13e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons
| 13e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons | |
| Une halte du 13e groupe (Bonnières juillet 1915) | |
| Création | comme Gr. A/C Marine, dissous le , reconstitué en GAMAC le même jour au front. |
|---|---|
| Dissolution | Dissous en et reconstitué en , devient 13e escadron d'automitrailleuses de cavalerie (EAMC) le puis 5e EAMC le . |
| Pays | France |
| Branche | Marine nationale, puis Armée de Terre |
| Type | Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons |
| Rôle | Reconnaissance blindée, liaison, appui feu de l'infanterie et de la cavalerie |
| Effectif | En : (théorique) 50 - (réel) 49. En : (théorique) officiers 4, sous-officiers 8, troupe 52. |
| Garnison | Melun |
| Équipement | Autos-canons Peugeot, autos-mitrailleuses Renault, Automitrailleuse White TBC |
| Guerres | Campagne contre l'Allemagne (1914-1918) |
| Fourragères | Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 |
| Décorations | Croix de guerre 1914-1918 trois palmes |
Le 13e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (ou 13e GAMAC), constitué en , est l'un des 17 groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons, petites unités d'artillerie légère mobile mises à disposition de l'armée française pendant la campagne contre l'Allemagne.
Création, dénominations et affectations
Créé au début de par l'état-major du gouverneur militaire de Paris, le 13e groupe d'autos-canons de la Marine lui reste affecté jusqu'au lorsqu'il est rattaché à la 5e division de cavalerie, organiquement affectée au 2e corps de cavalerie. Le groupe est dissous au front en tant qu'unité de Marine le et immédiatement recréé comme unité de l'armée de terre sous le nom de 13e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons, toujours organiquement affecté à la 5e division de cavalerie. Ce rattachement perdure jusqu'à la fin des hostilités et est maintenu dans l'après-guerre.
Le 13e groupe d’autos-mitrailleuses de cavalerie (A.M.C.) très vraisemblablement dissous en , reconstitué sous ce nom en devient 13e escadron d’autos-mitrailleuses de cavalerie (EAMC) le puis 5e EAMC le .
Historique des campagnes et batailles
Campagne contre l'Allemagne
- 1914
Jusqu'à fin décembre le groupe est à l'instruction à Vincennes.
- 1915
- Dès qu'il est opérationnel, début janvier, le 13e groupe de Marine est affecté au camp retranché de Paris pour prendre un service de défense contre aéronefs à Athis-Mons puis à Wissous. Il y reste tout l'hiver et au printemps.
- Affecté à la 5e division de cavalerie (DC) le , il rejoint son état-major quelques jours plus tard à Izel-les-Hameaux. Plusieurs stationnements dans le Pas-de-Calais, sans emploi particulier, jalonnent la vie du groupe pendant l'été.
- Le 12 septembre le groupe est dirigé vers le front de la Marne, sa DC, de concert avec les 4e et 7e divisions de cavalerie, devant participer à une importante offensive au nord de Suippes. Cette opération étant annulée, la 5e DC retourne vers Épernay pour cantonner à Esternay afin de prendre un service dans les tranchées à Prunay le .
- En novembre le cantonnement est déplacé à Tours-sur-Marne pour permettre au groupe de poursuivre dans les tranchées non loin de Prosnes (est de Reims).
- 1916
- Le groupe continue d'assurer son service aux tranchées jusqu'au , jour où il est dissous au front et reformé immédiatement comme 13e groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (GAMAC) de l'armée de terre.
- En juillet et août il assure un service de tranchées à l'est de Reims à partir de son cantonnement d'Ambonnay.
- D'août à fin décembre, cantonné à la caserne Clarental à Lunéville il assure un service de tranchées à Hénaménil.
- 1917
- Durant le premier trimestre le groupe stationne dans les Vosges et dans le Doubs à Montbéliard sans engagement particulier.
- D'avril à fin mai il revient à l'ouest de Reims et dans l'Oise pour finalement installer son cantonnement à Nampcel pour cinq mois et demi, ce qui le place non loin de la basse forêt de Coucy, où il assure pendant ce temps un service de tranchées.
- À la mi-novembre, le groupe est retiré du front pour une période de repos qui l'amène à Chantilly puis à Luzarches jusqu'à fin décembre.
- 1918
- De retour à Nampcel pour tout le premier trimestre, le 13e GAMAC est engagé dans la défense de Noyon les 22 et . Sa conduite au cours des combats lui vaut une citation à l'ordre de l'armée. Trois jours plus tard, il fait mouvement en urgence vers Montdidier où il contribue à protéger l'infanterie dans une opération de repli très périlleuse du 28 au , engagement au cours duquel un de ses hommes est blessé, un maréchal-des-logis et le capitaine Dubois tués.
- D'avril à fin mai le groupe est au repos d'abord dans la région des Andelys, puis près d'Épernay. Il est alors appelé à participer à la défense de Fismes fin mai et doit faire face à de violents engagements.
- En juin, le groupe se replie au sud de la Marne, intervient à l'ouest d'Épernay du 16 au dans des combats violents[1], avant d'occuper divers stationnements dans l'Aube, de nouveau dans la Marne vers Chalons, puis à proximité de Saint-Dizier où l'armistice interrompt ces mouvements plus ou moins erratiques.
Après l'armistice en France
- 1918-août 1919
- Cinq jours après l'armistice, le 13e groupe revient des Vosges par la Lorraine, passe à Lunéville et Baccarat pour gagner Le Raincy (Seine-Saint-Denis) où il cantonne à partir du . Les 11e et 13e GAMAC reçoivent la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre le 18 mars 1919 lors d'une prise d'armes suivie d'un défilé. Le 13e groupe reste au Raincy jusqu'au lorsqu'il est temporairement affecté, avec le 8e et le 11e GAMAC, aux troupes d'occupation en Allemagne à Mayence. Il est rapatrié le à Melun, où il est dissous quelques jours plus tard.
- 1922
Des travaux sur le groupe et d'après les nominations d'officiers, il ressort que le groupe est reconstitué en janvier 1922 en tant que 13e groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie (AMC). Il apparait rester en garnison à Melun.
Commandants du 13e groupe
- Période Marine[2].
- Lieutenant de vaisseau Léon Masquart ( - ) qui commande également la 25e section.
- L'enseigne de vaisseau de 1re classe François de Tonquédec, chef de la 26e section depuis la création du groupe jusqu'au .
- Période Cavalerie[3]
- Capitaine Debruges du au [4].
- Capitaine René Dubois ( - ), mort pour la France.
- Lieutenant puis capitaine Armand Gelin ( - ).
- Capitaine Camille de Séroux à partir du .
Pertes du groupe en opérations
Les travaux sur le 13e groupe ne font mention que des pertes présentées ci-dessous. Au vu des pertes des autres groupes, il est probable que d'autres pertes n'ont pu être repérées. Une Action AMAC qualifie une opération dans laquelle il a été fait principalement appel aux spécificités de ces unités mobiles composées de voitures blindées, bien armées en mitrailleuses et canons, servies par du personnel expérimenté et solidaire[5],[6].
| Grade | Nom | Date de blessure/décès/disparition | Circonstance |
|---|---|---|---|
| Soldat | Henri Labarthe | Blessé le | Tranchées |
| Maréchal-des-logis | Louis Caron | Tué le | Action AMAC |
| Soldat | Paul Janvier | Tué le | Action AMAC |
| Capitaine | René Dubois | Tué le | Action AMAC |
Distinctions et décorations
Le 13e Groupe mixte d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons reçoit trois citations à l’ordre de l’armée :
- Citation à l'ordre de la 1re armée du :
« Unité animée tout entière du plus bel esprit offensif et d'un courage hors de pair. A, sous le commandement du capitaine Dubois, tué en pleine action sur une auto-mitrailleuse dont il dirigeait le tir, joué un rôle extrêmement brillant le , contribuant à la reprise d'un village âprement défendu par l'ennemi, lui occasionnant des pertes considérables, n'hésitant pas à se lancer au milieu des tirailleurs ennemis, jetant la panique dans leurs rangs et ramenant dans nos lignes une mitrailleuse allemande et ses quatre servants prisonniers[7],[8]. »
- Ordre du Grand quartier général n°13742 "D" du :
« Sous le commandement du capitaine Gelin, a exécuté au cours des journées de combat au nord de la Marne, du 28 au , des reconnaissances hardies et fructueuses. Grâce à son heureuse intervention, le , a permis le mouvement d'un bataillon menacé par un ennemi très supérieur en nombre, et en plein bois. Entouré de toutes parts par les Allemands qui s'étaient avancés jusqu'à vingt mètres de ses voitures, leur a infligé des pertes sérieuses pendant plus d'une heure de combat acharné[7]. »
Ces deux citations lui valent de se voir attribuer le la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre, épinglée sur son fanion par le général Humbert, commandant la 3e armée, lors d’une prise d'armes à Vincennes le [9].
S’y ajoute cette citation du à l’ordre de l’armée, prononcée dans des termes identiques à celles des 11e et 16e groupes :
« Le 13e Groupe d’autos-canons et autos-mitrailleuses : engagé dans la bataille au cours d’opérations récentes sous les ordres du capitaine Gelin a donné la preuve d’une audace et d’une endurance remarquables. Sans cesse sur la brèche, a pris part journellement à de durs combats, harcelant l’ennemi, accompagnant à différentes reprises les vagues d’assaut d’infanterie, contribuant à faciliter leur progression ou couvrant leur retraite. A assuré les service des liaisons sous les feux les plus violents, tenant le commandement au courant des projets de l’ennemi et rapportant des renseignements toujours contrôlés. Cette unité a donné à tous le plus bel exemple de hardiesse et de mépris du danger et a rendu, dans une période difficile les plus éminents services[10]. »
Personnalités ayant servi au sein du groupe
- Lucien Bechmann (1880-1968), soldat, brigadier, maréchal-des-logis, architecte.
- Bruno Leydet (1890-1962), maréchal-des-logis, promu sous-lieutenant, homme de lettres, publie sous le nom de Bertrand Defos, contributeur de Taca Tac Teuf Teuf.
- Charles Millevoye (1881-1915), sous-lieutenant, fils de Lucien Millevoye, député, rédacteur en chef du journal La Patrie.
- Henri Marie Pierre François de Quengo de Tonquédec (1872-1954), enseigne de vaisseau de 1re classe, membre d'une famille subsistante de la noblesse française d'origine bretonne.
Matériels
- Lors de sa constitution
En tant que groupe d'autos-canons de la Marine, le 13e groupe est équipé de six autos-canons sommairement blindés, construits sur un châssis Peugeot torpédo type 146, de 1913, muni de son moteur 18 HP et de quatre autos-mitrailleuses Renault ED, type 1914, dotées d'une faible protection blindée, munies du même moteur.
- Dotation en blindés modèles 1915
Le 13e groupe reçoit les nouveaux modèles d'autos-canons à l'épreuve de la balle perforante allemande (dite balle S) le . Il en est cependant désaisi un mois plus tard au profit du 3e groupe et ne récupère un nouvel ensemble que fin mars. Les autos-mitrailleuses blindées modèle 1915 sont livrées en .
- Dotation en autos-mitrailleuse-canon White TBC
À une date non connue mais avant le lorsqu'il défile à Vincennes, le groupe est doté des nouvelles autos-mitrailleuse-canon construites selon les dessins et brevets de MM de Ségur et Lorfeuvre sur des châssis américains White TBC. Celles-ci sont recyclées dans un autre groupe à la dissolution du 13e GAMAC en .
- Autres véhicules
Initialement doté de deux camions de ravitaillement, le groupe reçoit deux camions supplémentaires fin 1915 . À cette date il dispose aussi de deux voitures de liaison.
Bibliographie
- Colonel Boucherie (préf. général Marie Antoine Henry de Mitry), Historique du 1er corps de cavalerie (mars 1917- décembre 1918), Limoges, Paris, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 319 p. (lire en ligne).
- François René Boullaire, Historique du 2e corps de cavalerie du 4 octobre 1914 au , d'après les archives historiques du ministère de la guerre, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 503 p..
- François Vauvillier, Le grand album des automitrailleuses de la victoire, Paris, Histoire & Collections, , 168 p. (ISBN 979-10-380-1314-8).
- Jean Vicaire (préf. Dominique Waquet), Les automitrailleuses de cavalerie (1916-1918), Suresnes, Causseul & Rougeret éditions, , 24 p. (lire en ligne).
- Dominique Waquet, Le 13e Groupe mixte d'Autos-mitrailleuses et autos-canons : Opérations et personnel (novembre 1914 - 31 octobre 1922), Suresnes, Causseul & Rougeret, , 52 p. (ISBN 978-2-494553-02-6).
- Dominique Waquet, Les officiers de Marine des groupes d’autos-canons de 37 m/m de la Marine (septembre 1914 – juin 1916) : Analyses et Portraits, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 20 p. (ISBN 978-2-494553-08-8).
- Dominique Waquet, Les officiers de l’Armée de Terre dans les groupes d’autos-mitrailleuses et d’autos-canons de la Grande Guerre (septembre 1914 – décembre 1922) : Analyses et Répertoire, Suresnes, Causseul & Rougeret, , 82 p. (ISBN 978-2-494553-07-1).
Voir aussi
Articles connexes
- Automitrailleuse Renault
- Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
- Taca Tac Teuf Teuf, Journal des groupes d'autos-mitrailleuses
- White TBC
Liens externes
- Blog Clausuchronia, « Automitrailleuses et véhicules de combat à roues », (consulté le ).
- José Luis Castillo, « Armored fighting vehicles in the Great War », (consulté le ).
- Chtimiste, « L'organisation des unités de cavalerie », (consulté le ).
- Chars français, « Un siècle d'histoire des engins-blindés français, Autos-mitrailleuses et autos-canons 1902-1928 », (consulté le ).
Notes et références
- ↑ J. Vicaire, p. 17.
- ↑ D. Waquet, Officiers Marine.
- ↑ D. Waquet, Officiers Terre.
- ↑ Au plus tard. La date exacte de départ n'est pas connue, mais le capitaine Dubois prend bien ses fonctions le .
- ↑ D. Waquet 13e groupe, p. 30, annexe I.
- ↑ J. Vicaire, p. 12.
- « Les citations collectives à l’ordre de l’Armée de la cavalerie pendant la grande Guerre Fourragères aux couleurs de la croix de Guerre - Groupes d’auto-canons-mitrailleuses », Revue de la cavalerie, vol. 35e année, no 5, , p. 204-211 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Journal officiel, , p. 4884.
- ↑ Journal officiel, , p. 4158
- ↑ Journal officiel, , p. 5474.
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