Antoine-Joseph Preira

Antoine-Joseph Preira
Biographie
Naissance
Décès
Après
Surnom
Balidar
Nationalité
Activité

Antonio José Preira Baladares ou Valadare[1]ou Valadarès[2] (né en le , à Guimarães, au Portugal[3]), également connu sous le nom d'Antoine Joseph Preira ou le nom de guerre de Balidar, était un corsaire d'origine portugaise mais opérant dans la Manche sous pavillon français pendant les guerres napoléoniennes.

Carrière

À huit ans, Preira commença une carrière d'apprenti marin[3].

Après avoir été capturé et fait prisonnier en France, il s'enrôla sur un corsaire près de Saint-Pol-de-Léon, une région qui abritait déjà un certain nombre de marins portugais[3]. Il servit comme quartier-maître à bord de La Réciprocité, un lougre de 14 canons appartenant à l'armateur Jean-François-Tranquille Quenouille (futur maire de Dieppe de 1819 à 1823), dit Quenouille l'Aîné, et sous le commandement du capitaine Vincent Pouchin[3].

Capitaine du Point du Jour

En juin 1808, ayant francisé son prénom en « Antoine Joseph » et adopté le surnom de « Balidar », il prit le commandement du Point du Jour, une barge gréée en lougre avec un équipage de 34 hommes, armée d'un canon de 2 livres et de deux pierriers. Il captura notamment le navire marchand Goodrich, qu'il ramena à Saint-Malo. La Lloyd's List rapporta que, le , le Goodrich, commandé par le capitaine Nicolle, avait été capturé par un corsaire alors qu'il naviguait de Guernesey à Gibraltar mais qu'une partie de son équipage avait pu regagner Guernesey[4]. Un rapport publié un mois plus tard indiquait que le Goodrich avait été finalement emmené à Roscoff[5].

Capitaine de l'Embuscade

En septembre 1808, Balidar prit le commandement de l'Embuscade, un navire flambant neuf avec un équipage de 89 à 100 hommes. Il en fut le capitaine lors de deux croisières financées par Quenouille[6]. Le 30 décembre, l'Embuscade rencontra un lougre britannique de 16 canons et le combattit jusqu'à ce que Balidar tente vainement un abordage. Les deux navires se séparèrent alors, et l'Embuscade rentra au port avec 15 hommes tués et 22 grièvement blessés[7]. Son adversaire était très probablement le Sandwich, un lougre armé de location, commandé par le lieutenant Atkins. Le Sandwich compta un homme tué et sept blessés (dont deux grièvement).

Le , la Lloyd's List rapportait que l'Embuscade avait capturé le Vanguard après une bataille d'une heure et demie. Le Vanguard naviguait de Trinidad à Londres, et l'Embuscade l'avait conduit à Dieppe. Auparavant, le Vanguard avait réussi à capturer un corsaire français et à repousser les attaques de deux autres.

Le , l'Embuscade quitta La Hougue pour patrouiller au large de l'Angleterre. Deux jours plus tard, elle revint en ramenant avec elle le brick Favourite, commandé par le capitaine Pike, de Yarmouth[6].

Capitaine du Pourvoyeur

Le , Balidar eut une fille avec Aimable Rose Demarigny, prénommée Alexandrine Rose. À cette époque, il était capitaine du Pourvoyeur, un lougre corsaire capturé à Jersey, armé de 40 hommes et de huit canon[8].

Le , le Journal de Paris annonce que, 4 jours plus tôt, le « brave capitaine Antoni (sic) Balidar [...] a attaqué et après un combat des plus opiniâtres, a enlevé à l'abordage le cutter anglais John Bull armé de 10 caronades de 12 à 18 lb. de balles. » Les Français rapportèrent avoir perdu un homme, contre 14 pour les Britanniques[9].

Balidar vendit à Dieppe les quatre prises de sa croisière de 20 jours : le John Bull, le Petit Arthur, l'Exchange (de Wells) et le Suckey. Il engrangea ainsi 447 862 francs[10].

Capitaine de l'Indomptable

Le , Balidar épousa Aimable Rose Demarigny. À l'époque, Balidar est répertorié comme capitaine du cotre l'Indomptable, un navire de 120 à 120 hommes et 18 canons, capturé aux Anglais en 1807 alors qu'il s'appelait Swan V et servait au Receveur des Douanes de Sa Majesté à Cowes.

Le , l'Indomptable rencontra un convoi britannique au large du cap Lizard dans un épais brouillard et captura le navire marchand le Roden. Balidar en libéra le capitaine et son équipage, qui allèrent avertir la frégate d'escorte HMS Owen Glendower. Lorsque le brouillard se leva, l'Indomptable se retrouva à une courte distance de l'Owen Glendower et du Persian. Une courte canonnade blessa plusieurs membres de l'équipage de lIndomptable, qui abaissa le pavillon en signe de reddition. LOwen Glendower put alors aussi récupérer le Roden.

Emmené en Angleterre, Balidar fut détenu sur un ponton jusqu'en 1811, date à laquelle il s'évada et retourna en France.

À partir de 1812, il servit avec Surcouf. Le , Balidar et Demarigny eurent un fils, Antoine Adolphe Constant.

Balidar fut à nouveau capturé par les Britanniques et libéré en 1814.

Vie ultérieure

En 1815, Balidar affronta des douaniers, les roua de coups et leur vola leurs armes. Condamné à dix ans de prison, il s'enfuit, probablement en Amérique centrale, où il aurait pu prendre part à la guerre d'indépendance du Mexique.

Postérité

Une petite maison sur l'île de Batz, autrefois un corps de garde douanier, est aujourd'hui connue sous le nom de Maison du Corsaire, car Balidar aurait utilisé ce corps de garde comme escale lors de ses campagnes de chasse aux navires anglais pendant la période de la Révolution puis de l'Empire[11],[12].

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Antoine-Joseph Preira » (voir la liste des auteurs).
  1. « Antonio Joseph Preira Valadare Balidar (1779-?) », sur threedecks.org (consulté le )
  2. Martineau, « Le Fureteur Breton. Bulletin documentaire illustré n°45. Fév-Mars 1913 »
  3. Renout, « Les aventures du corsaire Balidar au début du XIX ème siècle. », Cercle Généalogique du Pays de Caux - Seine Maritime,‎ (lire en ligne) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Coignet » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  4. « N° 4271 », Lloyd's List 1807-1808,‎ (lire en ligne)
  5. « N° 4280 », Lloyd's List 1807-1808,‎ (lire en ligne)
  6. Annonces et avis divers du département de l'Escaut, de Goesin-Verhaeghe, (lire en ligne)
  7. No. 1. Journal de Francfort: du Dimanche, 1er Janvier 1809, nakladatel není známý, (lire en ligne)
  8. Demerliac (2004), p. 252, no 1855.
  9. « RetroNews.fr - Le site de presse de la BnF », sur www.retronews.fr (consulté le )
  10. Galopin, Schalck de La Faverie et Leblond (1911), p. 361.
  11. « La maison du corsaire | Ile de Batz », sur www.iledebatz.com (consulté le )
  12. « Le patrimoine de l'île de Batz », sur Office de Tourisme Roscoff (consulté le )

Bibliographie

  • Guy Boucher, Histoires extraordinaires de l'île de Batz, Librinova, (ISBN 9791026203865, lire en ligne)
  • Alain Demerliac, La Marine du Consulat et du Premier Empire: Nomenclature des Navires Français de 1800 à 1815, Éditions Ancre, (ISBN 2-903179-30-1)
  • Arnould Galopin, Alfred Schalck de La Faverie et Auguste Leblond, Le livre du millénaire de la Normandie: [911-1911], Paris,
  • Napoléon Gallois, Les Corsaires français sous la République et l'Empire, vol. 2, Julien, Lanier et compagnie, , 147–153 p. (lire en ligne)
  • Jules Lecomte, Chroniques de la marine française: de 1789 à 1830, d'après les documents officiels, vol. 5, H. Souverain, (lire en ligne)