5e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons
| 5e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons | |
| Création | comme Gr. A/C Marine, dissous le , reconstitué en GAMAC le . |
|---|---|
| Dissolution | Le . Reconstitution en 1919. Le devient 5e escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie (EAMC) puis 7e EAMC le . |
| Pays | France |
| Branche | Marine nationale, puis Armée de Terre |
| Type | Troupes de marine puis Artillerie puis Cavalerie |
| Rôle | Reconnaissance blindée, liaison, appui feu de l'infanterie et de la cavalerie |
| Effectif | En novembre 1 914 : (théorique) 50 - (réel) non connu. En avril 1 916 : (théorique) officiers 4, sous-officiers 8, troupe 52. |
| Équipement | Autos-canons Peugeot, autos-mitrailleuses Renault |
| Guerres | Campagne contre l'Allemagne (1914-1917) |
Le 5e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (ou 5e GAMAC), constitué début , est l'un des 17 groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons, petites unités d'artillerie légère mobile mises à disposition de l'armée française pendant la campagne contre l'Allemagne.
Création, dénominations et affectations
- Créé début par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, le 5e groupe d'autos-canons de la Marine voit ses deux sections opérer indépendamment l'une de l'autre dès leur départ au front. La 9e section est initialement affectée au Q.G. de la 43e division d'infanterie (DI), elle-même organiquement rattachée au 21e corps d'armée. Du 7 au , elle est affectée à l’artillerie divisionnaire de la 43e DI. En janvier 1915 elle rejoint la 77e DI, elle-même affectée au 33e corps d'armée. En février, elle est affectée à la 23e DI . La 10e section se voit affectée en tant qu’élément non endivisionné à l’état-major du 21e corps d’armée, où elle rejoint la 8e section (4e groupe) pour former un groupement ad hoc, dit « Groupement de Chevigné ».
- Les deux sections sont réunies le pour former définitivement le 5e groupe d'autos-canons de la Marine affecté dans son entier au 21e corps d'armée. Cette affectation dure jusqu'au , date du retour du groupe à Boulogne-Billancourt pour sa dissolution comme unité de Marine le .
- Reconstitué comme unité de cavalerie le , il rejoint la 8e division de cavalerie (DC). En conséquence de la dissolution de la 8e division de cavalerie le , il passe temporairement à l'état-major de la 6e division de cavalerie, où il se trouve en surnombre. Avec le 3e GAMAC, son binôme, il est mis le à la disposition du Groupe d'armées du Nord qui l'affecte quelques jours plus tard à la 2e division de cavalerie. Puis, il est à nouveau réaffecté à la 6e DC en pour revenir au 2e corps de cavalerie en août. Sa dissolution est décidée à effet du .
- Le 5e groupes d'automitrailleuses de cavalerie (AMC) est reconstitué le 1er janvier 1920 pour pour opérer en Algérie et accessoirement en Tunisie. Il est affecté à l’état-major du 19e corps d’armée et administrativement au 5e régiment de chasseurs d’Afrique, en garnison à Alger.
Historique des campagnes et batailles
Campagne contre l'Allemagne
- 1914
- 9e section :
Dès son arrivée au front le , la section participe à l'attaque sur la ligne Carency - Ablain-Saint-Nazaire - Notre-Dame-de-Lorette - Aix-Noulette. Puis elle se rend dans les Flandres belges à Ypres. En novembre, elle prend un service dans un sous-secteur de tranchées à Menin puis revient en France en décembre où elle cantonne à l'arrière avant un engagement du 23 au à Carency.
- 10e section :
A son arrivée au front le , la 10e section est appelée à constituer un groupement ad hoc avec la 8e section du 4e groupe d'autos-canons, l'ensemble étant identifié comme le « Groupement de Chevigné ». Ce groupement opère de concert avec la Batterie du capitaine Drouet à la disposition de la 13e division d'infanterie jusqu'à la fin de l'année à Vermelles, d'abord en reconnaissances et appuis, puis en service de tranchées.
- 1915
- 9e section :
En janvier- février, la section est chargée d'organiser et instruire l'artillerie divisionnaire de la 77e division d'infanterie à Carency puis celle de la 43e DI à Aix-Noulette. On ignore ses emplois de mars à fin mai.
- 10e section :
En janvier- février, la section poursuit son service tranchées. On ignore ses emplois de mars à fin mai.
- Les deux sections réunies dans le 5e Groupe d'autos-canons
Début juin, les deux sections se réunissent en un groupe à Nœux-les-Mines où elle restent apparemment sans emploi. Pourtant, le lieutenant de vaisseau Hergault, arrivé dans l’Artois le avec le 15e groupe d’autos-canons qu'il commande, accompagné des 13e et 14e groupes rapporte :
« Le je reçois l’ordre du général Foch de former par réunion des 5e, 8e, 11e, 15e groupes et de la Batterie Drouet un groupement d’autos-canons rattaché à la 10e armée et chargé de coopérer en entier ou par envoi de groupes isolés soit aux opérations des régiments de cavalerie de corps soit à la protection de convois automobiles de troupes d'infanterie [...] En conséquence, les groupes précités et le 15e groupe sont rassemblés à Croix-en-Ternois (8, 12 et 15), et à Croisette (5, 11 et Batterie Drouet)[1]. »
Le groupement ad hoc ainsi virtuellement formé reste en alerte pendant 12 jours et se voit dissous fin juin sans être intervenu. Chaque groupe d'auto-canons est rendu à son unité de rattachement organique. Le 5e groupe peut alors joindre à Pernes (Pas-de-Calais), le QG de la brigade de spahis auprès duquel il reste jusqu'au 25 septembre. Il déplace ensuite son cantonnement à Monchy-Cayeux jusqu'au 15 novembre, date à laquelle il s'installe à Bruay-en-Artois pour une mission de soutien de veille et d'artillerie près des tranchées.
- 1916
Le service de tranchées se poursuit en janvier, puis le groupe fait mouvement vers Boulogne-Billancourt pour être dissous le 1er mars en tant que groupe de Marine.
Après un mois de préparation et d'entraînement des nouveaux effectifs militaires, le groupe, constitué en GAMAC, rejoint sa nouvelle affectation à Lunéville à la 8e division de cavalerie où il trouve le 3e GAMAC en alternance avec lequel il occupe un sous-secteur en forêt de Parroy tenu de concert jusqu'à fin juillet, à la dissolution de la division.
Après une affectation temporaire à la 6e division de cavalerie dans les Vosges, le 5e GAMAC est affecté le au Groupe d'armées du Nord au sud d'Amiens. On ignore ensuite tout de ses mouvements et opérations jusqu'à la fin de l'année 1916.
- 1917
Affecté initialement au 6e régiment d'artillerie de campagne, le groupe passe à la 6e division de cavalerie le près d’Épernay et cantonne avec les 8e et 17e GAMAC pendant un mois à Mareuil-sur-Aÿ avant de prendre un secteur de tranchées à l'Est de Reims jusqu'à sa dissolution le . Le personnel du 5e GAMAC est dispersé dès son arrivée à Versailles au Centre d’instruction des autos-mitrailleuses (CIAM) le . Le matériel et les voitures sont répartis entre plusieurs groupes.
En Afrique du Nord
On ignore la date exacte de la reconstitution du groupe. Unité de cavalerie d'Afrique en Algérie au moins depuis la mi-1919 à Alger [2], le 5e groupe d'automitrailleuses de cavalerie en garnison à Blida à partir de [3] n'a laissé aucune trace de ses éventuels engagements jusqu'à sa transformation en 5e escadron d'automitrailleuses de cavalerie le [4].
Commandants du 5e groupe
- Période Marine[5].
- Enseigne de vaisseau François de Chevigné ( - ). Il commande également la 10e section et le groupement ad hoc désigné par son nom.
- La 9e section, pendant la période où elle opère indépendamment du groupe, est commandée successivement par l'enseigne de vaisseau Xavier de Carsalade du Pont du 1er au , puis par l'enseigne de vaisseau André Millet du au , date du regroupement des deux sections sous le commandement de l'EV de Chevigné.
- Période Cavalerie[6]
- Capitaine Gaspard Charles Joseph de Bourbon-Châlus ( - ).
- Capitaine René Farcis ( - après 1922).
Pertes du groupe en opérations
Le faible nombre des blessés du 5e groupe réunis dans le tableau ci-dessous ne peut rendre compte de la totalité des pertes subies par cette unité, aucun état réglementaire n'ayant été conservé. L'indication des circonstances de l'événement peut manquer du fait des lacunes des sources. Les engagements qualifiés d'Action AMAC, indiquent des opérations, offensives ou défensives, dans lesquelles il est fait principalement appel aux spécificités de ces unités mobiles composées de voitures blindées, bien armées en mitrailleuses et canons, servies par des personnels expérimentés et solidaires[7].
| Grade | Nom | Date de blessure/décès/disparition | Circonstance |
|---|---|---|---|
| Enseigne de vaisseau de 1re classe | Xavier de Carsalade du Pont | Blessé le | Action AMAC |
| Soldat | Pierre Fourès | Blessé le | Action AMAC |
| Soldat | Kuhnel | Blessé le | Tranchées |
| Soldat | Charles Poiret | Blessé le | Action AMAC |
| Soldat | Jean Cazalis | Blessé le | Inconnue |
| Soldat | Auguste Laffitte | Blessé le | Tranchées |
Distinctions
La 10e section du 5e groupe d'autos-canons de la Marine est incluse dans une citation collective à l'ordre de l'armée lors de son engagement dans la reprise de Vermelles :
« Sont citées à l’ordre du Corps d’Armée coloniale : les batteries d’autos-canons du capitaine d’artillerie coloniale Drouet et les 8e et 10e sections d’autos-canons mitrailleuses des capitaines de réserve de Chevigné et Vilmorin, qui se sont offertes pour servir en première ligne une batterie de 80 millimètres de montagne et ont contribué puissamment à faire tomber la première ligne de défense de Vermelles, village tenu par les Allemands, en soutenant nuit et jour la progression de l’infanterie[8]. »
Personnalités ayant servi au sein du groupe
- Jean Paul Marie d’Arcangues (1889-1941), maréchal-des-logis, descendant d'une famille aristocratique originaire de la commune éponyme du Pays basque.
- Charles Louis Élie Juste Joseph de Beauvau-Craon (1878-1942), lieutenant, descendant d'une famille aristocratique de longue lignée.
- Gaspard Charles Joseph de Bourbon Châlus (1876-1936), lieutenant, apparenté à la lignée des Bourbon Busset.
- Xavier de Carsalade du Pont (1879-1964), enseigne de vaisseau de 1re classe, issu d'une famille aristocratique gasconne.
- François de Chevigné de Poterat (1882-1962), enseigne de vaisseau de 1re classe, comte de Chevigné (titre de courtoisie), fils d'Adhéaume de Chevigné et de Laure de Sade, descendants de familles aristocratiques de longue lignée.
- Charles Émilien Marie Paul Pourroy de Laubérivière de Quinsonas (1880-1967), lieutenant, membre de la famille de Quinsonas, lignée aristocratique du Dauphiné.
Matériels
- Au départ de Vincennes, chaque section est dotée de trois autos-canons Peugeot modèles 1914 et deux autos-mitrailleuses non blindées (une AM Renault et une autre montée sur châssis Panhard pour la 9e section, deux montées sur châssis Renault pour la 10e section), plus un camion de ravitaillement et une voiture de liaison.
- Les autos-canons blindés modèle 1915 sont remis au groupe en . Deux autos-mitrailleuses blindés modèle 1915 sont remis à la 9e section en .
- Tous les véhicules sont équipés du dispositif d'inversion en marche arrière Raulet-Dombret lors de la reconstitution de l'unité en GAMC en à Boulogne-Billancourt[9].
Bibliographie
- Jean Vicaire (préf. Dominique Waquet), Les automitrailleuses de cavalerie (1916-1918), Suresnes, Causseul & Rougeret éditions, , 24 p. (lire en ligne).
- Dominique Waquet, Le 5e Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons : Opérations et personnel (1914 - 1917 et 1920 - 1922), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 38 p. (ISBN 978-2-494553-06-4).
- Dominique Waquet, Les officiers de Marine des groupes d’autos-canons de 37 m/m de la Marine (septembre 1914 – juin 1916) : Analyses et Portraits, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 20 p. (ISBN 978-2-9585590-4-5).
- Dominique Waquet, Les officiers de l’Armée de Terre dans les groupes d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons de la Grande Guerre (septembre 1914 – décembre 1922) : Analyses et Répertoire, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 82 p. (ISBN 978-2-494553-07-1).
Voir aussi
Articles connexes
- Automitrailleuse Renault
- Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
- Taca Tac Teuf Teuf, Journal des groupes d'autos-mitrailleuses
- White TBC
Liens externes
- Blog Clausuchronia, « Automitrailleuses et véhicules de combat à roues », (consulté le ).
- José Luis Castillo, « Armored fighting vehicles in the Great War », (consulté le ).
- Chtimiste, « L'organisation des unités de cavalerie », (consulté le ).
- Chars français, « Un siècle d'histoire des engins-blindés français, Autos-mitrailleuses et autos-canons 1902-1928 », (consulté le ).
Notes et références
- ↑ C. Hergault, Rapport de Quinzaine du 1er au 20 juin 1915, Service historique de la Défense, MV SS Fe 5/15e groupe/18, cité par D. Waquet, Le 8e groupe ..., p. 9.
- ↑ Le capitaine Farcis devait prendre le commandement du 5e groupe en août 1919, mais victime d'un accident de circulation, il doit différer sa prise de fonction au début de l'année 1920 (Registre matricule et Le Petit parisien, 8 septembre 1919, p. 3).
- ↑ « Département d’Alger – Blida – Arrivée d’un groupe d’autos-mitrailleuses », L'Écho d'Alger, 13 mars 1920, p. 2.
- ↑ « Emplacement principal des troupes au 1er août 1922 », Almanach illustré du Petit Parisien, Paris, 1923, p. 309-311 (Lire en ligne).
- ↑ D. Waquet, Officiers Marine.
- ↑ D. Waquet, Officiers Terre.
- ↑ D. Waquet 5e groupe, p. 22, 25-32.
- ↑ Ordre du jour du corps d'armée coloniale n°49 du (Journal officiel, , p. 533).
- ↑ Les ingénieurs Raulet et Dombret déposent leur brevet le (Voir le texte).
- Portail de l’Armée française
- Portail de la Première Guerre mondiale
- Portail de l’histoire militaire