Étienne de Polignac
| Étienne de Polignac | ||||||||
| Biographie | ||||||||
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| Père | Armand III, vicomte de Polignac (d) | |||||||
| Évêque de l'Église catholique | ||||||||
| Évêque de Clermont | ||||||||
| 1050 ou 1053 – | ||||||||
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| Évêque du Puy | ||||||||
| – | ||||||||
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Étienne de Polignac, surnommé Taillefer est un prélat français du XIe siècle.
Biographie
Étienne de Polignac est le fils d'Armand III, vicomte de Polignac[1], et d'Adélaïde[2]. Il est surnommé Taillefer, pour saluer sa « force et vaillance » d'après Gaspard Chabron, généalogiste et historien de la famille de Polignac, ou bien Brisefer[3] ou Tranchefer[4]
Il est prévôt de la cathédrale du Puy[5] ou de Saint-Julien de Brioude[6]. Il est élu évêque de Clermont en 1050 et le reste jusqu'en 1073[7], date à laquelle il quitte son siège peut-être contre une somme d'argent[8]. Profitant de l'élection simonique d'Étienne d'Auvergne à l'évêché du Puy[réf. nécessaire], il s'empare de ce siège par la force[9], en remettant celui de Clermont à un homme en qui il a confiance, Guillaume de Chamalières[3]. L'objectif est, pour les vicomtes de Polignac, de placer un proche sur le siège du pouvoir local rival, particulièrement après l'épiscopat moins favorable de Pierre de Mercoeur[10].
Il est initialement reconnu par le pape Grégoire VII[11], le 19 avril 1074[12]. Cependant, dans un contexte de réforme grégorienne, le concile de Rome de 1074 aboutit à des mesures sévères contre les prélats simoniaques[13]. Alors qu'une attention particulière est portée sur les prélats qui ont obtenu leur siège illégalement[8], il rencontre le pape à Rome et promet de renoncer à son siège, sans y donner suite[11]. Il est excommunié par le pape lors d'un concile en 1075[5].
Guillaume de Chamalières et Étienne de Polignac voient leur excommunication confirmée par un concile tenu à Clermont en 1077[5],[8], sous la direction de Hugues de Die qui cherche à appliquer les décisions du pape[14]. Le 23 mars 1077[15], Grégoire VII consigne cette sentence[11], mais Étienne de Polignac continue à occuper le siège épiscopal. Le pape demande à ne plus envoyer d'argent à Notre-Dame du Puy tant que l'évèque reste en place, et aux chanoines du Puy de ne plus lui obéir. Le 25 mars, il excommunie Étienne de Polignac pour simonie[16].
Il est déposé par le pape et déclaré anathème par le IIIe concile du Latran[réf. nécessaire]. Le nouvel évèque, Adhémar de Monteil, doit verser 25000 sous à la famille des vicomtes[10].
Notes et références
- ↑ Gaston de Jourda de Vaux, Le nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy : noms féodaux., (lire en ligne).
- ↑ Jacotin 1898, p. LIII.
- Christian Lauranson-Rosaz, « Le Velay et la croisade », Publications de l'École Française de Rome, vol. 236, no 1, , p. 33–64 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Chabron 1625, p. 145.
- Benoît Gonod, Chronologie des évêques de Clermont et des principaux événemens de l'histoire ecclésiastique de l'Auvergne, Clermont-Ferrand, impr. Thibaud-Landriot, (lire en ligne), p. 25.
- ↑ Jacotin 1898, p. 69.
- ↑ Marion Gasmand, « Les princes d’Eglise au temps de la mutation féodale : l’épiscopat de la province de Bourges au XIe siècle », dans Les sociétés méridionales à l’âge féodal (Espagne, Italie et sud de la France Xe – XIIIe siècle) : Hommage à Pierre Bonnassie, Presses universitaires du Midi, coll. « Méridiennes », , 385–392 p. (ISBN 978-2-8107-0992-2, lire en ligne).
- Delphine Boyer-Gardner, « La réputation face à la rumeur. Fama épiscopale et mémoires ecclésiales aux XIe – XIIe siècles », dans La rumeur au Moyen Âge : Du mépris à la manipulation, Ve – XVe siècle, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 63–82 p. (ISBN 978-2-7535-6784-9, lire en ligne).
- ↑ Léon Mirot, « Antoine Jacotin. Preuves de la maison de Polignac. Recueil de documents pour servir à l'histoire des anciennes provinces du Velay, Auvergne, Gévaudan, Vivarais, Forez (IXe – XVIIIe siècle). », Journal des Savants, vol. 7, no 9, , p. 428–430 (lire en ligne, consulté le ).
- Sébastien Fray, « La juridiction de l’évêque du Puy sur sa ville au prisme des privilèges royaux (Xe – XIVe siècles) », dans La justice dans les cités épiscopales : Du Moyen Âge à la fin de l’Ancien Régime, Presses de l’Université Toulouse Capitole, coll. « Études d’histoire du droit et des idées politiques », , 195–210 p. (ISBN 978-2-37928-085-6, lire en ligne).
- Pierre Peyvel, « Aspects de la puissance féodale de l’évêché du Puy aux XIIe et XIIIe siècles », Cahiers de la Haute-Loire, , p. 8 (lire en ligne).
- ↑ Jacotin 1898, p. 70.
- ↑ Henri Platelle, « Chapitre II - Dieu et César : la période grégorienne », dans L'Eurasie, Presses Universitaires de France, , 183–225 p. (lire en ligne)
- ↑ Augustin Fliche, Saint Grégoire VII, Paris, J. Gabalda, (lire en ligne), p. 78.
- ↑ Jacotin 1898, p. 73.
- ↑ Augustin Fliche, Le règne de Philippe 1er, roi de France, Paris, Société française d'imprimerie et de libriairie, (lire en ligne), p. 412.
Voir aussi
Bibliographie
- Gaspard Chabron, Histoire de la maison de Polignac, (lire en ligne)
- Antoine Jacotin, Preuves de la maison de Polignac, Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne)
Articles connexes
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