(1566) Icare
(1566) Icarus
| Demi-grand axe (a) |
161,7 × 106 km (1,078 ua) |
|---|---|
| Périhélie (q) |
27,923 × 106 km (0,187 ua) |
| Aphélie (Q) |
294,590 × 106 km (1,969 ua) |
| Excentricité (e) | 0,826 9 |
| Période de révolution (Prév) |
408,8 j (1,12 a) |
| Vitesse orbitale moyenne (vorb) | 28,69 km/s |
| Inclinaison (i) | 22,86° |
| Longitude du nœud ascendant (Ω) | 88,090° |
| Argument du périhélie (ω) | 31,290° |
| Anomalie moyenne (M0) | 124,422° |
| Catégorie | Apollon |
| Dimensions | 1,4 km |
|---|---|
| Masse (m) | ~ 10 × 1012 kg |
| Masse volumique (ρ) | ~ 2 000 kg/m3 |
| Période de rotation (Prot) |
0,094 7 j (2,273 h) |
| Classification spectrale | U |
| Magnitude absolue (H) | 16,9 |
| Albédo (A) | 0,4 |
| Température (T) | ~ 242 K |
| Date | |
|---|---|
| Découvert par | Walter Baade |
| Lieu | Observatoire Palomar |
| Nommé d'après | Icare (mythologie grecque) |
| Désignation | 1949 MA |
(1566) Icare (désignation internationale (1566) Icarus) est un astéroïde Apollon, herméocroiseur, cythérocroiseur et aréocroiseur.
Découverte
L'astronome Walter Baade (-) découvre Icare le , à l'observatoire Palomar, sur une plaque photographique d'une région de la constellation zodiacale du Scorpion proche de l'étoile Antarès, qu'il a prise la nuit du , avec 60 min d'exposition, à l'aide du télescope Schmidt de 48″ (122 cm) d'ouverture (actuel télescope Samuel-Oschin)[1],[2],[3],[4]. L'annonce de la confirmation de sa découverte intervient le suivant[5].
Désignation
À la suite de la découverte d'Icare, celui-ci est temporairement désigné comme le Baade('s) object (« objet de Baade »)[1],[5],[6]. Lorsque est confirmée l'annonce de sa découverte, il reçoit la désignation provisoire 1949 MA[1],[2],[5],[7]. En , il reçoit la désignation permanente (1566) et le nom Icarus, Walter Baade ayant accepté le nom Icarus (« Icare ») proposé par l'astronome Robert C. Cameron (-), de l'université de l'Indiana, et George E. Folkman, de Mount Clemens dans le Michigan[7].
Intérêts
Dans l'histoire de la radioastronomie, Icare est le premier astéroïde détecté par radar : en , l'antenne de 37 m de l'observatoire Haystack, à Westford (Massachusetts), et celle de 64 m de l'observatoire de Goldstone, à Barstow (Californie), permettent l'observation d'Icare alors qu'il passe à proximité de la Terre[8].
Icare est associé aux premières réflexions sur les stratégies de destruction ou de déviation d'astéroïdes ou d'autres objets géocroiseurs potentiellement dangereux : début , alors qu'Icare s'apprête à passer près de la Terre en , le professeur Paul E. Sandorff, de l'Institut de technologie du Massachusetts, donne à ses étudiants de deuxième cycle en ingénierie des systèmes un exercice — fictionnel — consistant à concevoir un plan d'urgence pour empercher la collision d'Icare avec la Terre ; le projet d'étudiants est connu comme l'Icarus project (« projet Icare »), leur rapport final inspirera le scénariste Edmund H. North (-) lors de l'écriture de l'histoire du film Meteor (Météore), qui, à sa sortie en , attirera l'attention du public sur les risques d'impacts d'objets géocroiseurs et les potentielles stratégies de défense[9],[10].
Icare est suspecté d'être la cause des Ariétides[11]
Caractéristiques orbitales
Icare, situé sur une orbite très excentrique (e = 0,83), s'éloigne au plus loin au-delà de l'orbite de Mars, à 1,969 unité astronomique du Soleil, ce qui le fait entrer dans la bordure intérieure de la ceinture d'astéroïdes. Au plus près du Soleil, Icare est situé à seulement 0,187 unité astronomique, soit la moitié de la distance moyenne entre le Soleil et Mercure. L'astéroïde croise ainsi l'orbite des quatre planètes internes, à savoir Mercure, Vénus, la Terre et Mars, et s'approche ainsi régulièrement de ces dernières.
Rapprochements avec la Terre
Icare passe à proximité de la Terre tous les 19 ans[12].
Son dernier passage remonte au 16 juin 2015, où Icare s'est approché de la Terre à 0,05383 ua (8 053 000 km ; 20,95 fois la distance Terre-Lune). Avant cela, Icare était passé près de la Terre le 11 juin 1996, à 0,10119 ua (15 138 000 km), presque 40 fois la distance Terre-Lune. La prochaine approche notable aura lieu le 11 juin 2043, à 0,0586 ua (8 770 000 km) de la Terre[13].
Lors de ces rapprochements, Icare s'approche régulièrement à 6 400 000 kilomètres de la Terre.[Passage contradictoire] En 1968, il passa à seulement 0,042482 ua (6 355 200 km) de la Terre[13].
Icare dans la science-fiction
Dans la nouvelle d'Arthur C. Clarke Un été sur Icare, l'auteur raconte l'histoire d'un astronaute échoué sur la face nocturne de l'astéroïde alors que celui-ci est au plus près du Soleil. Le survivant se trouve alors obligé de se déplacer continuellement pour rester dans l'ombre, de peur de mourir sous l'intense chaleur du soleil.
Dans le roman de Gregory Benford Dans l'océan de la nuit, Icare se met à dégazer, ce qui modifie son orbite et le met sur une trajectoire de collision avec la Terre. L'astronaute chargé de le miner découvre qu'il s'agit en fait d'une épave extraterrestre.
Notes et références
- F. 1949, p. 317.
- Meeus 1967, p. 401.
- ↑ Richardson 1949, p. 162.
- ↑ Richardson 1965, p. 113, col. 1.
- Baade 1949.
- ↑ Richardson 1965, p. 113, col. 2.
- Baade, Cameron et Folkman 1950.
- ↑ Conway, Yeomans et Rosenburg 2022, chap. 3, p. 70.
- ↑ Conway, Yeomans et Rosenburg 2022, chap. 5, p. 106-108.
- ↑ Sandorff et al. 1968.
- ↑ Rubin et Ma 2021, chap. 2, s.v. meteor shower, p. 50.
- ↑ Conway, Yeomans et Rosenburg 2022, chap. 5, p. 107.
- (en) Caractéristiques et simulation d'orbite de 1566 dans la JPL Small-Body Database.
Voir aussi
Bibliographie
- [Baade 1949] (en) W. H. Walter Baade (découvreur), « 1949 MA = object Baade », Minor Planet Circulars, no 270, , article no 1.
- [Baade, Cameron et Folkman 1950] (en) W. H. Walter Baade (découvreur et acceptant), Robert C. Cameron (proposant) et George E. Folkman (coproposant), « 1949 MA = (1566) Icarus », Minor Planet Circulars, no 347, , article no 1 (Bibcode 1950MPC....347...1B).
- [Conway, Yeomans et Rosenburg 2022] (en) Erik M. Conway, Donald K. Yeomans et Meg Rosenburg, A history of near-Earth objects research, Washington, NASA – history division, coll. « NASA SP » (no 2022-4235), , X-394 p., 20,3 × 25,4 cm (ISBN 978-1-6268-3068-4, EAN 9781626830684, OCLC 1288424745, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).
- [F. 1949] G. C. F., « Une étrange petite planète », L'Astronomie, vol. 63, , p. 317 (Bibcode 1949LAstr..63..317F, lire en ligne [PDF]).
- [Lieske et Null 1969] (en) Jay H. Lieske et George W. Null, « Icarus and the determination of astronomical constants », The Astronomical Journal, vol. 74, no 2, , p. 297-307 (OCLC 4649338343, DOI 10.1086/110810, Bibcode 1969AJ.....74..297L, S2CID 122864121, lire en ligne [PDF]).
- [Meeus 1967] Jean Meeus, « La petite planète (1566) Icarus », Ciel et Terre, vol. 83, , p. 401-405 (Bibcode 1967C&T....83..401M, lire en ligne [PDF]).
- [Richardson 1949] (en) Robert S. Richardson, « A new asteroid with smallest known mean distance », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 61, no 361, , p. 162-165 (OCLC 9975208894, DOI 10.1086/126164, JSTOR 40672171, Bibcode 1949PASP...61..162R, S2CID 122173810, lire en ligne [PDF]).
- [Richardson 1965] (en) Robert S. Richardson, « The discovery of Icarus », Scientific American, vol. 212, no 4, , p. 106-118 (OCLC 9986973239, DOI 10.1038/scientificamerican0465-106, JSTOR 24931844, Bibcode 1965SciAm.212d.106R, S2CID 119469625, résumé).
- [Rubin et Ma 2021] (en) Alan E. Rubin et Chi Ma, Meteorite mineralogy, Cambridge, CUP, coll. « Cambridge planetary science » (no 26), , 1re éd., XIV-404-[16] p., 17,3 × 25,1 cm (ISBN 978-1-108-48452-7, EAN 9781108484527, OCLC 1285950944, BNF 47000947, DOI 10.1017/9781108613767, Bibcode 2021memi.book.....R, S2CID 241540931, SUDOC 258448555, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Sandorff et al. 1968] (en) Paul E. Sandorff (dir.), Louis A. Kleiman (éd.) et étudiants en ingénierie des systèmes (coauteurs), Project : Icarus, Cambridge, MIT, coll. « Student projects / in systems engineering – reports » (no 13), , 1re éd., XIV-121 p., 18,2 × 25,7 cm (OCLC 30283496, DOI 10.7551/mitpress/5630.001.0001).
- [Steel 1992] (en) Duncan I. Steel, « Icarus, (1991) RC and the daytime Arietids », WGN, vol. 20, no 1, , p. 20-22 (Bibcode 1992JIMO...20...20S).
Articles connexes
Liens externes
- (en) Caractéristiques et simulation d'orbite de 1566 dans la JPL Small-Body Database.
- (en) Minor Planet Center database
- (en) NEODyS-2
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