Arnaud III de Roquefeuil

Arnaud III de Roquefeuil
Titre Comtor de Nant
Baron de Castelnau-Montratier
Prédécesseur Arnaud II de Roquefeuil
Allégeance Royaume de France
Souverains Jean II le Bon
Conflits Guerre de Cent Ans
Biographie
Décès
Père Arnaud II de Roquefeuil
Mère Jacquette de Combret
Conjoint Hélène de Gordon
Enfants Catherine
Famille Famille de Roquefeuil-Anduze

Arnaud III de Roquefeuil, également connu comme Arnaud Ier de Gordon de Castelnau, mort en 1396, est un seigneur rouergat du XIVe siècle et membre de la famille de Roquefeuil-Anduze. Dans les différents actes qui lui sont relatifs, il est qualifié de haut et puissant seigneur.

Il est connu pour son rôle majeur dans la construction des défenses de la ville de Millau durant la guerre de Cent Ans.

Biographie

Origines

La date de naissance d'Arnaud n'est pas connue mais elle pourrait être estimée autour de 1225. Il est le fils ainé d'Arnaud II de Roquefeuil, comptor de Nant et de Jaquette dame de Combret[1].

Il est le frère ainé de Bernard de Roquefeuil, tué par le roi Jacques III de Majorque à qui son père déclara la guerre en 1344[2].

Mariage avec les Gordon, barons de Castelnau-Montratier

Le 5 février 1362, Arnaud épouse Hélène de Gordon, dame de Castelnau-Montratier, dernière héritière de sa puissante maison[3],[4].

Par ce mariage, Arnaud s'unit avec l'une des plus illustres et anciennes familles du Quercy dont les possessions allaient du Tarn à la Dordogne. Elle est la souche de nombreux défenseurs de l'Église de Cahors, de l'abbaye de Moissac et l'un de ses membres, Gausbert, prit même le titre de prince[4].

La puissance de cette famille était d'une telle importance qu'avant son mariage, Hélène prit différentes dispositions pour assurer la conservation et la transmission de ses terres à ses enfants. Détentrice de tous les droits seigneuriaux sur la baronnie avant son union avec Arnaud, Hélène fit une déclaration solennelle dans laquelle elle établissait l'impossibilité pour son mari d'aliéner son héritage au profit de ses enfants. Cet acte daté du 5 octobre 1361 nomme entre autres Bernard d'Arpajon, vicomte de Lautrec comme témoin.

De cette union naissent :

Guerre de Cent Ans et défense de Millau

Entre 1337 et 1453, la guerre de Cent Ans oppose les Français aux Anglais qui expérimentent la stratégie des chevauchées. Ces raids au sein du Royaume de France obligent les seigneurs locaux à fortifier les villes et villages.

En 1355 que le prince Noir lance une chevauchée dans le Languedoc avec près de 14 000 hommes. En quelques semaines, ils dévastent plus de 500 places fortes créant un sentiment d'insécurité dans toute la région.

L'année suivante, la défaite de Poitiers et la capture du roi Jean II entraine une vague de fortifications des villes. C'est notamment le cas pour la ville de Millau qui sollicite les conseils du Seigneur de Roquefeuil pour organiser sa défense. Arnaud III se rend dans la ville avec plus de 30 cavaliers. C'est durant cette période que des maisons, hôpitaux, ponts et églises hors les murs sont détruites. La ville réussira à résister aux incursions jusqu'au 12 aout 1361, date à laquelle des lettres du roi confirment le rattachement de la sénéchaussée du Rouergue à la couronne d'Angleterre décidé lors du traité de Brétigny[5].

Arnaud de Roquefeuil, resté fidèle au Roi de France continue à échanger avec les consuls de la ville qui finance notamment une partie de la rançon (300 000 florins) de son cousin Jean Ier d’Armagnac. C'est d'ailleurs Arnaud qui les 28 et 29 juillet 1369 est désigné pour présenter la cause du Roi de France aux consuls de la ville toujours sous domination anglaise. Délégué du Roi il se rend à Millau pour attester du retour de la ville dans la Couronne de France. Les armoiries du Roi d'Angleterre sont détruites et remplacées par celles de France[5].

Arnaud III et Guillaume de Roquefeuil sont également mentionnés en 1369 dans la défense de leurs terres, le premier avec 28 écuyers sous ses ordres et le second suivi de 9 autres écuyers[6].

Succession

À sa mort en 1396[7][réf. à confirmer], Arnaud III institue sa fille Catherine comme héritière universelle. Cette dernière épouse Jean de Blanquefort dont la généalogie n'est pas certaine. Ce dernier pourrait être issu d'une famille de Guyenne[8], mais également un cadet de la famille Roquefeuil-Anduze, qui possédait également une seigneurie de Blanquefort[9][réf. à confirmer].

Sa femme Hélène, qui s'était réfugiée durant la guerre à Nant, fief de la famille Roquefeuil resté fidèle au roi de France, revient dans la baronnie en 1409 ou elle reçut le serment de fidélité des consuls, des habitants et de ses vassaux[5].

Ascendance

Sources[10],[11] :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16. Arnaud Ier de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
8. Raymond III de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17. Béatrice d'Anduze
 
 
 
 
 
 
 
4. Raymond IV de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18. Odilon-Guérin III du Tournel
 
 
 
 
 
 
 
9. Alazie du Tournel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19. Eracle III de Montlaur
 
 
 
 
 
 
 
2. Arnaud II de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20. Jean d'Hébrard
 
 
 
 
 
 
 
10. Raymond d'Hébrard
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. Gaillarde d'Hébrard
 
 
 
 
 
 
 
5. Vaurie d'Hébrard
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
11. Braudy
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1. Arnaud III de Roquefeuil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24. Pierre de Combret
 
 
 
 
 
 
 
12. Bérenger de Combret
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25. Simone de Thezan
 
 
 
 
 
 
 
6. Ermengaud de Combret
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26. Raymond de Pierre de Ganges
 
 
 
 
 
 
 
13. Marguerite de Gange
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27. Miracle de Cenaret
 
 
 
 
 
 
 
3. Jacquette de Combret
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14. Bernard de Lévezou
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
7. Jausionde de Lévezou
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Notes et références

  1. Hippolyte de Barrau, Documens historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue [by H. de Barrau]., (lire en ligne)
  2. Alphonse (1831-1907) Auteur du texte Delouvrier, Histoire de la vicomté d'Aumelas et de la baronnie du Pouget (Hérault) / par l'abbé A. Delouvrier,..., (lire en ligne)
  3. Léopold Limayrac, Études sur le Moyen-Age: histoire d'une commune et d'une baronnie du Quercy, Girma, (lire en ligne)
  4. Philippe Lauzun, Étude sur le Château de Bonaguil, Canton de Fumel, imprimerie de Prosper Noubel, (lire en ligne)
  5. Florent Garnier, Un consulat et ses finances. Millau (1187-1461), Vincennes, Institut de la gestion publique et du développement économique, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, , 947 p. (lire en ligne), Chapitre II. Une ville en Rouergue
  6. Vic, Claude de Vic et Vaissete, Histoire générale de Languedoc : avec des notes et les pièces justificatives, Jacq. Vincent, (lire en ligne)
  7. Roquerbertin-Rosen, Dossiers Bleus (lire en ligne)
  8. Bulletin de la Société héraldique et généalogique de France, volume 1, 1879, page 562 (lire en ligne)
  9. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, Dictionnaire généalogique, Duchesne, (lire en ligne), p. 638 - 645
  10. Hippolyte de Barrau, Documens historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue: dans les temps anciens et modernes, N. Ratery, (lire en ligne)
  11. Pierre Jules de Bourrousse de Laffore, La Maison d'Hébrard, issue des comtes Hébrards, ducs de Frioul, marquis de Trévise, par Jules de Bourrousse de Laffore,... Tome Ier [et II]. Tome 1, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Hippolyte de Barrau, Documens historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue dans les temps anciens et modernes, N. Ratery, (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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