Antoine Boya
| Antoine Boya | ||
| Fonctions | ||
|---|---|---|
| Secrétaire d'État aux Finances, à l'Économie, au Développement rural et à la Coopération | ||
| – (21 jours) |
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| Président | Tahirou Congacou | |
| Prédécesseur | François Aplogan (Finances et Économie) Adrien Degbey (Développement rural et Coopération) |
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| Successeur | Nicéphore Soglo (Finances et Économie) Moïse Mensah (Développement rural et Coopération) |
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| Biographie | ||
| Nom de naissance | Antoine Comlan Boya | |
| Date de naissance | ||
| Lieu de naissance | Cotonou, Dahomey (actuel Bénin) | |
| Nationalité | Béninoise | |
| Parti politique | URD | |
| Diplômé de | École normale William-Ponty Institut des hautes études d'outre-mer |
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| Profession | Fonctionnaire | |
| Distinctions | Voir distinctions | |
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Antoine Boya, né le à Cotonou au Dahomey (actuel Bénin), est un fonctionnaire et secrétaire d'État béninois.
Biographie
Jeunesse et études
Antoine Boya naît le à Cotonou au Dahomey[1]. Il réalise ses études élémentaires à l'École primaire supérieure Victor-Ballot[2], puis se rend au Sénégal pour ses études supérieures et intègre l'École normale William-Ponty, établissement réputé en Afrique-Occidentale française (AOF) formant les futurs instituteurs, médecins et cadres dont certains sont devenus des hommes politiques et acteurs majeurs de l'indépendance de leur pays d'origine.
Dans cette école, il découvre le théâtre de Ponty[3], imaginé par Charles Béart, le directeur[4]. En 1936, avec d'autres élèves dahoméens, particulièrement Hubert Maga, Émile Derlin Zinsou, François Aplogan et Adrien Degbey, qui animeront par la suite la vie politique du Dahomey, il joue dans une pièce intitulée Retour aux fétiches délaissés[n 1],[5].
Plus tard, en 1958, il entre à l'Institut des hautes études d'outre-mer, à Paris et en sort diplômé en 1960[6],[7].
Carrière professionnelle et politique
De retour au Dahomey, Antoine Boya entre dans la fonction publique dans laquelle il gravit rapidement les échelons. Il est chef de bureau principal des Services administratifs, financiers et comptables de l'AOF, lorsqu'il est promu, le , adjoint au chef du service de l'inspection et du contrôle financier au ministère des Finances à Porto-Novo[6]. Durant sa présidence, Hubert Maga le nomme conseiller à la Cour suprême le [8] et administrateur le [7].
Au début des années 1960[n 2], il sert successivement en tant que directeur de cabinet de ministre des Affaires étrangères[9], Oké Assogba[10] et Émile Derlin Zinsou[11].
Le , l'armée renverse le gouvernement afin d'empêcher une guerre civile, dissout les institutions et place provisoirement le colonel Christophe Soglo à la tête de l'État. Le , Antoine Boya retrouve son statut de conseiller à la Cour suprême[12].
Le , Sourou Migan Apithy devient président de la République, l'armée rendant le pouvoir aux civils. Le , Antoine Boya est nommé conseiller technique au ministère des Affaires étrangères tout en conservant son poste précédent[13]. Le , il devient président par intérim de la Chambre des comptes de la Cour suprême[14] et quatre mois plus tard, président de la Chambre judiciaire de cette même Cour[15].
Respectivement les 27 et suivant, Sourou Migan Apithy et Justin Ahomadegbé, son Premier ministre, sont contraints de démissionner de leur poste à la suite de divergences profondes. Tahirou Congacou, président de l'Assemblée nationale, accède alors aux fonctions de chef de l'État et de chef du gouvernement et forme, le , un gouvernement provisoire, composé de cinq membres[n 3]. Il choisit, comme secrétaires d'État, quatre fonctionnaires en fonction de leurs compétences et charge Antoine Boya, temporairement dégagé de ses attributions à la Cour suprême, de gérer les portefeuilles des Finances, de l'Économie, du Développement rural et de la Coopération[16],[17]. Le , il est nommé administrateur titulaire pour représenter le Dahomey au Conseil d'administration de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)[18]. Mais dès le , le général Christophe Soglo[n 4] jugeant l'action de Tahirou Congacou inconsistante, réalise un second coup d'État et redevient président de la République. Antoine Boya, éphémère secrétaire d'État, cède sa place aux Finances et à l'Économie ainsi qu'à la BCEAO[19] à Nicéphore Soglo et à Moïse Mensah au Développement rural et à la Coopération [n 5], puis retourne au sein de l'Administration.
Antoine Boya prend sa retraite de la fonction publique en janvier 1968[20]. Il est conciliateur au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements à partir de 1968 jusqu'à 1981, fin de son mandat[21],[22]. Il s'engage également en politique, notamment aux côtés d'Émile Derlin Zinsou et devient en le secrétaire général du parti de ce dernier, l'Union pour le renouveau du Dahomey (URD)[23]. L'URD est parti unique que crée Émile Derlin Zinsou durant sa présidence mais il est dissous peu de temps après, lorsque l'armée évince le Président du pouvoir le [24]. La même année, alors contrôleur financier de l'Organisation commune africaine et malgache, Antoine Boya est rappelé par son gouvernement et remplacé à son poste[25].
Entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, il dirige une entreprise publique dont les activités sont la culture du jute et du kénaf et la confection, à partir de ces matières premières, de sacs, de toiles, de tapis et de ficelles. La Société dahoméenne agricole et industrielle du kénaf, créée en 1965[26], a son siège à Cotonou et possède une usine à Bohicon. Avec un capital de 343 millions francs CFA, elle est détenue à 70 % par l'État dahoméen et à 30 % par un groupe franco-italien[27].
Distinctions
- Commandeur de l'ordre du Mérite du Bénin (1962)[9].
- Chevalier de l'ordre national du Dahomey (1963)[28].
- Officier de l'ordre national du Dahomey (1969)[29].
- Commandeur de l'ordre national du Bénin (2000)[30].
Notes et références
Notes
- ↑ La pièce de théâtre Retour aux fétiches délaissés est écrite en 1936 par Hubert Maga et Émile Derlin Zinsou.
- ↑ Entre le 29 décembre 1960 et le 27 octobre 1963, sans précision exacte sur la période, correspondant à la date de début du mandat d'Oké Assogba et à celle de fin de mandat d'Émile Derlin Zinsou.
- ↑ Selon le décret no 103/P.R./S.G.G. du .
- ↑ Le 3 février 1964, le colonel Christophe Soglo est promu au grade de général de brigade.
- ↑ Selon le décret no 144/P.R. du .
Références
- ↑ Métinhoué 2006, p. 113.
- ↑ Ballot 1992, p. 18.
- ↑ Huannou 2000, p. 49.
- ↑ « Charles Béart initiateur du théâtre africain est mort », sur Le Monde, (consulté le ).
- ↑ « Retour aux fétiches délaissés », sur Retronews, France-Outre-mer, (consulté le ).
- « Décret no 1960-190 portant nomination de M. Boya Antoine en qualité d'adjoint au chef du service de l'inspection et du contrôle financier au ministère des Finances à Porto-Novo », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- « Décret no 1962-81 portant nomination dans le cadre des personnels d'administration communs en qualité d'administrateur de 2ème classe », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Décret no 1961-318 portant nominations », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- « Décret no 1962-318 portant nomination et promotion dans l'ordre du Mérite du Bénin », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ Europe-Outremer 1963, p. 197.
- ↑ « Décret no 1962-62 portant formation du gouvernement de la république du Dahomey », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Ordonnance no 1963-11 portant nomination des membres du tribunal suprême d'État », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Décret no 1964-042 nommant un conseiller technique aux Affaires étrangères », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Décret no 1965-028 portant nomination de M. Jean Le Marquand, magistrat au poste du président de la Chambre judiciaire du Tribunal suprême d'État », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Décret no 1965-70-bis portant nomination de M. Antoine Boya administrateur interim de M. Jean Le Marquand conseiller cour suprême », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ (en) Central Intelligence Agency, Daily Report, Foreign Radio Broadcasts, n°232, (lire en ligne), p. I2.
- ↑ « Le chef du gouvernement provisoire poursuit ses consultations politiques », sur Le Monde, (consulté le ).
- ↑ « Décret no 1965-119-bis portant nomination », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Décret no 1966-99 portant nomination d'administrateurs titulaires au Conseil d'administration de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Décision DCC 98-096 du 11 décembre 1998 » [PDF], sur Cour constitutionnelle du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Deuxième rapport annuel 1967/1968 » [PDF], sur CIRDI, (consulté le ).
- ↑ « Quinzième rapport annuel 1980/1981 » [PDF], sur CIRDI, (consulté le ).
- ↑ Pol. af 1969, p. 112.
- ↑ Houngnikpo et Decalo 2013, [1], p. 351.
- ↑ OCAM 1969, p. 38.
- ↑ « Décret no 1965-120-bis portant nomination », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ Les 500 premières entreprises d'Afrique noire, Ediafic-La Documentation africaine, (lire en ligne), p. 233.
- ↑ « Décret no 1963-425 portant nomination et promotion dans l'ordre national du Dahomey », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Décret no 1969-224 portant nominations et promotions, à titre civil, dans l'ordre national du Dahomey », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
- ↑ « Décret no 2000-507 portant nominations et promotions à titre exceptionnel et civil dans l'ordre national du Bénin », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
Bibliographie
- Europe-Outremer, Administration et diplomatie d'Afrique noire et de Madagascar, vol. 2, Europe-Outremer, (lire en ligne).
- OCAM, Nations nouvelles, OCAM (no 19 à 22), .
- La politique africaine en 1969 : Cameroun, RCA, Congo, Côte d'Ivoire, Dahomey, Gabon, Haute-Volta, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Ediafric, , 2e éd., 333 p. (lire en ligne).
- Le livre d'or des anciens de Ballot : École primaire supérieure et collège Victor Ballot, Porto-Novo, Cotonou, Éditions du Bénin, coll. « Mémorial du Bénin », , 72 p. (OCLC 36088785).
- Adrien Huannou, La littérature béninoise de langue française, Paris, Karthala Éditions, , 327 p. (ISBN 978-2865371051).
- Pierre Goudjinou Métinhoué, Les ministres du Dahomey et du Bénin : mai 1957 - avril 2006, Bénin, Centre national de production de manuels scolaires, , 1re éd., 371 p. (ISBN 978-9991960388).
- (en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Benin, Lanham, Toronto, Plymouth, The Scarecrow Press, , 4e éd., 488 p. (ISBN 978-0810871717).
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