4e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons
| 4e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons | |
| Le Cne de Castellane et le 4e GAMAC Hooge (Belgique) | |
| Création | en tant que Gr. A/C Marine, dissous le , reconstitué en GAMAC fin mai 1916. |
|---|---|
| Dissolution | Le devient 4e escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie (EAMC). |
| Pays | France |
| Branche | Marine nationale, puis Armée de Terre |
| Type | Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons |
| Rôle | Reconnaissance blindée, liaison, appui feu de l'infanterie et de la cavalerie |
| Effectif | En : (théorique) 50 - (réel) 50. En : (théorique) officiers 4, sous-officiers 8, troupe 52. |
| Équipement | Autos-canons Peugeot, autos-mitrailleuses Renault, automitrailleuse White TBC |
| Guerres | Campagne contre l'Allemagne (1914-1918) |
| Décorations | Croix de guerre 1914-1918 une palme une étoile de vermeil |
| Commandant historique | capitaine Jean de Castellane |
Le 4e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (ou 4e GAMAC), constitué début , est l'un des 17 groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons, petites unités d'artillerie légère mobile mises à disposition de l'armée française pendant la campagne contre l'Allemagne.
Création, dénominations et affectations
- Créé début par le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, le 4e groupe d'autos-canons de la Marine voit ses deux sections opérer indépendamment l'une de l'autre dès leur départ au front. La 7e section, sous les ordres du lieutenant de vaisseau Thirion, commandant du groupe, est initialement affectée à l'état-major du 2e corps de cavalerie (CC) qui, en fonction des opérations l'affecte temporairement soit à la 4e division de cavalerie (DC), soit à la 5e DC. La 8e section se voit affectée en tant qu’élément non endivisionné à l’état-major du 21e corps d'armée, où elle rejoint la 10e section (5e groupe) pour former un groupement ad hoc, dit « Groupement de Chevigné », du nom du chef de cette section.
- Les deux sections sont réunies en groupe le sous l’autorité du général commandant la 4e DC jusqu'à la dissolution du 4e groupe comme unité de la Marine, le . Dès sa reconstitution comme unité de cavalerie quelques semaines plus tard, le 4e GAMAC est à nouveau affecté à la 4e DC et le reste jusqu'à l'armistice.
Historique des campagnes et batailles
Campagne contre l'Allemagne
- 1914
- 7e section :
Dès son arrivée au front le , la section participe à l'attaque à la défense du secteur nord de Béthune. Puis elle est dirigée vers les Flandres belges dans la région d'Ypres à Poperinge où elle stationne jusqu'au 20 novembre, lorsqu'elle est mise à la disposition de la 2e brigade de marche de la 2e division marocaine près de Nieuport. Elle participe, en décembre, à diverses opérations montées par des fusiliers-marins dans les canaux en arrière de la côte où elle subit ses premières pertes[1].
- 8e section :
À son arrivée au front le , la 8e section est appelée à constituer un groupement ad hoc avec la 10e section du 5e groupe d'autos-canons, l'ensemble étant identifié comme le « Groupement de Chevigné ». Ce groupement opère de concert avec la Batterie du capitaine Drouet à la disposition de la 13e division d'infanterie jusqu'à la fin de l'année à Vermelles, d'abord en reconnaissances et appuis, puis en service de tranchées.
- 1915
- 7e section :
En janvier-février, la section, de retour en France, stationne à Saint-Pierre-Brouck, non loin de Gravelines puis à la mi-février gagne Vieil-Hesdin pour repos et instruction.
- 8e section :
En janvier-février, la section poursuit son service de tranchées à Vermelles.
- Les deux sections sont réunies dans le 4e groupe d'autos-canons
- Le 4e GAMAC à Houvin-Houvigneul.
-
-
Après avoir passé les mois de mars et avril à Wailly au sud-est d'Arras, le 4e groupe fait mouvement vers le sud en mai. Il cantonne successivement à Givenchy-le-Noble et Houvin-Houvigneul, et poursuit par petites étapes dans la Somme jusqu'à fin août. En septembre, le groupe est transféré dans la région de Chalons-sur-Marne en vue d'engagements vers Saint-Souplet qui sont régulièrement annulés. De fin octobre à la fin de l'année 1915 le groupe sert dans les tranchées de Prunay et Auberive à l'Est de Reims.
- 1916
- Poursuite du service de tranchées à Prunay puis à Baconnes après 3 semaines de repos en mars et jusqu'au retour à Boulogne-Billancourt pour dissolution le 24 avril en tant que groupe de Marine.
- Depuis sa reconstitution en groupe mixte d'autos-mitrailleuses et autos-canons (GAMAC) de cavalerie en , le 4e groupe reste sans emploi, à l'exception de la première quinzaine de juin où il s'intègre à un sous-secteur de tranchées à l'est de Reims. Durant tout le deuxième semestre, il est transporté de cantonnement en cantonnement principalement dans l'Oise pour s'installer du au à Courcelles-sur-Vesles (Marne).
- 1917
- De la mi-janvier à mai le 4e groupe continue ses mouvements entre des cantonnements dans la Marne et l'Aube sans être engagé.
- De juin à fin novembre le groupe assure un service de tranchées à Prunay, à l'est de Reims et pendant ce temps cantonne à Bouzy.
- Après trois semaines de repos dans l'Oise, il revient près de Bouzy pour reprendre le service de tranchées le .
- 1918
- Le service de tranchées se termine à la mi-janvier, ce qui permet au groupe de cantonner à l'arrière du front dans l'Aube près de Romilly jusqu'à la fin février. Puis il passe les trois premières semaines de mars au château de Saran à Chouilly près d’Épernay avec les 3e, 6e, 8e, et 15e groupes.
- De là ils se dirigent à l'est de Roye (Somme) pour y être engagés du 25 au , puis à Orvillers (Oise) les 30 et .
- Engagements à Ville-Savoye, près de Fismes (Marne) du 27 au , puis à Château-Thierry du 1er au .
- Engagement à Chaudun (Aisne) le .
- Engagements dans la Somme vers Montdidier, Fescamps, Tilloloy, du 9 au .
- À partir du , le 2e corps de cavalerie et tous ses GAMAC (les 3e, 4e, 6e, 8e, 9e, 10e, 15e et 17e GAMAC) gagnent Roeselare (Roulers) pour être engagés dans la bataille de la Lys et de l'Escaut jusqu'à l'armistice.
Après l'armistice en Belgique
- 1918
- Deuxième quinzaine de novembre, le 4e groupe fait mouvement en Belgique pour stationner près de Liège.
- Le groupe quitte Liège le pour gagner l'Allemagne via le Luxembourg. Il arrive à Trèves, où il défile le pour rapidement gagner Zell (Rhénanie-Palatinat).
Troupe d'occupation en Allemagne
- 1919
- Après trois mois et demi de stationnement à Zell , le 4e groupe stationne à Nieder-Ingelheim (aujourd'hui Ingelheim am Rhein), non loin de Mayence en avril. On ignore ensuite son lieu de stationnement au moins jusqu'à la fin de 1919.
- 1920-1922
- Malgré le rattachement du 6e régiment de cuirassiers, régiment d'affectation organique des 4e et 15e groupe AMC, à l'Armée du Rhin, on n'a pas de trace de leurs stationnements en 1920 et au premier semestre de 1921.
- Le les troupes françaises, dont les 4e, 14e et 15e groupes d'automitrailleuses de cavalerie (AMC) devenus escadrons d'automitrailleuses de cavalerie franchissent le Rhin et en occupent la rive droite. Ils sont désormais réunis dans le 4e groupe d'escadrons d'autos-mitrailleuses de cavalerie, sous les ordres d'un chef d'escadron[2].
Commandants du 4e groupe
- Période Marine[3].
- Lieutenant de vaisseau Claude Thirion (fin - ). Il commande également la 7e section.
- La 8e section, pendant la période où elle opère indépendamment du groupe, est commandée par l'enseigne de vaisseau de 1ère classe Henri Levêque de Vilmorin[3] du au , date du regroupement des deux sections sous le commandement du LV Thirion.
- Période Cavalerie[4]
- Capitaine Jean de Castellane ( - ).
- Capitaine Guy de Rivière de la Mure, par intérim pendant l'absence pour blessure du Cne de Castellane du au puis à compter du jusqu'à fin .
- Lieutenant François Christiany, par intérim pendant diverses absences pour quelques jours du Cne de Castellane en 1918.
- Capitaine Victor Doucerain ( - ).
- Capitaine Jules Moppert, à partir du .
Pertes du groupe en opérations
D'après les informations disponibles, les pertes du 4e groupe d'autos-mitrailleuses, 41 blessés, tués et disparus, sont les plus élevées parmi les 17 unités de ce type, du fait des engagements violents le à Nieuport (Belgique), fin à Rollot (Somme) et fin à Fère-en-Tardenois (Marne). Seuls sont recensés ci-dessous les hommes tués au combat, auxquels il convient d'ajouter le maréchal-des-logis Charles Le Comte du Colombier, mort de la grippe foudroyante en Belgique le , déclaré « mort pour la France »[5].
| Grade | Nom | Date du décès | Circonstance |
|---|---|---|---|
| Matelot | François Fuster | Tué le | Engagement AMAC |
| Matelot | René Calvarin | Tué le | Opération à Nieuport |
| Matelot | Pierre Tymen | Tué le | Opération à Nieuport |
| Matelot | Georges Bastien | Tué le | Bombardement aérien |
| Soldat | Georges Langlois | Tué le | Tranchées |
| Soldat | Zambeaux | Tué le | Tranchées |
| Soldat | Brichet | Tué le | Tranchées |
| Soldat | Cuvelier | Tué le | Engagement AMAC |
| Brigadier | Béguet | Tué le | Engagement AMAC |
| Soldat | Florentin Henri Cavelier | Mort le | Engagement AMAC |
On qualifie d'« engagement AMAC » une opération brève (de quelques heures à 2/3 jours) et violente qui exploite toutes les qualités des groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons : mobilité, puissance de feu, audace et compétence des hommes.
Distinctions et décorations
- La 3e section du 4e Groupe AMAC reçoit une citation à l’ordre de la 5e armée du :
« La 3e section du 4e groupe AMAC, dans la nuit du 29 au , soumise en terrain complétement découvert à un très violent bombardement au cours duquel les 2/3 de son effectif ont été mis hors de combat, n’en a pas moins continué son tir sous les rafales d’artillerie, énergiquement commandée par le lieutenant d’Andurain, qui, blessé au début de l’action, est resté à sa tête prenant en outre le commandement d’un peloton de cavalerie de soutien dont le chef venait d’être tué[6]. »
Cette citation entraîne l'attribution à la section de la Croix de guerre avec palme. Ce fait, unique au sein des GAMAC, autorise que le fanion du groupe arbore la décoration et que soit apposé l'insigne de celle-ci sur les portières de ses voitures.
- Le 4e Groupe reçoit le une citation à l’ordre du 2e corps de cavalerie :
« Le 4e Groupe d’Autos-canons et autos-mitrailleuses sous le commandement du capitaine de Castellane, concourant de la façon la plus efficace aux opérations du 27 au , éclairant et couvrant leur Division, harcelant sans cesse l’ennemi en maints endroits différents, maintenant les liaisons et rapportant des renseignements toujours contrôlés. Le 30, ce groupe appuyait encore la contre-attaque et contribuait à maintenir l’ennemi par la hardiesse de tous et l’efficacité de ses feux[7]. »
Cette citation vaut au fanion du groupe d’être décoré de la Croix de guerre le .
- Le 4e Groupe reçoit le une citation à l’ordre de l’armée :
« Le 4e Groupe d'autos-canons autos-mitrailleuses, pendant les combats récents, sous le commandement du capitaine de Castellane, a combattu avec une ardeur et un dévouement qui ont fait l'admiration des zouaves et des tirailleurs, accompagnant les vagues d'attaque, les précédant au besoin, a, par des feux meurtriers exécutés à petite distance, contribué largement au succès de notre Infanterie[6],[8]. »
Personnalités ayant servi au sein du groupe
- Carl Marie Paul Blanchet de la Sablière (1895-1979), maréchal-des-logis, membre d'une lignée aristocratique, pratique les sports nautiques, champion olympique de voile aux Jeux olympiques d'été de 1928 d'Amsterdam.
- Henri Lévêque de Vilmorin (1883-1944), enseigne de vaisseau de 1re classe, membre de la famille fondatrice au XVIIIe siècle de la société Vilmorin, producteur de graines et semences. Il est en outre, par sa soeur, l'oncle d'Honoré d'Estienne d'Orves, héros de la Résistance.
- Jean de Castellane (1868-1965), capitaine de réserve, homme politique, député de 1919 à 1941, président du Conseil municipal de Paris en 1930-1931, membre d'une famille aristocratique de renom, frère de Boni de Castellane.
Matériels
- Lors de sa constitution
En tant que groupe d'autos-canons de la Marine, le 4e groupe est équipé de six autos-canons sommairement blindés, construits sur un châssis Peugeot torpédo type 146, de 1913, muni de son moteur 18 HP et d'autos-mitrailleuses de fortune, deux sur châssis Delaunay-Belleville et deux sur châssis Delahaye[9] rapidement renvoyées à Vincennes pour être remplacées par des autos-mitrailleuses sur châssis Renault ED, type 1914, dotées d'une faible protection blindée, munies du même moteur.
- Dotation en blindés modèles 1915
Le 4e groupe reçoit les nouvelles modèles d'autos-canons à l'épreuve de la balle perforante allemande (dite balle S) le . Les autos-mitrailleuses blindées modèle 1915 sont livrées en mai 1915.
- Dotation en autos-mitrailleuse-canon White TBC
Comme les autres GAMAC appelés sur les Théâtres d'opérations extérieurs, le 4e groupe a probablement été doté d'autos-mitrailleuse-canon construits selon les dessins et brevets de MM de Ségur et Lorfeuvre sur des châssis américains White TBC. On ignore cependant la date à laquelle ces véhicules auraient été remis au groupe.
- Autres véhicules
Initialement doté de deux camions de ravitaillement Peugeot, le groupe reçoit deux camions supplémentaires Mors en . Une deuxième voiture de liaison reçue en rejoint la première fournie en .
Bibliographie
- Nicolas Beaupré, « Occuper l’Allemagne après 1918 », Revue historique des armées, no 254, , p. 9-19 (lire en ligne).
- François René Boullaire, Historique du 2e corps de cavalerie du 4 octobre 1914 au , d'après les archives historiques du ministère de la guerre, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 503 p.
- François René Boullaire et Cdt Brun, « Le 2e corps de cavalerie dans les Flandres du 9 avril au 3 mai 1918, Le Kemmel », Revue militaire générale, t. 18, , p. 425-475 (lire en ligne).
- François Vauvillier, Le grand album des automitrailleuses de la victoire, Paris, Histoire & Collections, , 168 p. (ISBN 979-10-380-1314-8).
- Jean Vicaire (préf. Dominique Waquet), Les automitrailleuses de cavalerie (1916-1918), Suresnes, Causseul & Rougeret éditions, , 24 p. (lire en ligne).
- Dominique Waquet, Le 4e Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons : Opérations et personnel (1er octobre 1914 - 31 octobre 1922), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 63 p. (ISBN 978-2-9585590-3-8).
- Dominique Waquet, Les officiers de Marine des groupes d’autos-canons de 37 m/m de la Marine (septembre 1914 – juin 1916) : Analyses et Portraits, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 20 p. (ISBN 978-2-494553-08-8).
- Dominique Waquet, Les officiers de l’Armée de Terre dans les groupes d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons de la Grande Guerre (septembre 1914 – décembre 1922) : Analyses et Répertoire, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 82 p. (ISBN 978-2-494553-07-1).
Voir aussi
Articles connexes
- Armistice du 11 novembre 1918, principales clauses.
- Automitrailleuse Renault
- Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
- Occupation de la Rhénanie
- Taca Tac Teuf Teuf, Journal des groupes d'autos-mitrailleuses
- White TBC
Liens externes
- Blog Clausuchronia, « Automitrailleuses et véhicules de combat à roues », (consulté le ).
- José Luis Castillo, « Armored fighting vehicles in the Great War », (consulté le ).
- Chtimiste, « L'organisation des unités de cavalerie », (consulté le ).
- Chars français, « Un siècle d'histoire des engins-blindés français, Autos-mitrailleuses et autos-canons 1902-1928 », (consulté le ).
Notes et références
- ↑ Charles Le Goffic, Saint-Georges et Nieuport, les derniers chapitres de l'histoire des fusiliers-marins (25 novembre 1914-6 décembre 1915), Paris, Plon, (lire en ligne), p. 36.
- ↑ « Escadrons d’Autos-Mitrailleuses de Cavalerie », La France militaire, , p. 1.
- D. Waquet, Officiers Marine.
- ↑ D. Waquet, Officiers Terre.
- ↑ D. Waquet 4e groupe, p. 35 et annexe I.
- « Les citations collectives à l’ordre de l’Armée de la cavalerie pendant la grande Guerre : Citations à l'ordre de l'armée d'unités inférieures au régiment - Groupes d'autos-canons », Revue de la cavalerie, vol. 35e année, no 6, , p. 363-366 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Ordre n°415 du général Robillot, commandant le 2e CC (Journal des marches et opérations du 4e GAMAC, vue 12).
- ↑ Journal officiel, , p. 5714.
- ↑ F. Vauvillier, p. 79.
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