Parrot (entreprise)
| Parrot | |
| Création | 1994 |
|---|---|
| Fondateurs | Jean-Pierre Talvard et Henri Seydoux |
| Forme juridique | Société anonyme |
| Action | CAC All-Share |
| Siège social | Paris France |
| Direction | Henri Seydoux |
| Activité | Activités des sièges sociaux (d)[1] |
| Produits | Drones |
| Filiales | Parrot Drones, Pix4D |
| Effectif | 542 employés (2022)[2] |
| SIREN | 394149496 |
| TVA européenne | FR67808408074 |
| Site web | www.parrot.com |
| Capitalisation | 143 M€ au 21 mars 2023 |
| Chiffre d'affaires | 65 M€ en 2023[2] 71,9 M€ en 2022 |
| Résultat net | 19,7 M€ en 2022 (perte) |
Parrot est un fabricant français de drones professionnels fondé en 1994.
Historique
Création et premiers produits
En 1994, Parrot est créée par Jean-Pierre Talvard, Henri Seydoux, et Christine de Tourvel[3], et est alimentée par le fonds de capital-risque Sofinnova[4]. La société développe des technologies de reconnaissance vocale, et commercialise le premier agenda électronique à reconnaissance vocale en 1995[5]. Il permet de répéter à voix haute ce qui lui a été indiqué précédemment, d'où le nom de perroquet. Un accord est conclu avec IBM, qui fabrique, en 1995-1996, la première série du produit[6]. L'entreprise met en place un partenariat avec Ericsson pour une intégration dans les téléphones de voiture[4]. En 2001, Parrot commercialise le premier kit mains-libres sans-fil Bluetooth[7].
Le système est ensuite intégré dans des autoradios. Par la suite, l'entreprise a produit les équipements Bluetooth de Pioneer[4].
En 2006, Parrot est introduit en bourse sur le marché Eurolist d'Euronext[8].
Conception de drones
Parrot présente en 2010 son premier drone Parrot AR.Drone[9] au CES[4], qui fait partie des premières commercialisation des drones grand-public[10].
L'entreprise acquiert en 2011 les sociétés françaises Varioptic (lentille numérique)[5] et DiBcom (puces de réception TV pour mobiles et voitures)[5]. En 2012, Parrot acquiert 57 % du fabricant suisse de drones senseFly[11], et les revend en 2021 à AgEagle[12].
L'entreprise commercialise également différents produits grand-public, tels que des cadres photo ou des enceintes pour iPod[7], le casque audio Zik, dessiné par Philippe Starck[5], ou le capteur sans fil pour plantes Flower Power[5].
En 2015, Parrot investit dans des start-ups de drones : Airinov (drones pour l'agriculture, fermée en 2019)[13], Micasense - revendu en 2020 à AgEagle (capteurs pour drones agricoles)[12], EOS Innovation (robotique de surveillance)[14] et participe au capital d'Iconem (modélisation 3D par drones des sites historiques menacés)[15].
En 2016 le Parrot Disco Drone, le premier drone de type aile volante de la marque, est commercialisé[16]. La même année, l'entreprise créée la filiale Air Support dédiée aux services aux professionnels basés sur l’utilisation de drones. Elle vise les services d’imagerie, de modélisation 3D et de diagnostic pour les domaines de l'immobilier et de la construction[17].
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Drone Parrot AR.Drone 2.0 avec sa coque de protection
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Jouet robotique Parrot Jumping Sumo
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Drone de loisir Bebop
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Pot de fleur Flower Power
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Drone FPV Parrot Disco
Évolution de son activité
En , Parrot annonce la suppression de 290 postes sur les 840 que compte l'entreprise à la suite d'une baisse des ventes[18]. L'entreprise française est confrontée à une concurrence chinoise, notamment de la part de l'entreprise DJI[19],[20]. Elle répond à cette concurrence en mettant en garde les pouvoirs publics européens et américains sur les risques d’attribution d’appels d’offres au groupe chinois[20].
La même année, la filiale Parrot Automotive (kits mains libres et équipements connectés) passe sous le contrôle du groupe français Faurecia (qui en aura acquis la totalité en 2022) et tous les autres objets connectés (casques hi-fi, pots de fleur connectés, etc.) sont abandonnés définitivement[10].
Ainsi, l'entreprise a abandonné le secteur grand public et se centre uniquement sur sur des drones quadricoptères professionnels[19]. L’entreprise réoriente à partir de 2018 son modèle économique par une montée en gamme, planifiant une baisse des volumes compensée par une hausse des prix[2]. Ils sont destinés aux marchés de la sécurité et de la défense ainsi qu'à l'inspection et à la photogrammétrie, et les logiciels d'analyse de données aériennes[21],[12]. Dans la foulée, le co-fondateur Henri Seydoux enclenche une offre publique d'achat[22].
Cette réorientation marque une baisse du chiffre d’affaires de 109 millions d’euros en 2018 à 65 millions d’euros en 2023. Parrot réduit l'année suivante ses effectifs en France de près d'un tiers, passant de 155 à 110 employés[2]. L'entreprise espère pouvoir bénéficier du contexte géopolitique amenant au réarmement des armées occidentales, en proposant des drones bénéficiant de fonctionnalités avancées[2].
Activité
Parrot est initialement spécialisée dans les technologies liées à la reconnaissance vocale et au traitement du signal pour applications embarquées et mobiles, appliquées aux aspects de la téléphonie en voiture : chipsets, algorithmes, Bluetooth et logiciels applicatifs[4].
Désormais, l'entreprise se concentre exclusivement sur la production et la vente de drones, destinés à un usage professionnel et non plus de loisir[19].
Elle signe en un contrat de 300 micro-drones avec la Direction générale de l'Armement (DGA)[23],[24]. Les armées finlandaise[25], britannique[26], espagnole[27] et les douanes américaines[28] font aussi l'acquisition du modèle ANAFI USA (fabriqué aux États-Unis) entre 2021 et 2022. Il est également utilisé par des flottilles de garde-côtes (États-Unis, Japon, Pologne), par des services de police (FBI) ou de lutte contre les incendies[29]. L'entreprise construit notamment un système de navigation autonome des drones, utile en cas de brouillage des signaux GPS et des transmissions[30]. La localisation est obtenue par comparaison des images de l'environnement avec les cartes stockées dans l'appareil[31].
Sa filiale Pix4D développe un logiciel d’inspection par photogrammétrie (modélisation 3D) par drone de vastes réseaux d’infrastructures (lignes à haute tension, éoliennes, ouvrages d’art)[29].
Identité visuelle
Parrot signifiant « perroquet » en anglais, le premier logo de l'entreprise représentait l'oiseau.
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Ancien logo
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Logo actuel
Activité de lobbying
Parrot Drones est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. L'entreprise déclare à ce titre qu'en 2015, les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont compris entre 50 000 et 100 000 euros[32].
L'entreprise est également inscrite depuis 2016 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Elle déclare en 2016 pour cette activité un salarié à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 100 000 et 200 000 euros[33].
Affaire judiciaire
En juillet 2024, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a condamné à 420 000 euros d'amendes au total la société Parrot et deux de ses dirigeants, dont Henri Seydoux. Cette condamnation a pour origine la diffusion d'informations fausses ou trompeuses dans son rapport financier semestriel 2018[34],[35].
Notes et références
- ↑ Sirene (registre national des sociétés).
- « Parrot perd près d’un tiers de ses effectifs en France mais mise sur l’Ukraine », sur l'Informé, (consulté le )
- ↑ « Parrot, l’innovation incarnée par le star-system », sur l'Opinion, (consulté le )
- Henri Seydoux, « Parrot, les paris d’une entreprise fureteuse », Le Journal de l'École de Paris du management, vol. 122, no 6, , p. 16–22 (ISSN 1253-2711, DOI 10.3917/jepam.122.0016, lire en ligne, consulté le )
- « Aux origines du perroquet », Libération, ÉcoFutur, , SUP7
- ↑ « LE "PARROT" RÉPÈTE CE QUE VOUS VOULEZ », sur usinenouvelle.com, (consulté le )
- Gilles Tanguy, « Parrot : le Géo Trouvetou du high-tech français », Capital (magazine), , p. 46-47 (lire en ligne)
- ↑ « Parrot mise sur son introduction pour accélérer sa croissance », Les Echos, (lire en ligne)
- ↑ « L'AR Drone de Parrot, jouet volant non identifié », Les Echos, (lire en ligne)
- Jean-Michel Normand, « La grande mue du fabricant de drones Parrot », Le Monde, (lire en ligne)
- ↑ Le fabricant suisse des drones SenseFly se fait racheter par Parrot, letemps.ch, (consulté le )
- « Parrot cède sa filiale SenseFly pour pour 23 millions de dollars », sur lesnumeriques.com, (consulté le )
- ↑ « Cessation d'activité du droniste Airinov, une décision « soudaine » », sur Agro Matin, (consulté le )
- ↑ « Parrot investit dans la robotique de surveillance avec une participation dans EOS Innovation », sur usinenouvelle.com (consulté le )
- ↑ « Iconem, la start-up qui numérise les perles du patrimoine mondial », sur L'Express, (consulté le )
- ↑ « On a testé le drone aile volante de Parrot », sur Le Point, (consulté le )
- ↑ « Avec Air Support, Parrot veut fournir des services clés en main aux pros de l’immobilier », usine-digitale.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Les drones de Parrot ne font plus recette », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Michel Normand, « Les drones Parrot redécollent grâce aux activités militaires », Le Monde, (lire en ligne)
- Jean-Michel Normand, « Drones : Parrot tire à boulets rouges sur son rival chinois DJI », Le Monde, (lire en ligne)
- ↑ « Avec son nouveau drone professionnel, Parrot estime avoir les cartes en main pour accélérer », sur BFM BUSINESS (consulté le )
- ↑ Adrien Schwyter, « Henri Seydoux: "Les drones Parrot, c'est un sport de combat" », sur Challenges, (consulté le )
- ↑ « L’armée française fera voler des drones Parrot », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Parrot décroche un contrat de 300 drones de l'armée plutôt que le chinois Dji », sur Challenges (consulté le )
- ↑ (fi) « Lennokkisuorituskyvyn rakentaminen etenee - », sur Maavoimat, (consulté le )
- ↑ (en-GB) Press, « Royal Air Force Protection Centre takes delivery of Parrot Anafi USA », sur sUAS News - The Business of Drones, (consulté le )
- ↑ (es) « La Armada comprará un lote de seis mini drones Anafi USA de la francesa Parrot », sur Infodron (consulté le )
- ↑ (en-US) Quadcopter 440, « ANAFI USA chosen for field evaluations by US Customs and Border Protection », sur UASweekly.com, (consulté le )
- « Les drones Parrot redécollent grâce aux activités militaires », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Course aux algorithmes d'IA embarqués dans les drones en Ukraine », sur Intelligence Online, (consulté le )
- ↑ « Le troublant siphonnage des données de Maxar et Google en Ukraine », sur Intelligence Online, (consulté le )
- ↑ « Tableau des représentants d'intérêts », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- ↑ « Registre de transparence », sur europa.eu (consulté le )
- ↑ « L'AMF sanctionne Parrot et ses dirigeants à payer 420.000 euros d'amendes », sur lefigaro.fr, Le Figaro,
- ↑ La Commission des sanctions de l'AMF sanctionne un émetteur et deux de ses dirigeants à l’époque des faits pour manipulation de marché par diffusion d’informations fausses ou trompeuses. Elle sanctionne également l’un des dirigeants pour manquement d’initié, communiqué de l'AMF du 23 juillet 2024.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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