Anaïs Voy-Gillis

Anaïs Voy-Gillis
Biographie
Naissance
Vers
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Directeurs de thèse
Philippe Subra, François Bost (d)

Anaïs Voy-Gillis, née en 1991, est une géographe française, spécialiste des questions industrielles, plus particulièrement de la réindustrialisation.

Jeunesse et formation

Née en 1991, Anaïs Voy-Gillis a grandi en parallèle à Saint-Rémy-de-Provence et à Poitiers. Elle effectue sa licence à l'université de Poitiers et son master à Paris[1].

En 2014, Anaïs Voy-Gillis fait le choix de consacrer son sujet de thèse à la réindustrialisation[1]. Sa thèse a été réalisée à l'Institut Français de Géopolitique et a été soutenue en 2019[2].

Carrière universitaire et entrepreneuriale

Outre ses travaux sur l'industrie, la géographe est également membre de l’Observatoire européen des extrêmes ; elle affirme notamment dès 2018, et plus encore à la faveur de la pandémie de Covid-19, que les partis nationalistes européens vont être renforcés par les évolutions actuelles[3],[4],[5].

En parallèle de sa carrière universitaire, Anaïs Voy-Gillis souhaite mener une carrière dans le secteur privé afin de récolter des informations sur le terrain. En 2015, elle est embauchée par le cabinet de conseil Akya consulting. En 2016, ce dernier devient June Partners, et Anaïs Voy-Gillis en devient directrice[1].

En décembre 2023, elle est nommée directrice de la stratégie et de la RSE de l'entreprise chimique Humens[6], né de la scission des activités de la société Seqens[7],[8].

Elle est chercheuse associée à l'Institut d'administration des entreprises de Poitiers[9].

Prises de position

Anaïs Voy-Gillis est une spécialiste de la réindustrialisation[10],[11] et des enjeux industriels en France et en Europe[12].

Dans sa thèse, ses publications ultérieures ainsi que divers entretiens, Anaïs Voy-Gillis soutient que la France a fait le choix, dans les années 1970, de délaisser l'industrie pour se consacrer principalement au secteur tertiaire. Elle affirme que l'effort de réindustrialisation de la France nécessite des réformes structurelles de l'appareil politique et économique[1] ainsi qu'une évolution forte des comportements d'achat et de consommation valorisant la production industrielle nationale[13]. Selon elle, cet effort est exprimé pour la première fois en 2012, conjointement par le rapport de Louis Gallois et par Arnaud Montebourg, après quelques efforts précurseurs de Jean-Pierre Chevènement[14],[15].

Elle estime que les propositions formulées par Emmanuel Macron le pour la loi « industrie verte » sont à ce titre insuffisantes, notamment du fait de l'absence d'un projet de société clair et d'une vision à long terme, mais aussi d'une image structurellement négative de l'industrie en France[15]. Elle met en garde les décideurs et l'opinion sur le danger de croire que le terme « relocalisation » signifie un retour à l'industrie française d'avant les délocalisations, notamment des grosses usines employant des effectifs importants. Elle suggère que la réindustrialisation pourrait également passer par des extensions de sites, des agrandissements de capacités de production, mais aussi une régionalisation des productions, l'acceptation du risque industriel sur le territoire et l'élaboration d'une stratégie industrielle systémique et à long terme[16].

Dans plusieurs de ces travaux, elle revient sur le rôle de l'imaginaire dans l'appréciation que nous avons du rôle de l'industrie dans la société[17]. Elle estime que les élections présidentielle et législatives de 2022 auraient du être le moment d'interroger le modèle industriel que l'on souhaite soutenir[18] : sans engagement de l'ensemble de la société en faveur du mouvement de réindustrialisation, la dynamique risque de s’essouffler rapidement[19], alors que la convergence entre décarbonation et relance de la production en Europe est bien communément considéré dans le débat public[12].

Avant de travailler sur la réindustrialisation, elle a travaillé sur la montée des nationalistes en Europe. Ce qui a donné lieu à la publication de l'Union européenne à l'épreuve des nationalismes et de plusieurs articles, notamment dans Hérodote (revue)[18] sur les élections municipales à Marseille.

Publications

Notes et références

  1. Julia Mariton, « Anaïs Voy-Gillis, étoile montante de la réindustrialisation », Quai alpha, (consulté le ).
  2. ↑ Anaïs Voy-Gillis, Enjeux et déterminants de la réindustrialisation de la France, Paris 8, (lire en ligne)
  3. ↑ Jean-Baptiste François, « Anaïs Voy-Gillis  : “Les nationalistes pourraient devenir le 2e ou le 3e groupe au parlement européen” », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  4. ↑ Jean-Baptiste François, « Anaïs Voy-Gillis : “Il y a une acceptation du cadre européen par l'extrême droite” », France Culture,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. ↑ Jean-Baptiste François, « Anaïs Voy-Gillis : “Nationalistes et identitaires vont devenir des acteurs majeurs de l’après-crise” », Le Soir,‎ (ISSN 1375-5668, lire en ligne, consulté le ).
  6. ↑ Philippe Bohlinger, « Chercheuse, Anaïs Voy-Gillis nommée à la direction de la stratégie et de la RSE du chimiste Humens », sur L'Usine nouvelle, (consulté le )
  7. ↑ « Franck Thevenin, Anaïs Voy-Gillis, Marie Marchand-Arvier… : les mouvements du jour », Le Dauphiné libéré,‎ (ISSN 0220-8261, lire en ligne, consulté le ).
  8. ↑ Philippe Bohlinger, « La décarbonation paraît évidente sur le papier, la réalité est plus complexe », Le Journal des entreprises,‎ (ISSN 1774-0266, lire en ligne, consulté le ).
  9. ↑ « Anaïs Voy-Gillis, chercheuse : « Il faut s’interroger sur la réindustrialisation que nous voulons » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  10. ↑ Alban Barthélemy, « «En économie, la France n’a ni ami, ni ennemi»: Anaïs Voy-Gillis, à la recherche de l’industrie perdue », sur lefigaro.fr, 18 février 2025, mis à jour le 19 février 2025 (consulté le ).
  11. ↑ Anne de Guigné, « «Réindustrialiser, bien sûr, mais pour quoi faire ?» : l’analyse d’Anaïs Voy-Gillis », sur Le Figaro, (consulté le )
  12. « Anaïs Voy-Gillis, géographe : « La crise climatique oblige à se demander quelle réindustrialisation on veut » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  13. ↑ Grégoire Normand, « «La relocalisation ne doit pas être juste un discours», Anaïs Voy-Gillis », La Tribune,‎ (ISSN 1760-4869, lire en ligne, consulté le ).
  14. ↑ Frederic Lamarck, « “Nous risquons de subir une nouvelle vague de désindustrialisation” – Entretien avec Anaïs Voy-Gillis », LVSL,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Ronan Planchon et Pierre-Alexis Michau, « Loi industrie verte : “On ne réindustrialisera pas le pays uniquement en créant des start-up” », Le Figaro,‎ (ISSN 1638-606X, lire en ligne, consulté le ).
  16. ↑ Marie-Christine Lipani, « Conversation avec Anaïs Voy-Gillis  : “ Attention aux mythes qui entourent la relocalisation” », The Conversation,‎ (ISSN 1638-606X, lire en ligne, consulté le ).
  17. ↑ Comment inventer un avenir à la France ? Le plaidoyer d'Anaïs Voy-Gillis "pour une révolution industrielle", marianne.net, 22 janvier 2025, Propos recueillis par Etienne Campion
  18. Anaïs Voy-Gillis, « Souveraineté et réindustrialisation dans un environnement géopolitique instable », Hérodote, vol. 187, no 4,‎ , p. 249–263 (ISSN 0338-487X, DOI 10.3917/her.187.0249, lire en ligne, consulté le )
  19. ↑ Anaïs Voy-Gillis, « Faire de la renaissance industrielle une réalité », Administration, vol. 274, no 2,‎ , p. 33–35 (ISSN 0223-5439, DOI 10.3917/admi.274.0033, lire en ligne, consulté le )

Article connexe

Liens externes

  • Portail de la France
  • Portail de la géographie
  • Portail de l'industrie
Cet article est issu de Wikipédia. Sauf mention contraire, le texte est disponible sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.