Alessandra Cerreti
Alessandra Cerreti née le à Messine, en Sicile, est une juge anti-mafia italienne.
Biographie
Enfance
Alessandra Cerreti nait le à Messine en Sicile[1]. Durant les années qui suivent sa naissance, la Cosa nostra fait de nombreuses victimes en Italie[2],[3]. Quand à l'âge de 8 ans en classe on lui demande d'écrire une rédaction sur ce qu'elle veut faire de sa vie, elle écrit qu'elle veut devenir une procureure antimafia pour mettre les gangters en prison[4].
Éducation
À l'âge de 19 ans en 1987 elle part étudier le droit à Rome[4]. À 24 ans les assassinats des juges Falcone et Borsellino la marque fortement, tout comme sa génération, et inspirent également ses actions[4].
Carrière à Milan et Rome
Cerretti obtient sa maitrise à l'Université de Milan en 1990, et devient juge en 1997. Elle est juge de 1999 à 2009 à Milan, sa carrière à Rome se spécialisant dans l'évasion fiscale, le terrorisme et le crime organisé. Elle enquête sur l'expansion territoriale de la N'drangheta dans l'Italie du Nord, sur les évasions fiscales dans le monde de l'art et sur le terorisme[4].
Elle épouse un policier antimafia dont elle garde l'identité secrète. Le couple décide de ne pas avoir d'enfants pour ne pas qu'on puisse faire pression sur eux. Elle vit sous protection rapprochée entourée de gardes du corps : elle se déplace dans une voiture blindée, et la porte de son bureau l'est également[4].
Mutation à Reggio de Calabre
En 2008, les procureurs antimafia traditionnellement affectés à la lutte contre Cosa nostra Giuseppe Pignatone et Michele Prestipino, accompagnés de Renato Cortese demandent leur transfert en Calabre[4]. La lutte antimafia concentre ses efforts contre la N'Drangheta, dont on a longtemps en Italie sous estimé l'influence et qui a profité de la guerre contre Cosa nostra pour s'étendre, rachetant les dettes de cette dernière auprès des cartels colombiens[4]. Le massacre de Duisbourg en 2007 révèle au monde pour la première fois que les faides de la N'Drangheta se propagent en dehors du sud de l'Italie[5].
En 2008, Alessandra Cerretti demande son transfert à Reggio de Calabre[6].
Elle s'oppose à la 'Ndrangheta en utilisant le potentiel de rébellion des femmes du clan pour le bien-être futur de leurs enfants[7],[8]. Elle est pionnière dans cette méthode, obtenant la collaboration de Lea Garofalo, Maria Concetta Cacciola et Giuseppina Pesce[9].
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Alex Perry, The Good Mothers: The True Story of the Women Who Took on the World's Most Powerful Mafia, William Morrow Paperbacks, , 320 p. (ISBN 978-0008222109).
Références
- ↑ (en) Jeff Anthony, « The brave women who destroyed Italy’s Mafia », Nation, (lire en ligne )
- ↑ Giuseppe Muti, « Mafias et trafics de drogue : le cas exemplaire de Cosa Nostra sicilienne », Hérodote, vol. 112, no 1, , p. 157–177 (ISSN 0338-487X, DOI 10.3917/her.112.0157, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Nando dalla Chiesa, « S’opposer au terrorisme et à la mafia : les luttes citoyennes à Milan (1968-1993) », Laboratoire italien. Politique et société, no 22, (ISSN 1627-9204, DOI 10.4000/laboratoireitalien.2581, lire en ligne, consulté le )
- Perry 2018, Chapitre 3.
- ↑ (en) « The 'Vendetta of San Luca' in Duisburg: A Deadly Mafia Export from Italy », Der Spiegel, (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Camille Hamet, « Ces femmes risquent leur vie pour faire tomber la mafia calabraise », sur Ulyces (consulté le )
- ↑ (en) « Une télé, une juge, Mme le maire: la 'Ndrangheta n'a qu'a bien se tenir », sur HuffPost, (consulté le )
- ↑ (en) « Women rebel in Italian mafia heartland », sur Yahoo News, (consulté le )
- ↑ Perry 2018.
Liens externes
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