1903).
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Saint-Lô, Monument à Léonor-Joseph Havin (1799-1868) (1888).
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Vannes, Monument au connétable de Richemont (1393-1458) (1905).
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Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur en 1906[30].
Notes et références
Notes
- ↑ Il est parfois connu sous le nom d'Arthur J. Le Duc. Certains auteurs ou commissaires-priseurs écrivent parfois son nom en un seul mot « Leduc », alors que toutes les sources d'état civil officielles disponibles l'écrivent bien « Le Duc » en deux mots, comme pour les différentes personnes de sa famille, vivantes et mortes.
- ↑ Malheureusement son acte de naissance, ainsi que d'innombrables autres, a été détruit lors des bombardements américains de 1944 et n'a pas été reconstitué.
- ↑ Commune déléguée dans Torigny-les-Villes depuis le .
- ↑ La veuve d'Arthur Le Duc y était encore domiciliée à sa mort en 1939[4].
- ↑ La faute d'orthographe « Reischoffen » au lieu de « Reichshoffen » a été faite par le sculpteur lui-même car elle figure à côté de sa signature sur le socle de cette œuvre représentant le porte-étendard du 3e régiment de cuirassiers blessé à mort comme son cheval.
- ↑ Cette œuvre est parfois titrée Nessus et Déjanire en salle des ventes.
Références
- Auguste Létienne, Arthur-Jacques Le Duc : statuaire, Caen, (lire en ligne ), p. 4-5.
- ↑ Emmanuel Luis, Direction de l'inventaire général du patrimoine culturel de la Région Normandie, Portraits en ville : les hommages sculptés à Caen, Lyon, Lieux dits, coll. « Parcours du patrimoine », (ISBN 978-2-36219-128-2), p. 8
- ↑ Clara Lespessailles (Mémoire de l'école du Louvre), Le centaure dans les arts (XIXe – XXe siècles) : permanence ou rupture ? : annexe 2, (lire en ligne [PDF]), p. 206
- « État-civil de la commune de Luc-sur-Mer - Décès (4E/13666) », sur Archives départementales du Calvados (consulté le )
- ↑ M. de Brécourt, « Note sur une statue de M. Arthur Le Duc », Bulletin de la société des Beaux-Arts de Caen, vol. 6, , p. 37-39 (lire en ligne )
- ↑ (en)L. Forrer, Biographical Dictionary of Medallists : Le Duc, Arthur Jaques, t. VII, London, Spink & Son Ltd, , 567 p., p. 543.
- ↑ « Conseil général », Journal de Caen, no 9842, 1er-2 août 1904 (lire en ligne )
- ↑ Acte de décès, consultable sur le site Internet des archives départementales des Alpes Maritimes (État-Civil Antibes, mariages et décès 1918, p. 140 / 224, n° 36-29).
- ↑ Célébrités du cimetière Saint-Gabriel de Caen.
- ↑ « La jument et son poulain – Mare (La Reyna) and Foal – Royal Botanic Garden – Sydney », notice sur e-monumen.net.
- ↑ « Monuments aux enfants de l’arrondissement de Bayeux », notice sur e-monumen.net.
- ↑ « Centaure et Bacchante » , sur À nos grands hommes
- ↑ Notice sur e-monumen.net.
- ↑ « Statue de Duguesclin », notice no PA14000065, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- ↑ Monument à la mémoire des enfants du Calvados morts pour la patrie, 1870-1871, Caen, sur le site du musée d'Orsay.
- ↑ « Monument aux Enfants du Calvados tués à l'ennemi en 1870-1871 : ensemble des trois bas-reliefs sauvegardés. » , sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine (consulté le )
- ↑ « Course libre à Rome, la reprise du vainqueur », notice no IA06000689, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- ↑ « Course libre à Rome, ou La Reprise du vainqueur d’une course de Barberi » , sur À nos grands hommes
- ↑ « Groupe sculpté de la bataille de Formigny », notice no PA14000068, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- ↑ Le cerf est nettement visible sur plusieurs photos du site Montjoye.net/chateau-de-chambray
- ↑ Buste d'Émile Péhant.
- ↑ « Harde de cerfs » , sur À nos grands hommes
- ↑ « Monument à Havin, ou La Presse guide l’Enfance à la Vérité – Saint-Lô (fondu) », notice sur e-monumen.net.
- ↑ Le Baiser équestre
- ↑ Albert Desile, La Manche libre (L'Teimps d'aôt fais), Gens et choses de Normandie, t. I, Coutances, Éditions OCEP / FeniXX, , 254 p., 23 cm (ISBN 2-7134-0055-4, OCLC 499228258, BNF 34690808, SUDOC 121750175, présentation en ligne, lire en ligne ), p. 66.
- ↑ « La laitière normande ou Femme d’Isigny » , sur À nos grands hommes
- ↑ De Versailles à Torigny-les-Villes
- ↑ Exposition Horace Vernet 2023 - 2024
- ↑ « Monument au connétable de Richemont – Vannes », notice sur e-monumen.net.
- ↑ https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/219050
Voir aussi
Bibliographie
- Annuaire des cinq départements normands, t. 93, Caen, Mouville, Ozanne et Cie, (lire en ligne), p. 35-46.
- Dictionnaire Bénézit, 1999.
- Thieme-Becker, 1907-1950.
- Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN 978-2-7355-0780-1, OCLC 828238758, BNF 43504839), p. 320-326.
Articles connexes
Liens externes
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