Anne de Guigné

Anne de Guigné
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Jeanne Marie Josèphe Anne de Guigné
Nationalité
Père
Parentèle
Marie Joseph Florent Léon Adrien Lagourgue (d) (petit-oncle)
Autres informations
Vénérée par
Étape de canonisation
Site web
Fête

Anne de Guigné, née le , au château de la Cour à Annecy-le-Vieux et morte à Cannes, en odeur de sainteté, le , fut déclarée vénérable par le pape Jean-Paul II le .

Biographie

Née dans une famille profondément chrétienne, au château de la Cour à Annecy-le-Vieux[1],[2]. En ligne maternelle et par les femmes, elle est l'une des descendantes du roi de France Louis IX, né comme elle un 25 avril[3]. La mort de son père Jacques de Guigné, tombé au front à la tête de ses chasseurs alpins en juillet 1915[4], fut, à quatre ans, le principe déclencheur de sa conversion. Elle était une enfant d'intelligence vive, de volonté ardente, facilement violente et jalouse, difficilement soumise et plutôt dominatrice. Âgée de quatre ans, elle entame alors une transformation profonde, son amour pour sa mère devient son chemin vers Dieu et elle acquiert rapidement une douceur et une abnégation peu ordinaires.

Elle fait sa première communion à six ans. Mais son jeune âge exige une dispense. L'évêque lui impose donc un examen qu'elle franchira avec une facilité déconcertante. « Je souhaite que nous soyons toujours au niveau d’instruction religieuse de cet enfant-là » dira l’examinateur.

Extérieurement, Anne fut la plus simple et la plus aimable des enfants : effacée et modeste, toute à ses petits devoirs et à ses jeux. D'après son institutrice, Melle Basset, elle voulait sans cesse s'améliorer : « Rien d’extraordinaire dans sa vie, si ce n’est sa persévérance à devenir bonne. Le secret de sa montée spirituelle : prière et volonté ». Selon d'autres témoins, son humilité, sa douceur, son obéissance, son amour du sacrifice, sa permanente charité étonnèrent ses contemporains. On la vit plusieurs fois comme transfigurée. Elle disait vouloir devenir carmélite.

Elle meurt d'une méningite, à l’aube du après ce dernier échange avec la religieuse qui la veille : « Ma sœur, puis-je aller avec les anges ? » - « Oui, ma belle petite fille » - « Merci, ma sœur, ô merci ! ».

Procès en béatification

Dès 1922, la Revue du Rosaire, publie un article rédigé par le père Bernadot qui débouche sur l'édition d'un livre, publié plusieurs fois et dans plusieurs langues. Très vite le diocèse reçoit de nombreuses lettres de France et du monde « qui attestent de la confiance profonde qu'ont les fidèles de toutes conditions pour celle qu'on se plaît à appeler « la petite sainte ». De nombreuses autres personnes commencent à venir se recueillir sur sa tombe à Annecy-le-Vieux et dans la chambre où elle mourut à Cannes.

Devant la réputation de sainteté de la petite-fille, l'évêque d'Annecy lance son procès en béatification, dès le . Toutefois, les études menées à Rome n'aboutissent pas très vite, le cas d'une toute jeune sainte, non martyre, ne s'étant jamais encore posé, d'autant plus qu'aucun miracle ni qu'aucune guérison n'ont jamais été constatés. Le procès en vue de la reconnaissance de l'« héroïcité des vertus » d'Anne est finalement conclu en 1981, au nom des efforts réalisés par elle en vue de devenir meilleure. Elle est proclamée Vénérable le par le Pape Jean-Paul II et, en attendant sa béatification, on commence déjà à faire mémoire d'elle le 14 janvier.

Trois associations œuvrent désormais pour perpétuer son souvenir : « les Amis d'Anne de Guigné » dont le but est sa béatification, l'association « Enfance et sainteté » dont le but est de « promouvoir la sainteté des enfants sous toutes ses formes » et l'association « Apprendre avec Anne de Guigné » créée en .

D'autres initiatives ont été prises dans le passé. En 1939, son nom a été donné à l'une des cinquante cloches du Carillon du Mas Rillier à Miribel et en 1960, l'organiste et compositeur Jacques Grunenwald, donne son nom à une composition pour l'orgue de l'église Saint-Sulpice de Paris.

Hommage

Une école primaire privée à Annecy-le-Vieux porte son nom : l'École Sainte-Anne[5],[6].

Les rondes jeannette des groupes suf de Mérignac et Grenoble 2[7] portent son nom : Ronde Anne de Guigné.

Bibliographie

  • Renée de Tryon-Montalembert, Anne de Guigné : Enfance et sainteté, Saint-Paul, , 174 p.
    • Anne de Guigné : Enfance et sainteté, Saint-Paul, .
    • Anne de Guigné (préf. cardinal Paul Poupard), Chalet, coll. « Témoins d'Amour », (réimpr. 1996).
    • Anne de Guigné : la sainteté de l'enfance (préf. cardinal Paul Poupard), Téqui, coll. « Témoins de l'amour », , 112 p. (ISBN 978-2-7403-1095-3).
  • Albert Wihler et Henri Moullin (préf. Nicolas Hédreul-Tanouarn), Anne de Guigné : Documents authentiques, Pierre Téqui, , 292 p.
  • René Charvin, On voyait Dieu dans ses yeux : « Journal » d'Anne de Guigné, Éditions Pierre Téqui, , 236 p. (ISBN 978-2-7403-0547-8)
  • Jean Prieur et Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, , 191 p. (ISBN 978-2-84206-465-5), p. 175.
  • Madeleine Basset, « Onze ans moins le quart » : Anne de Guigné, Éditions Pierre Téqui, coll. « Les Sentinelles », , 112 p. (ISBN 978-2-7403-1130-1)
  • Odile Gautron (ill. Jacques Darnel), Anne de Guigné : Le Secret de l'enfant rebelle, Paris, Éd. du Triomphe, , 32 p..
  • Un lys de France, Anne de Guigné (1911-1922), par le R.P. Louis Théolier, S.J Éditions Moulins-1932
  • Abbé Élie Maire, Anne de Guigné une petite sainte, Toulouse, Éditions de l'Apostolat de la prière, coll. « Collection Croisés de l'hostie », , 55 p. (BNF 34202835, lire en ligne)
  • Institut catholique de Paris, La Vie spirituelle, ascétique et mystique, t. XI, Le Cerf, (lire en ligne), « Les Maîtres et les Modèles : La très pieuse Anne de Guigné »
  • Anne de Guigné, la petite fille qui priait si bien, Pierre André - Éditions de la Famille Traditionnelle (ISBN 9791094281048)

Sources

  • Parole et Prière numéro 67 de page 152

Références

  1. Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, BNF 41173998), p. 134.
  2. Son père, Jacques de Guigné est capitaine dans l'armée. Sa mère, née de Charette, est nièce du Général de Charette et fille d'une descendante de Saint-Louis, Madeleine de Bourbon-Busset (Source : Biographie par l'Abbé Maire).
  3. « Anne de Guigné : une petite fille colérique repentie », sur Le Dauphiné libéré, (consulté le ).
  4. L'action française du 19 février 1928 sur Gallica
  5. Colette Lanier, « Le diocèse d'Annecy célèbre le centenaire de la mort de la vénérable Anne de Guigné », sur Le Dauphiné, (consulté le )
  6. « L’histoire de Sainte Anne », sur Ecole Sainte-Anne 74 (consulté le ).
  7. « Baptême de la Ronde Anne de Guigné », (consulté le )

Pour la rédaction :

  • Actes du colloque « Enfance et sainteté », à Paray-le-Monial, du au (Père Guimard).
  • L'Essor savoyard du jeudi , page 3, Anne de Guigné un destin extraordinaire.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du catholicisme
  • Portail de la spiritualité
  • Portail de l'histoire de la Savoie