Adrian Younge

Adrian Younge
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Adrian Younge, né le 7 mai 1978 à Los Angeles, est un musicien, compositeur et réalisateur artistique américain. Son style musical fusionne les sonorités soul et funk avec le hip-hop et le jazz.

Biographie

Origines et formation

Adrian Gofrey Younge naît le 7 mai 1978 à Los Angeles de parents originaires du Guyana[1],[2]. Il apprend la musique de manière autodidacte, en reproduisant les samples de ses morceaux préférés[3],[4].

Avant de se consacrer pleinement à sa carrière musicale, il enseigne le droit[1],[5]. Il est aussi juriste[3] et est propriétaire d'un magasin de vinyles à Los Angeles, The Artform Studio, situé à la même adresse que le salon de coiffure de son épouse[1],[3].

Carrière cinématographique et télévisuelle

En 2009, il compose la bande originale du film Black Dynamite[3],[6]. Il compose également les bandes originales de plusieurs séries télévisées, comme Cross et The Equalizer[4]. En 2016, avec Ali Shaheed Muhammad d'A Tribe Called Quest, il compose la bande originale de la série télévisée Luke Cage en s'inspirant du mouvement de la Renaissance de Harlem[7],[8].

Carrière musicale

Discographie solo

Il débute la série d'albums Something About April en 2011, où il crée des trames sonores pour des films imaginaires[6].

En 2021, Adrian Younge publie The American Negro sous le label Jazz Is Dead. Cet album-concept aborde l'oppression et la résilience des Afro-Américains[5],[9] et paraît durant le mois de l'histoire des Noirs[10]. Le projet est accompagné d'une série de podcasts et d'un court-métrage. Sur cet album, Younge joue plus de 20 instruments, dont le piano Fender Rhodes, l'orgue Hammond B3, le clavecin et le glockenspiel[9]. Sur la pochette, l'artiste s'est mis en scène pendu à un arbre afin d'évoquer les lynchages d'Afro-américains[10]. Pour plusieurs critiques, l'œuvre s'inscrit dans la lignée d'albums engagés des années 1970 comme What's Going On de Marvin Gaye, There's a Riot Goin' On de Sly and the Family Stone et Superfly de Curtis Mayfield[9],[10].

Il publie l'opus ultime de sa trilogie Something About April en 2025[4].

Collaborations

Avec Ali Shaheed Muhammad

Il travaille sur l'album There Is Only Now de Souls of Mischief en 2014 avec Ali Shaheed Muhammad d'A Tribe Called Quest. Ils fondent ensemble le label Jazz Is Dead en 2017, qui sert également à organiser des concerts[2],[6],[4].

En 2018, ils sortent l'album The Midnight Hour. Ce projet, dont la conception débute cinq ans plus tôt, constitue leur première collaboration sous forme d'album[8]. Il s'agit d'un album de soul, de jazz et de hip-hop, qu'ils présentent comme une ode au mouvement de la Renaissance de Harlem. Il réunit des artistes comme Cee Lo Green, Raphael Saadiq, Bilal, Questlove et Lætitia Sadier[11].

Avec le Wu-Tang Clan

Il collabore avec des artistes du Wu-Tang Clan, notamment avec Ghostface Killah pour qui il produit la série d'albums Twelve Reasons to Die[3]. En 2015, il sort le deuxième volume de cette série, publié sous le label Linear Labs. L'album se déroule dans le New York des années 1970 et met en scène une histoire de vengeance impliquant des personnages interprétés par d'autres artistes comme Raekwon et RZA, ce dernier servant de narrateur à l'ensemble. Sur le plan musical, Younge développe une esthétique inspirée des bandes sonores de films blaxploitation, caractérisée par des basses funk, des effets wah-wah, des percussions élaborées, des orgues grinçants et des chœurs atmosphériques[12].

Autres collaborations

Il travaille avec Snoop Dogg[3], les Delfonics[6] et Kendrick Lamar[7], et est échantillonné par Jay-Z et Common[2].

En 2015, il produit l'album Another Life du chanteur Bilal[1].

Série d'albums Jazz Is Dead

En 2020, Adrian Younge s'associe à Ali Shaheed Muhammad pour lancer la série d'albums Jazz Is Dead en collaboration avec des légendes du jazz et des musiciens de la nouvelle génération[13]. Le premier volume, Jazz Is Dead 001, présente des sessions enregistrées dans leur studio Linear Labs avec des artistes comme Roy Ayers, Gary Bartz, João Donato, Azymuth et Marcos Valle[14]. Le deuxième volume, Roy Ayers JID 002, est en collaboration avec le vibraphoniste Roy Ayers[13].

Style musical

La musique d'Adrian Younge fusionne les sonorités de la musique soul et de la musique funk des années 1968 à 1973 avec le hip-hop de l'âge d'or et le jazz[3],[6]. Il admire Ennio Morricone[3] et est inspiré par la musique brésilienne, la musique africaine et le rock progressif européen[2],[4].

Références

  1. Stéphanie Binet, « Adrian Younge, producteur à l’ancienne et à la mode » , sur Le Monde, (consulté le )
  2. (en) Andy Kellman, « Adrian Younge Biography » , sur AllMusic (consulté le )
  3. Marc Zisman, « Adrian Younge, le mystérieux chef d'orchestre qui fait groover le Wu Tang » , sur Télérama, (consulté le )
  4. (en) Todd Gilchrist, « How ‘Luke Cage’ Composer Adrian Younge Went Brazilian for His ‘Something About April’ Album and Launched the Jazz Is Dead Label to Ensure the Genre Lives » , sur Variety, (consulté le )
  5. (de) Anastasia Hartleib, « Mindestens das wichtigste Album des Jahres. » , sur Laut.de (consulté le )
  6. Félix B. Desfossés, « Adrian Younge, le génie que vous ne connaissez peut-être pas (encore) » , sur Le Devoir, (consulté le )
  7. (en) Evan Minsker, « A Tribe Called Quest's Ali Shaheed Muhammad and Adrian Younge Scoring Marvel’s "Luke Cage" » , sur Pitchfork, (consulté le )
  8. (en) Brian Josephs, « Ali Shaheed Muhammad / Adrian Younge: The Midnight Hour » , sur Pitchfork, (consulté le )
  9. (en) Stephen Kearse, « Adrian Younge: The American Negro » , sur Pitchfork, (consulté le )
  10. Guillaume Schnee, « Adrian Younge annonce l'album militant "The American Negro" » , sur FIP, (consulté le )
  11. ↑ Guillaume Schnee, « Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad présentent "The Midnight Hour" » , sur FIP, (consulté le )
  12. ↑ (de) Dani Fromm, « Ein tödliches Tag-Team. » , sur Laut.de (consulté le )
  13. (en) Dean Van Nguyen, « Roy Ayers / Adrian Younge / Ali Shaheed Muhammad: Roy Ayers JID 002 » , sur Pitchfork, (consulté le )
  14. ↑ Guillaume Schnee, « Ali Shaheed Muhammad et Adrian Younge dévoilent l'album "Jazz Is Dead 001" » , sur FIP, (consulté le )
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