18e groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie

18e groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie

White TBC du 18e groupe
(1921 Ras-Tarcha)

Création
Dissolution Devient 18e escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie (EAMC) le puis 17e EAMC le
Pays France
Branche Armée de Terre
Type Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons
Rôle Reconnaissance blindée, liaison, appui feu de l'infanterie et de la cavalerie
Équipement Autos-mitrailleuses White TBC
Guerres Campagne du Maroc

Le 18e groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie est une petite unité d'artillerie légère mobile créée en 1920, mise à la disposition du résident général de France au Maroc, commandant en chef les troupes d'occupation, pour contribuer à la pacification du protectorat français au Maroc.

Création, dénominations et affectations

La date de constitution du 18e groupe d'AMC n'est pas connue avec précision, son existence au début de 1920 étant seulement déduite de plusieurs nominations d'officiers au titre de cette unité. Son affectation aux troupes d'occupation du Maroc est confirmée, même si sa présence dans le protectorat n'est pas signalée en 1920 sous son nom de « 18e groupe AMC»[1]. La participation d'autos-mitrailleuses à des opérations offensives et défensives contre les rebelles et partisans, opposés à la présence française, reste anonyme dans les récits des exploits des colonnes et autres groupes mobiles, constitués à l'occasion d'une mission précise et rapidement dissous. Néanmoins, ce 18e groupe AMC, dont la nouvelle dénomination devient 18e escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie (EAMC) au puis 17e EAMC le , est bien localisé au Maroc à cette date[2].

Le 18e groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie, ne doit pas être confondu avec le 18e groupe d'autos-canons de la Marine, nom donné le à la « Batterie Drouet » constituée en au Havre.

Opérations

Trois opérations permettent de mesurer l'implication des sections du 18e groupe dans la Campagne du Maroc[3]

L'occupation d'Ouezzane ()

Le deux groupes mobiles, l'un de Fès, l'autre de Meknès sont concentrés à Aïn-Defali. « Ces troupes étaient dotées d'une artillerie importante ; elles avaient en outre une compagnie de chars d'assaut et des autos-mitrailleuses[4]. »

La citation du lieutenant Pernet confirme la présence d’une section du 18e groupe dans cette opération :

« A fait preuve au cours du combat du des plus belles qualités d'énergie, d'activité et d’allant. Entraînant sa section d’A.M.C. dans un terrain extrêmement difficile où les tanks eux-mêmes cheminaient avec peine, est arrivé dans Aïn-Chemina avec les premiers cavaliers, contribuant à assurer le nettoyage du village et l'occupation par l'infanterie de la position conquise, malgré un violent retour offensif des Djebala (Opérations du Gharb, Maroc)[5] »

La réduction de la poche d'El Bekrit ()

L’objectif des autorités françaises pour 1921 est de poursuivre la pacification de la région des Zaïans et de faire disparaitre la zone de dissidence dans la région sud de Meknès. Une vaste opération de juin à , a pour objectif de réduire la poche d'El Bekrit. « En juin – juillet les communications du poste de Bekrit avec l’arrière furent renforcées par la construction de plusieurs postes commandant la piste d’accès. Nos troupes attaquaient le 26 juin les contingents rebelles en les délogeant successivement du col de Tizi-N’Lafit, des Koubbats … puis du Ras-Tarchas à 6 km au sud-ouest[6]. »

La 1re section du 18e groupe d’AMC est engagée dans les premières semaines de l’opération. Elle reçoit une citation à l’ordre des Troupes d’occupation du Maroc ainsi libellée :

« Unité qui sous les ordres de son chef, le lieutenant de Gaulejac, a très brillamment manœuvré au cours du ravitaillement de Bekrit du 26 au pour mieux remplir sa mission à courte distance de l'ennemi en protégeant constamment l'infanterie dans ses progressions et pendant la construction du poste[7]. »

Mission de protection de convois (1922)

Cette citation rend compte du type de mission confiée au groupe :

« De Gaulejac Joseph Marie, lieutenant commandant la première section d’AMAC, chargé d'assurer avec cette section la protection des convois du groupe mobile de Badla au cours des opérations de 1922, a rempli sa mission d'une façon parfaite. S'est particulièrement distingué en assurant dans une région dangereuse la sécurité de plusieurs convois d’automobiles, réussissant à déjouer toutes les tentatives des dissidents grâce aux habiles dispositions qu’il avait prises[8]. »

Commandants du groupe

  • Capitaine Henri Bruyant, premier commandant du nouveau 18e groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie (AMC) constitué fin 1919 ou début 1920. Il quitte ce nouveau groupe le pour le 2e groupe d'AMC.
  • Capitaine Aymar de Dampierre, lui-même venant du 2e groupe d'AMC ( - ).
  • Capitaine Raymond Juin de Baissé affecté le , conserve ce poste jusqu'au .

Matériels

Le 18e groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie (AMC) est entièrement équipé des nouvelles autos-mitrailleuses de Ségur-Lorfeuvre sur châssis White TBC.

Bibliographie

  • Arnaud de Menditte et Jean Nicot, Répertoire des archives du Maroc, série 3 H, fascicule 1, Vincennes, Ministère de la Défense, Service historique, , 192 p. (lire en ligne).
  • Paul Pollacchi, Atlas colonial français. Colonies, Protectorats et pays sous-mandat, Paris, L'Illustration, , 319 p., 56 cartes (lire en ligne), voir planche 10, p. 95-97.
  • François Vauvillier, Le grand album des automitrailleuses de la victoire, Paris, Histoire & Collections, , 168 p. (ISBN 979-10-380-1314-8).
  • Dominique Waquet, Le 16e Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons, Batterie Drouet, 18e groupe d'autos-canons, 18e groupe AMC : Opérations et personnel (7 octobre 1914 - 31 octobre 1922), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 61 p. (ISBN 978-2-494553-05-7), p. 33-35.

Notes et références

  1. Ministère de la Guerre, Annuaire officiel de l’Armée Française pour 1920-1921, Paris, Berger-Levrault, 1920, 2627 p. (Lire en ligne). Apparait parmi les troupes d'occupation du Maroc placées sous l'autorité du général Lyautey, résident général, un 1er groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons de cavalerie (p. 117), qui ne peut être celui qui porte officiellement ce numéro, celui-ci étant alors en garnison à Saint-Germain-en-Laye affecté à la 4e brigade légère de la 1re division de cavalerie (Id. p. 64).
  2. « Escadrons d’Autos-Mitrailleuses de Cavalerie », La France militaire, , p. 1.
  3. D. Waquet 18e groupe.
  4. La Martinière, « Les nouvelles zones pacifiées, l’occupation d’Ouezzân », France-Maroc, no 11,‎ 4e année, p. 224-234 (lire en ligne).
  5. Citation à l’ordre de la subdivision de Meknès du , Registre matricule du Lt Pernet, cité par D. Waquet, 18e groupe.
  6. « Le Maroc militaire, les opérations aux environs de Bekrit », France-Maroc, no 62,‎ 6e année, p. 5 (lire en ligne).
  7. France-Maroc, janvier 1922, p. 6.
  8. Citation à l'ordre de la région de Meknès (Registre matricule du département de Haute-Garonne, bureau de Saint-Gaudens, classe 1907, matricule 553 ; Archives départementales de la Haute-Garonne, 11R338, vues 74-79/770, cité par D. Waquet 18e groupe, p. 53).
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