Analyse des cheveux

L'analyse des cheveux peut consister en une analyse microscopique ou en une analyse chimique. La première est utilisée dans les enquêtes criminelles pour la comparaison de différents échantillons, la seconde a un champ d'application plus large (examen de l'état de santé, détection de l'usage de médicaments ou de drogues, ou encore de produits toxiques présents dans l'environnement). Elle consiste en une analyse chimique des cheveux permettant de repérer les traces de certains éléments ou substances (médicaments, drogues dont l'alcool, métaux lourdsetc.). Ces éléments peuvent avoir deux provenances : l'alimentation et le milieu ambiant (pollution de l'air, poussières).

Les analyses capillaires permettent de résoudre des affaires criminelles comme des cas de soumission chimique, le cheveu conservant la mémoire des substances administrées plusieurs mois après leur élimination du sang et des urines. Il convient dans ce cas de les prélever et les conserver[1]. L'analyse de cheveux collectés sur une scène de crime ou sur une victime contribue à l'identification médicolégale[2],[3].

Description

Comparée à d'autres modes d'analyse comme l'analyse sanguine, l'analyse chimique des cheveux est moins invasive et moins chère. Elle permet de détecter une contamination ancienne dont le cheveu garde la trace, à la différence du sang qui est filtré et renouvelé rapidement. La teneur en minéraux de l'organisme peut également être évaluée par dosage dans le plasma sanguin, mais dans le sang le taux des minéraux peut fluctuer en fonction de l'alimentation du jour, de notre état de fatigue, des médicaments ou de l'alcool éventuellement absorbés, alors que le cheveu présente une concentration en minéraux stable, du fait de son caractère inerte et homogène[réf. nécessaire]. Il en va de même pour les urines en médecine légale[4]. En remontant le cheveu, on peut détecter une possible overdose criminelle en montrant l'absence du toxique dans les mois précédant la mort (analyse segmentaire des cheveux). Le cheveux peut alors être considéré comme une bande d'enregistrement.

Bibliographie

  • Gaillard, Y., Pepin, G., Testing hair for pharmaceuticals, J. Chromatogr. B 733 (1999) 231–246.
  • Henderson, G.L., Harkey, M.R., Jones, R.T., "Analysis of Hair for Cocaine", in (eds. Edward. J. Cone, Ph.D., Michael. J. Welch, Ph.D., and M. Beth Grigson Babecki, M.A.), "Hair Testing for Drugs of Abuse: International Research on Standards and Technology", 1995, p. 91-120. NIH Publication No. 95-3727.
  • Kintz, P., Bioanalytical procedures for detection of chemical agents in hair in the case of drug-facilitated crimes. Anal Bioanal Chem. 388, 7 (2007) 1467-74.
  • Nakahara, Y., Hair analysis for abused and therapeutic drugs, J. Chromatogr. B 733 (1999) 161–180.
  • Romolo, F.S., Rotolo, M.C., Palmi, I., Pacifici, R., Lopez, A., Optimized conditions for simultaneous determination of opiates, cocaine and benzoylecgonine in hair samples by GC-MS. Forensic Science International (2003), 138(1-3), 17-26.
  • Sachs, H. Kintz, P., Testing for drugs in hair. Critical review of chromatographic procedures since 1992, J. Chromatogr. B 713 (1998) 147–161.

Liens externes

Notes et références

  1. « Analyse des cheveux, poils, ongles (phanères) »
  2. « Quand l'analyse des cheveux permet d'élucider un crime », sur Le Figaro, (consulté le )
  3. Céline Deluzarche, « Identifier un suspect avec 1 cm de cheveu et sans ADN, c'est possible ! », sur Futura (consulté le )
  4. Touati Khaled, « Consensus sur l’analyse des substances organiques dans les cheveux », sur Documents de Médecine Légale, (consulté le )
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