Île Béniguet

Île Béniguet
Enez Benniget (br)

Marque de l'érosion sur le littoral nord de l'île de Béniguet, retenu par sa végétation
Géographie
Pays France
Archipel Archipel de Bréhat
Localisation Manche (océan Atlantique)
Coordonnées 48° 50′ 33″ N, 3° 01′ 06″ O
Superficie 0,18 km2
Point culminant non nommé (27 m)
Géologie Île continentale
Administration
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Commune Île-de-Bréhat
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+1
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Île Béniguet
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
Île Béniguet
Géolocalisation sur la carte : France
Île Béniguet
Îles en France

L'île Béniguet (en breton Enez Benniget, l'île bénie), est située à l'ouest de l'archipel de Bréhat. L'intérieur de l'île est une propriété privée de 18 ha.

Toponymie

L'île fut tour à tour nommée Binivet, Biniwit (en 1198), Binnigueth, Biniguet (en 1202), Biniguez, Bigniguez (en 1214).

Correspond au breton benniget (« béni », mais aussi équivalent du prénom Benoît).

Histoire

L'île a connu un certain passé religieux. Elle abrita la chapelle Saint Guénolé. La première mention de cette chapelle semble être celle faite dans un acte du Pape Innocent III datant de 1198.

En 1214, un accord a sujet des Iles de Béniguet et de Bréhat eut lieu entre la veuve du Comte Conan et l'Abbaye de Beauport[1].

La chapelle fut vendue en 1798, puis démolie en 1864 et ses pierres furent vendues.

On raconte que vers le XVIIe ou XVIIIe siècle, Béniguet aurait servi de repaire à des contrebandiers.

Au début du XXe siècle, le comédien Georges Wague rachète une partie de l'île et y construit une villa où il invite en particulier l'écrivaine Colette.

Le site a été classé en 1980.

Travaux et environnement

En 2001 et 2004 les directions régionales de l'environnement (DIREN) et de l'Équipement (DDE) ont constaté des infractions aux codes de l'urbanisme et de l'environnement, ce qui a donné lieu à un contentieux, les travaux ayant été effectués sans permis de construire ou de démolir[2]. La SCI Béniguet a été condamnée à 40 000 euros d'amende par la Cour d'Appel de Rennes en 2009 pour ces travaux.

Le , un nouveau constat a été fait sur l'île, toujours à propos de constructions illégales en raison d'infractions aux codes de l'urbanisme et de l'environnement[3].

Notes et références

  1. Source : Chartes de l'abbaye de Beauport et Archives départementales des côtes-du-nord. "Omnibus, etc., A., humilis vidua quondam Conani filii comitis uxor, salutem. Noveritis quod contingerit quod controversia que mota erat inter me, ex una parte, et abbatem et fratres Sancte Marie de Bello Portu, Prem. ord., ex alia, super insula de Bigniguez et decimis de Brihiat, Deo inspirante, sic tandem terminata et sedata fuit ; ita videlicet quod ego jus ecclesiasticum recognoscens, reddidi eis decimam avenarum mearum tam de Brihiat quam de Bigniguez, quam eisdem insulis de cetero capientur ; et concessi hec dictis abbati et fratribus quandiu dictas tenebo insulas, pro duabus garbis decime de Brihiat, et pro ipsa insula de Biniguez, salvis tamen sibi hiis que ante litem in ea possidebant annuatim de me recipient ....... nomine pensionis. Quod ut ratum permaneat sigillo domini episcopi Briocensis et meo voluimus confirmari. Factum est hoc apud Sanctum Briocum, in presencia domini episcopi, anno gracie MCCXIIII. Testibus hiis domino S. Briocenci episcopo, R. archidiacono de Pentavre, W. decano, E. filio Pagani,..... abbate, et B. priore, et ......, et A. canonicis Sancte Marie de Bello Portu ........ E. Capellano, et A. filio Eudonis, milite, et pluribus aliis." À tous ceux qui liront ces présentes, salut. Moi, A., humble veuve[1], autrefois épouse de Conan, fils du comte, vous fais savoir qu’il est survenu une controverse entre moi, d’une part, et l’abbé et les frères de Sainte-Marie de Beauport, de l’ordre de Prémontré, d’autre part, au sujet de l’île de Béniguet et des dîmes de Bréhat. Par l’inspiration divine, cette querelle a finalement été réglée et apaisée, de la manière suivante : reconnaissant le droit de l’Église, j’ai restitué auxdits abbé et frères la dîme de mes avoines, tant de Bréhat que de Béniguet, qui leur sera désormais perçue sur ces îles. Et j’ai concédé cela auxdits abbé et frères tant que je tiendrai lesdites îles, en échange de deux gerbes de la dîme de Bréhat et de l’île même de Béniguet, sauf toutefois les droits qu’ils y possédaient déjà avant le litige, qu’ils continueront à percevoir annuellement de moi sous forme de pension. Afin que cela demeure ferme et valable, nous avons voulu que cela soit confirmé par le sceau du seigneur évêque de Saint-Brieuc et par le mien. Cela a été fait à Saint-Brieuc, en présence du seigneur évêque, en l’an de grâce 1214. Ont été témoins : le seigneur évêque de Saint-Brieuc, R., archidiacre de Penthièvre ; W., doyen ; E., fils de Pagan ; l’abbé et B., prieur ; ainsi que A. et d’autres chanoines de Sainte-Marie de Beauport ; E., chapelain ; A., fils d’Eudes, chevalier ; et plusieurs autres.
    [1] Cette veuve noble, autrefois épouse de Conan, fils du comte, reconnaît ici le droit ecclésiastique sur les dîmes agricoles.
  2. Article dans Ouest-France vendredi 11 mai 2007
  3. « Béniguet. Dix ans de procédure judiciaire dans l’archipel », sur Le Télégramme, (consulté le ).
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