Éphèbe d'Agde

Éphèbe d'Agde
L'Éphèbe d'Agde.
Date
IVe siècle av. J.-C.
Type
Matériau
Hauteur
140 cm
Mouvement
No d’inventaire
1987.1.1
Localisation
Protection
Coordonnées
43° 18′ 43″ N, 3° 28′ 08″ E

L'Éphèbe d'Agde est une statue antique en bronze, de 1,33 m de haut, datée du IIe siècle av. J.-C., découverte en 1964 dans le lit de l'Hérault et conservée au musée de l'Ephèbe et d'archéologie sous-marine d'Agde[1].

Découverte

Elle a été découverte dans le lit de l'Hérault, face à la cathédrale Saint-Étienne d'Agde, le par le plongeur et archéologue subaquatique Jackie Fanjaud (1933-2023[2]), membre du GRASPA (Groupe de recherches archéologiques subaquatiques et de plongée d'Agde)[1],[3].

Réalisée à l'époque romaine, la statue évoque le style du sculpteur Lysippe - portraitiste attitré d'Alexandre le Grand (au IVe siècle avant notre ère), Lysippe est l'un des plus célèbres bronziers de la sculpture grecque classique. Du fait de certains attributs et conventions iconographiques, elle pourrait représenter Alexandre le Grand[4]. Cette statue est plus petite que nature. La découverte de la main gauche a permis de reconstituer sa fonction dans la culture des élites romaines : cette statue tenait une lampe, ce qui en faisait un lampadaire qui éclairait les banquets nocturne romains[5]. Pour un Romain, un éphèbe, ou plus exactement la statue représentant un jeune-homme nu - mais il s'agit, ici, de l'image d'Alexandre - peut devenir un luminaire de banquet. Pour un Romain, l'art se doit d'être utile.

Trouvée dans les eaux fluviales, la statue appartient à l'État. Elle quitta Agde dès sa découverte. Après une restauration fondamentale[6] au Laboratoire d'archéologie des métaux de Jarville-la-Malgrange, l'Éphèbe fut exposé au musée du Louvre pendant plus de vingt ans.

Revendication et retour à Agde

Les Agathois, attachés à cette découverte et à cette figure devenue emblématique, ne cessèrent de manifester leur souhait de voir revenir la statue dans « sa » ville. Le maire Pierre Leroy-Beaulieu et Denis Fonquerle furent les principaux artisans de ce retour, que l'État conditionna à la création d'un nouveau musée. Celui-ci sera construit à partir de 1982 par l'architecte Jean Le Couteur, puis inauguré en 1985. L'Éphèbe l'intègre en 1987[7], en présence de François Léotard, alors ministre de la Culture.

Hommages

L'Éphèbe est devenu un emblème de la ville d'Agde. Sa tête stylisée figure sur un ancien logo de la commune. Une copie en résine de grandes dimensions a été érigée sur un rond-point routier (le rond-point de l'Éphèbe) près de la rocade sud. La sculptrice Agnès DESCAMPS, installée à Agde, réinterprète l'Ephèbe de façon contemporaine avec une sculpture en acier découpé qui , depuis 2024, est déclinée en trophée pour le festival les Hérault du Cinéma et de la Télé du Cap d'Agde. Enfin Hervé Di Rosa reprend la silhouette de l'Éphèbe comme motif pour sa résille métallique enrobant le nouveau palais des Congrès de la ville. Pour le trentième anniversaire de l'arrivée de la statue à Agde, le musée de l'Éphèbe commanda à l'artiste Anita Gauran une série de photogrammes représentant l'Éphèbe[8].

Les postes françaises ont émis en 1982 un timbre-poste d'une valeur faciale de 4 F représentant l'Éphèbe d'Agde. Ce timbre est l'œuvre du graveur polonais Czesław Słania.

Notes et références

Notes

Références

  1. « L'Ephèbe d'Agde (titre d'usage) ; l'Alexandre d'Agde », notice no M0465000001, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  2. « Le plongeur qui a découvert l'Éphèbe d'Agde est mort à 89 ans », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  3. François Quereyl 2012.
  4. Odile Bérard-Azzouz, L'Alexandre d'Agde dit l'Éphèbe in Mystères des bronzes antiques, exposition du 6 juin au 31 décembre 2003, musée de l'Éphèbe, Agde, p. 64
  5. François Queyrel dans Géraldine Muhlmann, avec Anne Merker, Ludovic Laugier et François Queyrel (à partir de 06:17 / 58:20), « De quoi nous parlent les nus grecs anciens ? », sur France Culture : « Avec philosophie » : Série « Que dévoile le nu ? », épisode 2/4, 18 juin 2024 (première diffusion le mardi 28 novembre 2023) (consulté le ). À lire : François Queyrel, « L’Alexandre d’Agde: un porte-plateau ou un porte-flambeau » dans : "De l’Ephèbe à l’Alexandre d’Agde", 2012 : [1]
  6. Albert France-Lanord, « L'éphèbe d'Agde », Revue archéologique de Narbonnaise, vol. 2, no 1,‎ , p. 187–191 (DOI 10.3406/ran.1969.907, lire en ligne, consulté le ).
  7. « l'Éphèbe d'Agde » (consulté le )
  8. « Sous l'eau, le feu ! »

Voir aussi

Bibliographie

  • François Queyrel, « L’Alexandre d’Agde : un porte-plateau ou un porte-flambeau », dans De l’Ephèbe à l’Alexandre d’Agde, ouvrage publié à l’occasion de la nouvelle restauration, Agde, Musée de l’Ephèbe et d’Archéologie sous-marine, , 61-69 p. (lire en ligne).
  • Albert France-Lanord, « L'éphèbe d'Agde », Revue archéologique de Narbonnaise, vol. 2, no 1,‎ , p. 187–191 (DOI 10.3406/ran.1969.907, lire en ligne, consulté le ).

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