Alousboue Assahafi
| Alousboue Assahafi | |
| Logo Alousboue Assahafi | |
| Pays | Maroc |
|---|---|
| Langue | Arabe |
| Périodicité | Hebdomadaire |
| Format | Papier + Numérique |
| Genre | Presse généraliste |
| Prix au numéro | 6 MAD (0,60 €) |
| Fondateur | Mustapha Alaoui |
| Date de fondation | |
| Éditeur | Dounia Presse (Rabat) |
| Directeur de publication | Tayeb Alaoui |
| Site web | alousboue.ma |
Alousboue Assahafi (en arabe : الأسبوع الصحفي), littéralement L’Hebdomadaire Journalistique, est un hebdomadaire marocain fondé en 1965 par Mustapha Alaoui (1936–2019)[1], un journaliste alors considéré comme le doyen de la presse marocaine. Il s'agit d’un des plus anciens journaux d’information du Maroc indépendant, et se présente comme le « numéro 1 au Maroc depuis 1965 ».
Histoire
Alousboue Assahafi est créé à Rabat alors que le Maroc vit un contexte politique et social tendu (disparition de Mehdi Ben Barka à Paris, émeutes sociales à Casablanca, instauration d'un état d'exception...). Son fondateur Mustapha Alaoui imprime l'esprit du journal par un style incisif. Il milite pour la liberté d’expression et signe notamment une chronique hebdomadaire Al Haqiqa Addaiâa (La vérité perdue) qui contribue à sa notoriété et à celle du journal.
Ligne éditoriale
Le journal est une publication généraliste qui couvre une large gamme de sujets, allant de la politique nationale et régionale à l’économie, la culture, le sport et les faits divers. Il fournit des analyses politiques, des enquêtes, des décryptages et signe des éditoriaux souvent engagés sur le plan politique. Sa ligne éditoriale se veut indépendante, même si certains observateurs notent un rapprochement avec certaines sensibilités politiques[2].
Après le décès de Mustapha Alaoui en décembre 2019, la direction du journal a été reprise par son fils Tayeb Alaoui, qui entend poursuivre la publication dans le même esprit[3].
Format et diffusion
Alousboue Assahafi est publié en format papier chaque semaine, et dispose également d’une version numérique accessible via son site officiel. Il est édité par le groupe Dounia Presse, basé à Rabat.
Le titre est également présent sur les réseaux sociaux. Il publie notamment sur Facebook, YouTube, Pinterest et LinkedIn.
Influence et réception
L’hebdomadaire est réputé pour publier des informations exclusives dans le cadre d'affaires politiques sensibles.
En juin 1993, la Bank Al Maghrib entame des poursuites judiciaires contre le journal et son directeur pour la publication d’une information relative à la circulation de faux billets de banque[4].
Le 19 novembre 1996, Alousboue Assahafi perd son autorisation de publier[5],[6],[7],[8] sur ordre de Abdellatif Filali, Premier Ministre marocain. Le SNPM, syndicat national de la presse marocaine, engage des procédures judiciaires afin que soit révisée cette décision. La démarche est soutenue par un groupe de journalistes français alors que Reporters sans frontières envoie un courrier de protestation aux autorités marocaines. Le journal retrouve son autorisation en février 1998 avec le gouvernement d’alternance de Abderrahman el-Youssoufi.
Le 5 juin 2003, Alousboue Assahafi publie dans ses pages la lettre d'une organisation revendiquant les attentats du 16 mai 2003[9],[10],[11]. Mustapha Alaoui est arrêté par la police, accusé d'avoir publié la lettre sans en avertir la justice, ce qui contrevient à une nouvelle loi anti-terroriste. Il est incarcéré quelques jours à la prison civile de Salé. L'affaire a été conclue par la condamnation du directeur du journal à 1 an de prison avec sursis pour dissimulation d’un document de nature à faciliter l’enquête sur des délits et diffusion de d'informations de nature à troubler l’ordre public[12].
Le 6 juillet 2007, Al Ousboue Assahafi publie un article contenant des propos attribués au secrétaire général de l’ONU portant atteinte à l’intégrité du Maroc. Le journal écope d’une amende de 20.000 dirhams pour diffusion de mauvaise foi de fausses nouvelles, de faits non avérés, et de faux documents attribués à autrui[13] [14] [15]. Mustapha Alaoui explique qu’il entendait faire connaitre à ses lecteurs des propos rendus public sur internet portant atteinte à la souveraineté du Maroc.
Le journal a également été critiqué pour son ton sensationnaliste. Il reste toutefois un titre de référence de la presse marocaine. Le journal s'efforce aujourd'hui, dans sa ligne éditorial et dans le ton employé, de préserver l’héritage de Mustapha Alaoui[16].
Notes et références
- ↑ S.Ba, « Hommage à Mustapha Alaoui : la voix qui a marqué la mémoire des Marocains », sur Le Matin.ma, (consulté le )
- ↑ « Mustapha Alaoui : "Mémoires d’un journaliste et de trois Rois" », sur bladinet (consulté le )
- ↑ Noureddine Jouhari, « “Tayeb Alaoui : “Succéder à Mustapha Alaoui à la tête d’Al-Ousboue est autant un honneur qu’une responsabilité” », Maroc hebdo, (lire en ligne)
- ↑ Abdelmajid Smaili, « Entre confrères », Maroc hebdo international,
- ↑ Abdallah Stouky, « Ce titre qu'on étrangle », La vie économique,
- ↑ « Censure au Maroc », La Voix Populaire, no 18,
- ↑ N.J., « Réactions de partout », Maroc Hebdo International, no 249,
- ↑ « La semaine du journaliste », Parade, no 44,
- ↑ « Mustapha Alaoui, première cible de la loi anti-terroriste », Demain Affaire,
- ↑ Najlae Benmbarek, « Le piège du terrorisme », Maroc Hebdo International, no 562,
- ↑ Mohamed Selhami, « Il n'a rien à faire dans cette galère », Maroc Hebdo International, no 562,
- ↑ www.bladi.net, « Le directeur d’"Al Ousboue" condamné à un an de prison avec sursis - Archive » [archive du ], sur www.yabiladi.com (consulté le )
- ↑ Yabiladi.com, « Peine d'amende de 20.000 DH contre le directeur d'Al Ousboue Assahafi - Archive » [archive du ], sur www.yabiladi.com (consulté le )
- ↑ « Peine d'amende de 20.000 DH contre le directeur d'"Al Ousboue Assahafi" », Le Matin,
- ↑ « 20.000 DH d'amende contre le directeur d'"Al Ousboue Assahafi" », Albayane,
- ↑ journaleco, « Un hommage et un livre pour célébrer l'héritage de Mustapha Alaoui, doyen de la presse marocaine », sur Journaleco, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Mustapha Alaoui, La Vérité perdue, Dounia Presse, 2024.
- Mustapha Alaoui, Le journaliste et les trois rois, Éditions Magellan & Cie, 2012
Articles connexes
Liens externes
- Portail de la presse écrite
- Portail du Maroc