André Marcadier
| Naissance | |
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| Décès |
(à 88 ans) 3e arrondissement de Lyon |
| Nom de naissance |
André Alfred Louis Marcadier |
| Nationalité | |
| Activité |
André Marcadier, né le à Lyon où il est décédé le [1], est un constructeur automobile artisanal qui exerça du début des années 1960 jusqu'à la fin des années 1990. Il s'associa en 1963 avec Marcel Fournier pour produire, sous la marque Fournier-Marcadier, la première voiture de sport française en kit : la barquette FM 01[2].
En 1970, André Marcadier continue seul la production d'automobiles : seize modèles seront créés et on estime à 600 kits l'ensemble de la production de la marque lyonnaise[3].
Les débuts
André Marcadier s'intéresse très vite à la mécanique dans les ateliers de ses grands-parents fabricants de limes. Après de bonnes études secondaires, il est admis à l’exigeante école d'apprentissage de la CEM à Lyon (Compagnie électro mécanique). Il se passionne pour la création de constructions mécaniques et intégrera ensuite l'arsenal de l'aéronautique de Villeurbanne. Indépendant, il se découvre une passion pour le vélo et s'installe en 1947 comme fabricant, atteignant rapidement l'élite des constructeurs de l'école lyonnaise du cycle où il est reconnu pour sa créativité, la qualité et la légèreté de ses fabrications[4].
En 1956, le karting importé des États-Unis fait son apparition et il s'intéresse à ces nouvelles machines pour réaliser des châssis appréciés pour leur simplicité et leur légèreté. Le succès arrive dès 1961 avec un titre de champion d'Europe en catégorie endurance après une victoire éclatante aux 6 heures de Paris[5].
Production automobile
Inspiré par Colin Chapman et ses fameuses Lotus, il se lance dans l'automobile et présente début 1963, en association avec Marcel Fournier, la première voiture de sport française en kit : la barquette Fournier-Marcadier[6]. Le succès est immédiat : élégante, légère, innovante et performante en compétition, elle va faire le bonheur de pilotes sans fortune qui accèdent ainsi à une vraie voiture de course à budget réduit[7].
En 1970, André Marcadier continue seul la production d'automobiles dont le modèle mythique de la marque, le coupé Barzoï avec ses portes « papillon ». Seize modèles seront créés dans l'atelier de Mions : barquettes, coupés, monoplaces, Formule 2, et ce jusqu'à la fin des années 1980. Son caractère heureux et enjoué attirait immédiatement la sympathie. Son optimisme lui permettait de se lancer dans des défis que le commun des mortels n'imaginerait jamais.
Durant cette période, la marque obtiendra des résultats parfois spectaculaires, notamment en course de côte, grâce à des pilotes amateurs talentueux face à des concurrents « professionnels » . Ce fût le cas pour la saison 1978 en championnat de France de la montagne où la Barquette AM78 pilotée par Roger Rivoire domina outrageusement ses adversaires[3].Ce fut la gloire d'André Marcadier qui voulait démocratiser le sport automobile. L'histoire ne lui donna pas raison, mais retiendra un grand créateur d'automobiles originales et ingénieuses[8]. La fin des années 1980 et le début des années 1990 verront la production de répliques astucieusement conçues et économiques, mais qui laisseront insatisfaits les amateurs des créations originales (Lotus Seven, Ford GT40, AC Cobra et Porsche 550 RS)[9]. Le constructeur Lyonnais fit une brève incursion dans le monde de l'aéronautique amateur avec la construction en 1978 d'un l'U.L.M. (ultra léger motorisé) à moteur Citroën 2cv. Le premier vol fut réussi mais il abandonna sagement cette idée pour revenir au domaine où il excellait depuis plusieurs décennies.
Durant ces longues années de passion et de création, André Marcadier apportera une vision nouvelle dans le monde de la compétition automobile amateur en France ; on estime la production à environ 600 kits. Ceux-ci ne donneront pas tous naissance à une voiture aboutie car l'initiative laissée au propriétaire-monteur était considérable. Au début des années 2000, grâce à l'impulsion donnée par le club, elles sont recherchées et appréciées dans l'Europe entière.
Club des automobiles Marcadier
En 2001 le club des automobiles Marcadier a été créé par Pierre Tedeschi qui fût très proche du constructeur[10],[11]. Cette association loi 1901 a vu le jour avec le parrainage du constructeur et du Président de la Fédération française des véhicules d'époque (FFVE). Il a pour objectif la conservation du patrimoine des automobiles Fournier-Marcadier et Marcadier ainsi que le rassemblement des amateurs et pilotes de ces marques[12].
Patrimoine Marcadier
Le Patrimoine Marcadier a été crée en 2015 par Pierre Tedeschi. Ce sont plus de 2000 documents, environ 20000 photographies constituant une base de référence pour les marques Fournier-Marcadier et Marcadier.
Notes et références
- ↑ Nécrologie : André Marcadier, un génie - Le Progrès, 9 avril 2013
- ↑ Deux hommes, deux marques, ou le génie de l'artisanat - Club des automobiles Marcadier
- Gérard Gamand, Marcadier : Constructeur d'automobiles en kits 1963-1883, Éditions du palmier, 2013 (ISBN 978-2-3605-9041-4)
- ↑ (en) Jan Heine et Jean-Pierre Pradères, The Golden Age of Handbuilt Bicycles: Craftsmanship, Elegance, and Function, Rizzoli, 2009 (ISBN 978-0-8478-3094-7), 168 pages
- ↑ L'auto Journal, « Les 6 heures de Paris enlevés par un Kart à grandes roues » [PDF]
- ↑ Sport Auto de février 1965
- ↑ Le Progrès de Lyon du 3 novembre 1963
- ↑ Serge Bellu, Automobiles Classiques de juin 2011
- ↑ Répliques - Club des automobiles Marcadier
- ↑ Pierre Tedeschi, « Marcadier AM 78 naissance d'un proto », Magazine Autodiva, nos 47 et 48, (lire en ligne [PDF])
- ↑ Gérard Gamand, Marcadier constructeur de voitures en Kit 1963-1983, Lyon, Editions Autodiva, , 183 p., p. 5
- ↑ « Club des automobiles marcadier », sur www.marcadier.club, (consulté le )
Liens externes
- (fr + en) Site du Club des automobiles Marcadier
- (fr + en) Site du Patrimoine Marcadier
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