56e régiment d'infanterie coloniale
| 56e régiment d'infanterie coloniale | |
| Soldats du 56e RIC avec le général Têtart, le 11 mai 1917. | |
| Création | mars 1915 |
|---|---|
| Dissolution | août 1918 |
| Pays | France |
| Branche | Armée de terre |
| Type | Régiment d'infanterie coloniale |
| Rôle | Infanterie |
| Ancienne dénomination | 6e régiment mixte colonial |
| Inscriptions sur l’emblème |
SEDD-UL-BAHR 1915 KEREVES-DERE 1915 |
| Guerres | Première Guerre mondiale |
| Batailles | Bataille des Dardanelles Expédition de Salonique |
Le 56e régiment d'infanterie coloniale est une unité de l'Armée française pendant la Première Guerre Mondiale.
Création et différentes dénominations
- : Création du 6e régiment mixte colonial avec les trois bataillons suivants :
- 3e et 4e bataillon de tirailleurs sénégalais du Maroc. Ces deux bataillons avaient combattu en 1914 sur le front du nord-est de la France[1].
- Un bataillon du 6e régiment d'infanterie coloniale, qui au contraire était formé par des hommes qui n'avaient pas encore participé aux combats.
- - Devient le 56e régiment d'infanterie coloniale
- - Dissolution
Première Guerre mondiale
Rattachements
Pendant toute son existence, le 56e a été rattaché à la même division, laquelle a changé de dénomination avec le temps :
- - : 1re division d'infanterie du Corps Expéditionnaire d'Orient
- - : 1re division d'infanterie du Corps Expéditionnaire des Dardanelles
- - : 17e division d'infanterie coloniale
Historique
1915
- 5 à 13 mars : Rassemblement des trois bataillons à Bizerte (actuelle Tunisie).
- 17 au 25 mars : Le régiment arrive à l'île grecque de Lemmos.
- 27 mars - 16 avril : Comme le débarquement prévu en Turquie a été retardé, le régiment stationne à Alexandrie.
- 25 avril : Bataille des Dardanelles. Le régiment débarque sous le feu à Koum-Kale, sur la rive asiatique de l'étroit des Dardanelles, en face de la presqu'île de Gallipoli où a lieu le débarquement allié principal. Ses ordres sont de prendre la ville et ses alentours et tenir trois jours à tout prix. Les sénégalais s'emparent du village et de la forteresse mais pas du cimetière. Le régiment résiste des contre-attaques ennemis toute la nuit. Le lendemain, les sénégalais réussissent à prendre le cimetière de Koum-Kale. Des soldats turcs se rendent par centaines. Le soir le 56e reçoit l'ordre de réembarquer. Les morts turcs se chiffrent à 2.000.
- 29 avril : Le régiment est débarqué au complet sur la péninsule de Gallipoli (rive européenne des Dardanelles).
- 1er mai : Le 56e est appelé au secours de la ligne de front française, qui est en train de reculer devant une attaque turque. Leur contre-attaque rétablit la situation. Des combats défensifs se poursuivent jusqu'au 3 mai.
- : Le régiment participe à une offensive alliée "lente et méthodique". Les 8 et 9 mai il est engagé dans les pentes du ravin´
- 28 mai : Une section de 66 hommes prend un fortin turc par surprise, sans coup férir.
- 21 juin : Le commandant du régiment, colonel Noguès, est gravement blessé et doit être remplacé.
- Décimé dans les combats du Kéréves Déré, le régiment est envoyé au repos sur la plage de Seddul-Bar, qui est bombardée fréquemment par les turcs.
- À partir du : le régiment passe à la défensive et continue à subir des pertes par des obus et la dysenterie.
- 10 décembre : Échange de troupes entre les 56e et 58e R.I..C. : toutes les compagnies "noires" (sénégalaises) passent au 58e et toutes les "blanches" (européennes) passent au 56e.
1916
- :
- - Embarquement pour Salonique.
- Débarquement de la brigade en Macédoine. Formation de la 17e D.I.C., par l'adjonction d'une brigade arrivant de France.
- Travaux d'aménagement de la route de Salonique à Serrès.
- 18 au - Pendant les troubles d'Athènes, le 56e embarque à Salonique pour être transporté au Pirée.Finalement, après deux jours il est débarqué et retourne au front.
- - Occupation d'un secteur sur la rive droite de la Strouma inférieure.
- – En première ligne dans la région de Dobrovika quand se déclenche l'offensive bulgare.
- 17 au - Contre-offensive française. Le village de Dolzeli est pris et repris trois fois à l'arme blanche. Le 56e subit des nombreuses pertes.
- septembre – octobre : Retrait du front et reconstitution dans la région de Ostrovo.
- – En première ligne dans la région de Brod (ravin de Kremia).
- - Attaque de Kenali. Le régiment subit à nouveau des nombreuses pertes.
1917
- Hiver relativement calme dans la région de Monastir
- Le 9 mai, le 56e participe à une attaque alliée "de sacrifice", qui cherche à soulager le front roumain en fixant vers le sud une partie des réserves allemandes et bulgares. La position de départ du 56e est très défavorable à l'attaque, dominée par des positions ennemies et sur un sol rocheux. Une première attaque le matin par les bataillons Richard et Pion arrive à prendre quelques tranchées ennemies au prix de beaucoup de morts et blessés mais des contre-attaques obligent les fantassins français à se replier. Le haut commandement (Maurice Sarrail) ordonne une nouvelle attaque, malgré les protestations du commandement du régiment. Les deux bataillons sont à nouveau décimés sans atteindre aucun objectif et sont remplacés par les deux autres bataillons (Montegu et Raymond) qui ne connaissent pas le secteur. Ceux-là reçoivent l'ordre de lancer une troisième attaque et sont également massacrés[2].
- Les débris du 56e sont envoyés au repos pour reconstitution et réentrainement.
1918
En avril 1918, l'organisation de la 17e DIC passe de deux brigades d'infanterie à deux régiments chacune à une structure avec seulement trois régiments. Le 56e est alors dissous.
Chefs de corps
Drapeau du régiment
Il porte les inscriptions[5]:
Références
- ↑ Français Vauvillier et Éric Deroo, « Les tirailleurs sénégalais dans la Grande Guerre : I - France et Dardanelles, 1914-1915 », Militaria Magazine, no 49, , p. 14-19
- ↑ Historique du 56e régiment d'infanterie coloniale : présentement 6e régiment mixte d'infanterie coloniale, (lire en ligne)
- ↑ « Infanterie coloniale, mutations : Armée active », Journal officiel de la République française, (lire en ligne)
- ↑ « Julien LAGARRUE », sur Mémoire des hommes (consulté le )
- ↑ Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
Sources et bibliographie
- Historique du 56e régiment d'infanterie coloniale : présentement 6e régiment mixte d'infanterie coloniale, , 16 p., lire en ligne sur Gallica.
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