Anne Spoerry
| Naissance | |
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| Décès | 
 (à 80 ans) Nairobi | 
| Nationalités | |
| Formation | 
Faculté de médecine de Paris Université de Bâle Francis Holland School (en) | 
| Activités | 
Médecin écrivaine, aviatrice | 
| Fratrie | 
| Conflit | |
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| Lieu de détention | |
| Archives conservées par | 
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (SHD/ GR 28 P 4 382 128, SHD/ GR 28 P 11 110, GR 16 P 555769) | 
Anne Spoerry (prononcé « Shpeuri » en alsacien) alias Mama Daktari – Madame docteur en swahili – née le à Cannes et décédée le à Nairobi au Kenya, est une médecin française.
Biographie
Enfance et formation
Anne Spoerry est la fille de Henry Spoerry, industriel, et de Jeanne Schlumberger[1].
Née en 1918 à Cannes, dans une famille d'industriels originaire de Fischenthal et Männedorf, dans le canton de Zurich en Suisse, mais d'un père alsacien[2].
Anne Spoerry étudie à Londres, Mulhouse et Strasbourg, où elle obtint son baccalauréat en 1937[1].
Elle suit des études de médecine à la faculté de médecine de Paris (1937-1943) qu'elle achève après la guerre à Paris en 1947[1].
En 1950, elle obtient son doctorat à Paris avec une thèse sur l'amibiase[1].
Carrière
Seconde Guerre mondiale
Elle entre dans la Résistance[3] mais est déportée à Ravensbrück[4] par le convoi parti de Compiègne le 31 janvier 1944 (convoi I.175)[5], alors que son frère est déporté à Buchenwald (convoi I.169) puis Dachau[6].
Plusieurs témoins l'accusent d'avoir torturé des prisonniers[7],[8],[9],[10]. Cependant d'autres témoignages seront en sa faveur, dont celui d'Odette Fabius à qui elle sauva la vie en la cachant de janvier à avant l'arrivée des libérateurs[4].7
Après-guerre en Afrique
La guerre terminée, elle est interdite d'exercer la médecine en France et part en Afrique[4],[11].
Elle rejoint le Kenya (alors sous protectorat britannique) où elle s'installe finalement en 1950 comme médecin de campagne et fermière, car elle a acheté une grande ferme à Ol Kalou (en)[3], entre le lac Naivasha et Thomson's Falls.
Expropriée au moment de l'indépendance en 1964, elle décide de rester au Kenya et rachète une ferme à Subukia (en)[12].
Elle acquiert un avion en 1964 afin d’intégrer la AMREF Flying Doctors[3],[12],[13], une organisation non gouvernementale financée par des aides internationales qui vient alors d'être créée à Nairobi. Elle est la première femme médecin de l'équipe et crée l'AMREF-France[11].
Pendant plus de trente ans, aux commandes de son petit avion nommé Alpha Zoulou Tango[11], elle n'a cessé de parcourir le pays pour soigner et aider, porter secours et assister les populations démunies de la région où elle a choisi de vivre, en atterrissant parfois sur des pistes déplorables[4]. Elle s'est consacrée pendant plus de 60 ans à ses visites aux nomades Masaï au Kenya, afin de les soigner. Cette femme se définissait comme docteure, factrice, électricienne, et dépanneuse.
Responsable de nombreuses campagnes de vaccination[4], elle a dû travailler avec les guérisseurs[3] pour réussir à se faire accepter tout en luttant contre le poids des traditions[12].
Décès
Elle est morte le à Nairobi[4].
Postérité
Philippe Labrune lui a consacré un reportage diffusé par Envoyé spécial en 2001[14],[15].
Références
- « Spoerry, Anne », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
- ↑ « Jeanne SCHLUMBERGER - Arbre généalogique nguyenodile - Geneanet », sur gw.geneanet.org (consulté le )
- Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Mama Daktari », sur Ina.fr, (consulté le )
- (en-GB) « A legendary flying doctor’s dark secret », sur www.ft.com (consulté le )
- ↑ Fondation pour la mémoire de la déportation, « Liste du convoi parti de Compiègne le 31 janvier 1944 (I.175) » (consulté le )
- ↑ Fondation pour la mémoire de la déportation, « Liste du convoi parti de Paris le 10 janvier 1944 (I169) » (consulté le )
- ↑ (en-US) Diane Cole, « Review: Anne Spoerry ‘In Full Flight’ », Wall Street Journal, (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) Kapil Komireddi, « Book review: The tale of a Nazi collaborator who became Africa’s ‘saint’ », sur The National (consulté le )
- ↑ https://www.postandcourier.com/features/review-in-full-flight-a-novel-like-biography-of-a/article_47f14322-62b0-11e8-b8e4-eb547c9c739d.html
- ↑ (de-CH) Fabian Urech, « Schweizer Ärztin: In Kenya eine Heilige, zuhause schwer belastet », Neue Zürcher Zeitung, (ISSN 0376-6829, lire en ligne, consulté le )
- Annie Kouchner, « On m'appelle Mama Daktari », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Anne Spoerry médecin d'Afrique », sur Ina.fr, (consulté le )
- ↑ « Histoire. Le passé trouble du docteur Anne Spoerry, alias Mama Daktari, à Ravensbrück », sur www.lalsace.fr, (consulté le )
- ↑ J. L. H., « Philippe Labrune sur les pas de Mama Daktari », CharenteLibre.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ rédaction La Dépèche, « L'été africain d'Envoyé spécial », ladepeche.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Anne Spoerry et Claude Chebel, On m'appelle Mama Daktari, Paris, J. C. Lattès, , 240 p. (ISBN 978-2-7096-0947-0).
- Heminway John, A Legendary Flying Doctor's Dark Secret, www.ft.com › Life&Arts › FT Magazine.
- Helm Sarah, Si c'est une Femme, Vie et mort à Ravensbrück, Calmann-Lévy ed., (ISBN 978-2-7021-5809-8).
- Hélène Bigot (dir.), Jean-Claude Richez (dir.) et Léon Strauss (dir.), Résistantes et résistants strasbourgeois, Strasbourg, , 226 p. (ISBN 978-2-493781-33-8, ISSN 2970-0108), p. 147.
Filmographie
- François Raoul Duval, Mama Daktari, Office national de radiodiffusion télévision française, 1974
- Alexandre Valenti et Philippe Labrune, Mama Daktari, 1998 diffusé par Envoyé Spécial sur Youtube
Liens externes
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