Al-'Umari

Aḥmad ibn Yaḥyá Ibn Faḍl Allâh al-ʿUmarī
Biographie
Naissance
Décès
(à 47 ans)
Damas
Nom dans la langue maternelle
يحيىlfz
Surnoms
أبو العبَّاس, شهاب الدين
Activités
Autres informations
Maîtres
ابن قاضي شهبة (d), Mahmoud al-Isfahani, Ibn-al-Firkāḥ (d), ابن الزملكاني (d), Ibn Taymiyya, Shams al-Din Ibn Al-Saʼigh (d), Sitt al-Wuzara' al-Tanukhiyyah (en)
Œuvres principales
Masalik al-absar fi mamalik al-amsar (d)

Ibn Faḍl Allâh al-ʿUmarī, Aḥmad ibn Yaḥyá[1], ou Shiḥāb al-dīn Aḥmad ibn Faḍl Allāh al-‘Umarī[2], parfois désigné en français sous le nom al-'Omari (1301 - 1349), est un historien et administrateur arabe, né et mort à Damas[3]. C'est l'un des plus importants représentants du courant encyclopédiste dans le domaine mamelouk[2].

Biographie

Al-ʿUmarī naît à Damas, le ou le . Issu d'une famille de hauts notables au service de l'administration mamelouke, il revendique une prestigieuse ascendance jusqu'au calife Omar, deuxième calife de l'islam[4],[3] . Son père a été à la tête de la chancellerie (kātib as-sirr) au Caire[3].

Éduqué dans les disciplines religieuses et littéraires (adab), al-ʿUmarī reçoit une formation de haut niveau auprès des meilleurs savants de son temps. Il est notamment formé à la rhétorique, la poésie, le droit musulman (fiqh), l'histoire, la géographie et l'astronomie[4].

Il suit une carrière dans l'administration, devenant kātib al-sirr à Damas puis au Caire, fonction qu’il occupe à plusieurs reprises. Son caractère affirmé lui vaut plusieurs disgrâces, notamment une opposition virulente à la nomination d’un secrétaire copte converti à l'islam, qui lui attire la colère du sultan al-Nāṣir Muḥammad[4]. Emprisonné et contraint de payer une lourde amende, il est finalement libéré et retrouve temporairement ses fonctions avant d’être définitivement écarté du pouvoir après la mort du sultan[4],[3].

Il meurt à Damas en 1349 après avoir contracté une maladie lors d’un voyage à Jérusalem[4],[3].

Œuvre

Masālik al-abṣār fī mamālik al-amṣār

L'œuvre majeure d’al-ʿUmarī est l’encyclopédie Masālik al-abṣār fī mamālik al-amṣār (« Les voies des regards dans les royaumes dotés de capitales »). Elle ambitionne de dresser une description systématique du monde connu, à travers ses villes, ses peuples, ses souverains, ses administrations et ses routes commerciales[4],[2],[3].

Composée initialement en dix volumes selon certaines sources, puis étendue à vingt-sept, cette œuvre combine histoire, géographie, diplomatie et ethnographie. Le chapitre 10, consacré au royaume du Mālī, est l’une des premières sources arabes majeures sur l’Afrique subsaharienne médiévale[4].

Le Masālik connait un grand succès jusqu’à la fin de l’époque mamelouke avant d’être oublié. Sa première édition complète, en fac-similé, n’intervient qu’en 1988. Aucune traduction intégrale en français ou en anglais n’existe à ce jour[4].

Autres œuvres et rencontre de Mansa Moussa

Le at-Taʾrīf bi-al-muṣṭalaḥ ash-sharīf est une autre oeuvre majeure qui fait l'étude d'ensemble des principes de l'administration mamelouk. Il a également écrit une histoire de sa famille et quelques essais, épîtres et vers[2],[3].

Les écrits d'Al-'Omari sont en particulier, avec ceux d'Ibn Battûta, une importante source d'information sur l'empire du Mali[5].

Al-'Omari s'est rendu au Caire peu de temps après le pèlerinage à La Mecque du roi du Mali (mansa) Mansa Moussa. En particulier, il a noté que le Mansa a distribué tellement d'or que sa valeur a chuté en Égypte pendant une décennie après, une histoire qui est souvent répétée pour décrire la richesse de l'empire du Mali[6].

Traductions

  • Masālik el Abṣār fi mamālik el Amṣār : I. L'Afrique, moins l'Égypte (trad. Maurice Gaudefroy-Demombynes), Paris, P. Geuthner, (BNF 36066544)

Bibliographie

Références

  1. BNF.
  2. Universalis.
  3. Britannica.
  4. Hadrien Collet, « Chapitre 8. Une puissance mondiale de l’Islam:Le Mālī dans les Masālik d’al-ʿUmarī », Zena,‎ , p. 293–355 (ISSN 2824-9739, lire en ligne, consulté le )
  5. Yves Péhaut, « L'Ouest Africain au Moyen-Âge », Cahiers d'outre-mer, no 60,‎ , p. 407-414 (lire en ligne)
  6. (en) « Kingdom of Mali Primary Sources », sur Boston University: African Studies Center

Voir aussi

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