Agence France-Muséums

France Muséums
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L'Agence France-Muséums (AFM), ou France Muséums, est une société française de droit privé, à actionnariat public au premier rang duquel le musée du Louvre.

Missions

Née en d’un accord intergouvernemental entre la France et les Émirats arabes unis, la mission première de cette société de conseil et d’ingénierie culturelle a été de mener à bien le projet du premier musée universel du XXIe siècle dans le monde arabe : le Louvre Abu Dhabi. France Muséums a constitué à cette occasion un réseau de 21 établissements français associés ou partenaires représentant les collections nationales françaises :

Ayant le statut de société par actions simplifiée, elle est placée sous le contrôle économique et financier de l'État français[a],[b], exercé par le contrôleur budgétaire et comptable ministériel du ministère de la Culture[c].

Evolution de France Muséums

France Muséums poursuit actuellement des missions auprès du Louvre Abu Dhabi à travers « la gestion de prêts d’œuvres, l’organisation d’expositions temporaires, de missions de conseil variées, ainsi que la montée en compétence des professionnels qui le font vivre ».

Depuis l’ouverture du Louvre Abu Dhabi en , France Muséums a collaboré à la conception et à la production de « grandes expositions temporaires internationales » telles que Ouvrir l’album du monde en ou encore Impressionnisme : la modernité en mouvements en .

France Muséums accompagne également le Louvre Abu Dhabi dans « la gestion et la coordination des prêts français ». Dernier en date, à l’occasion du cinquième anniversaire du Louvre Abu Dhabi, le musée du Louvre a annoncé le prêt exceptionnel[1] du Saint Jean Baptiste de Léonard de Vinci, incomparable chef-d’œuvre du maître de la Renaissance. La peinture est présentée dans les galeries permanentes du musée émirien depuis le pour une durée de deux ans. La présentation du Saint Jean Baptiste au musée du Louvre Abu Dhabi s’intègre dans le cadre d’une série de quatre prêts majeurs réalisés par le musée du Louvre en considération de l’extension de l’accord intergouvernemental signé le [2] entre Roselyne Bachelot, alors ministre française de la Culture, et Mohamed Al Mubarak, président du musée du Louvre Abu Dhabi. La collection grandissante du musée est sans précédent dans la région et couvre des milliers d'années d'histoire humaine, notamment des outils préhistoriques, des artefacts, des textes religieux, des peintures emblématiques et des œuvres d'art contemporain. La collection permanente est complétée par des prêts tournants de treize institutions partenaires françaises, ainsi que des musées régionaux et internationaux.

Parmi ses nombreuses missions, France Muséums collabore avec le musée émirien dans « la formation des professionnels aux métiers des musées dans une logique de transfert de compétence ». France Muséums participe notamment à l’organisation de la venue du personnel du Louvre Abu Dhabi à Paris, dans les laboratoires des musées, pour être formés[3].

Depuis , France Muséums « accompagne également d’autres musées et sites patrimoniaux à l’international pour leur préfiguration, leur déploiement ou leur transformation ». France Muséums a notamment accompagné la société Edeis en et la Monnaie de Paris pour deux expositions temporaires[4],[5] en et . L’agence prospecte de nouveaux marchés en s’appuyant à la fois sur des consultants et sur le réseau diplomatique[6].

Enquête sur un trafic d’antiquités

Dans le cadre de l’enquête menée par l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) sur l’affaire de trafic d’antiquités révélée après la mise en examen en de l’ancien président-directeur du Louvre Jean-Luc Martinez, le rôle de l'AFM est questionné. Selon les enquêteurs de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels, le comportement de certains membres de l’agence a « permis au réseau criminel d’écouler ces antiquités égyptiennes d’une exceptionnelle valeur marchande et patrimoniale »[7],[8].

Toutefois, l'article 7 de l’accord intergouvernemental[d] signé entre la France et les Émirats arabes unis relatif à la création du Louvre Abu Dhabi affirme que « la Partie française, l'Agence ou les membres de la commission proposés par l'Agence ne peuvent être tenus responsables des décisions d'acquisition prises par la Partie émirienne » et l’Agence France Muséums n’est pas mise en cause dans la procédure[réf. nécessaire].

Pierre Ouzoulias, sénateur et ancien archéologue, estime à cette occasion que « le ministère de la Culture ne s’est pas donné les moyens d’encadrer, d’évaluer et de contrôler les activités des nombreuses agences qui gravitent autour de lui [...]. Cette externalisation érigée en système menace son existence et celle du service public de la culture »[8].

Selon un égyptologue cité par le magazine L’Obs sur l’affaire, « Les musées ont fait leur travail [au moment des acquisitions]. Ils ont jugé de l'authenticité des pièces et, d'après les papiers, de leur historique. Ils ne sont pas spécialistes en vieux papiers, en tampons égyptiens et en machines à écrire ! »[9]

À ce stade, l’instruction est toujours en cours.

Notes et références

  1. Agathe Hakoun, « Musée du Louvre : le célèbre Saint Jean Baptiste de Léonard de Vinci quitte la France pendant deux ans », sur Connaissance des arts, (consulté le ).
  2. « Signature d'un accord intergouvernemental par Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, et Mohamed Al Mubarak, président du département de la Culture et du Tourisme d'Abu Dhabi », communiqué de presse, sur culture.gouv.fr, (consulté le ).
  3. Eva Levesque, « Pour son 5e anniversaire le Louvre Abu Dhabi s’offre les trésors du Musée d’Orsay », sur arabnews.fr, Arab News, (consulté le ).
  4. « Exposition - Monnaies et Merveilles », sur monnaiedeparis.fr (consulté le ).
  5. « Exposition - L'Argent dans l'Art », sur monnaiedeparis.fr (consulté le ).
  6. Olympe Lemut, « La délicate réorganisation de l’ingénierie culturelle », sur Le Journal des arts, (consulté le ).
  7. Emmanuel Fansten, « Trafic d’antiquités au Louvre Abou Dhabi : l’Agence France Muséums au cœur du scandale », Libération, (consulté le ).
  8. Roxana Azimi, « Trafic d’antiquités : Jean-François Charnier, un archéologue diplomate au cœur de l’affaire Martinez », Le Monde, (consulté le ).
  9. Cécile Deffontaines, « D’une photo de Kim Kardashian à la découverte d’un vaste trafic d’antiquités : scandale au musée », L’Obs, (consulté le ).

Dans le journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

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