Alticus arnoldorum

Blennie sauteuse

Alticus arnoldorum
Alticus arnoldorum, se propulsant au moyen de sa queue.
Classification WoRMS
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Infra-embr. Gnathostomata
Parv-embr. Osteichthyes
Giga-classe Actinopterygii
Super-classe Actinopteri
Classe Teleostei
Ordre Blenniiformes
Famille Blenniidae
Sous-famille Salariinae
Genre Alticus

Espèce

Alticus arnoldorum
(Curtiss (d), 1938)

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Alticus arnoldorum, la Blennie sauteuse, est une espèce de poissons de la famille des Blenniidae. Ce poisson présente la particularité de pouvoir s'alimenter (voire s'accoupler) hors de l'eau, mais il doit néanmoins suivre le mouvement des marées car ne pouvant survivre plus de quelques heures, surtout s'il fait sec (une marée dure environ 6 h).

Description

Alticus arnoldorum est protégé par une épaisse couche de mucus, et sa robe est ornée de motifs clairs sur un fond brunâtre plus foncé.

Le mâle mesure jusqu'à 80 mm de longueur totale[1].

Répartition et habitat

Ce poisson tropical occupe l'estran des littoraux du sud des îles Samoa, dans les îles Mariannes[2], dans les îles de la Société et dans les îles Cook, et plus généralement dans l'ouest et le sud de l'océan Pacifique[1]. Les français d'Outre-mer peuvent notamment l'observer sur les littoraux rocheux de Polynésie française[3] et à l'île de la Réunion.

Alimentation

Il se nourrit principalement d'algues et de bactéries benthiques (biofilm)[1] qu'il consomme en râpant les surfaces de roche exposées à la lumière du soleil[4]

Comportement

Ce blennie fait partie des poissons pouvant respirer un certain temps (plusieurs heures dans un environnement humide) hors de l'eau. C'est un animal territorial ; le mâle défend vigoureusement son territoire[5].

Il se montre également capable de marcher/ramper sur des nageoires pectorales et c'est l'une des espèces de poissons sauteurs[6],[7], capables de faire des successions de sauts en arquant son corps à 90° et en le détendant brusquement ou en se propulsant au moyen de sa queue[4]. Ce mouvement semble être une variante plus sophistiquée d'un mouvement d'évitement observé chez la plupart des poissons[8].

Il peut ainsi -si on le dérange ou s'il se sent menacé- vivement sauter de trou en trou dans l'environnement rocheux calcaire qu'il occupe[1] ce qu'évoquent leurs noms locaux de poissons sauteurs (nom qui est aussi donné à d'autres espèces, dont les killies (Cyprinodontiformes) ou les Periophtalmus (« sauteur de vase atlantique »). Ses sauts sont beaucoup plus efficaces que ceux d'autres blennies plus adaptées au milieu marin, en raison du fait qu'il est capable de tordre sa queue et de manière à plaquer sa nageoire caudale au sol, ce qui lui donne plus de force et d'appui, et lui permet de retomber « à plat » et non sur le côté, et donc d'immédiatement pouvoir à nouveau sauter. Il est également capable de rapidement escalader une paroi verticale, également grâce à sa nageoire caudale qu'il peut utiliser comme une ventouse ou un appui (voir vidéo ci-contre).

Reproduction

Ce poisson est ovipare. Il forme un couple distinct lors de la reproduction[1], le choix du partenaire pourrait être fait au vu des mouvements répétés de parade[9]

Recherche

Les capacités particulières de saut et d'escalade de ce poisson ont justifié qu'il soit étudié au moyen d'appareillages spécifiques[10], qui ont permis de mieux comprendre la cinétique des sauts, ses mouvements, et la force qu'il développe quand il saute.

Dénominations

Ce taxon porte en français le nom vernaculaire ou normalisé suivant : Blennie sauteuse[11].

Sur l'ile de La Réunion, on le connait sous le nom de Cabo sauteur ou Ti cabo.[réf. nécessaire]

Systématique

Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Alticus arnoldorum (Curtiss (d), 1938)[12].

Alticus arnoldorum a pour synonyme[12] :

  • Blennius arnoldorum Curtiss, 1938

Étymologie

Son épithète spécifique, arnoldorum, a été donnée en l'honneur d'une personne non identifiée mais qui pourrait être Augusta Foote Arnold (en) (1844-1904) dont le livre The Sea-Beach at Ebb-Tide: A Guide to the Study of the Seaweeds and the Lower Animal Life Found Between Tidemarks, sorti en 1901, est mentionné par Curtiss et l'a peut-être inspiré[13]. Pour FishBase, il ne fait aucun doute que ce soit bien Augusta Foote Arnold qui ait été honorée par le nom de cette espèce[1].

Publication originale

  • (en) Anthony Curtiss, A short zoology of Tahiti in the Society islands, Guide Printing Company, Inc., Brooklyn, New York, 1938, 193 pages.

Liens externes

Notes et références

  1. FishBase, consulté le 18 mai 2025.
  2. (en) Robert F. Myers et Terry J. Donaldson, « The fishes of the Mariana Islands », Micronesica, 2003, vol. 35, n. 36, p. 594-648 (lire en ligne).
  3. (fr) Philippe Bacchet, Thierry Zysman et Yves Lefèvre, Guide des Poissons de Tahiti et ses Iles, Quatrième édition, Éditions Au vent des Iles, Papeete, 2017, 648 pp. (ISBN 978-2367341484).
  4. Pacific leaping blenny now considered a terrestrial species www.practicalfishkeeping.co.uk
  5. (en) Terry J. Ord et Tonia Hsieh, « A Highly Social, Land‐Dwelling Fish Defends Territories in a Constantly Fluctuating Environment », Ethology, 2011, vol. 117, n. 10, p. 918-927.
  6. (en) Gibb ACAshley-Ross MA, Tonia Hsieh, « Thrash, flip, or jump: the behavioral and functional continuum of terrestrial locomotion in teleost fishes », Integrative and Comparative Biology, août 2013, vol. 53, n. 2, p. 295-306.
  7. (en) Alice Coulter Gibb, Miriam Ashley-Ross, Cinnamon Pace et John H Long, Jr, « Fish out of water: terrestrial jumping by fully aquatic fishes », Journal of Experimental Zoology Part A Ecological Genetics and Physiology, décembre 2011, vol. 315, n. 10, p. 649-653 (lire en ligne).
  8. (en) Paolo Domenici et Robert W. Blake, « The kinematics and performance of fish fast-start swimming », Journal of Experimental Biology, avril 1997, vol. 200, p. 1165–1178.
  9. (en) Sophie L. Mowles et Terry J. Ord, « Repetitive signals and mate choice: insights from contest theory », Animal Behaviour, vol. 84, n. 2, p. 295-304 (lire en ligne, p. 296).
  10. (en) Tonia Hsieh, « Three-axis optical force plate for studies in small animal locomotor mechanics », Review of scientific instruments, vol. 77, n. 5, 054303-054303 (lire en ligne).
  11. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 18 mai 2025.
  12. World Register of Marine Species, consulté le 18 mai 2025.
  13. Etyfish - Blenniiformes, consulté le 18 mai 2025

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Robert F. Myers, Micronesian reef fishes. A comprehensive guide to the coral reef fishes of Micronesia, 3e édition, Coral Graphics, Barrigada, Guam, 1999, 522 pages ( (ISBN 978-0962156458).
  • (en) Shi-Tong Tonia Hsieh, « A locomotor innovation enables water-land transition in a marine fish », PloS one, vol. 5, n. 6, p. e11197 (lire en ligne).
  • (en) Peter Hundt, Samuel P. Iglésias, Andrew S. Hoey et Andrew M. Simons, « A multilocus molecular phylogeny of combtooth blennies (Percomorpha: Blennioidei: Blenniidae): Multiple invasions of intertidal habitats », Molecular phylogenetics and evolution, 2013 (lire en ligne).

Articles connexes

  • Portail de l’ichtyologie
  • Portail de l’océan Pacifique