Élections législatives françaises de 1946

	Élections législatives françaises de novembre 1946
	10 novembre 1946
Corps électoral et résultats
Votants	19 578 126
	78,1 % 3,7
	PCF – Maurice Thorez
	Liste Parti communiste français; Union progressiste
28,26 %	2,3
	MRP – Georges Bidault
25,96 %	2,3
	SFIO – Guy Mollet
17,87 %	3,3
	PRL – Michel Clemenceau
	Liste Parti républicain de la liberté; Parti paysan d'union sociale
12,94 %	0,1
	RGR – Édouard Herriot
	Liste Parti radical; Union démocratique et socialiste de la Résistance
11,12 %	0,5
Résultats par circonscription
Assemblée nationale élue ; Par groupes
	Liste au 28 novembre 1946 (modifications ultérieures) Communistes (182); Mouvement républicain populaire et Républicain d'action paysanne et sociale (173); Socialistes (101); Républicain radical et radical-socialiste (43); Parti républicain de la liberté (38); Républicains indépendants (28); Union démocratique et socialiste de la Résistance (26); Musulman indépendant pour la défense du fédéralisme algérien (8); Non inscrits (20);
Gouvernement
Sortant	Élu
Bidault I ; Tripartisme (MRP, PCF, SFIO)	Blum III ; Tripartisme (PCF, MRP, SFIO)
Législature élue
	Ire de la IVe République

Les élections législatives se déroulent le 10 novembre 1946 et sont les premières de la IV^e République nouvellement instaurée.

Contexte

Mode de scrutin

Un nouveau mode de scrutin est adopté par la seconde Assemblée constituante par la loi du 5 octobre 1946^[1]. Les élections ont lieu au scrutin proportionnel plurinominal suivant la règle de la plus forte moyenne dans le cadre départemental. Les départements de plus de 10 sièges sont divisés en plusieurs circonscriptions de 4 à 10 sièges. En Algérie et dans les territoires d'outre-mer administrés par la France, les circonscriptions et le nombre de sièges par circonscription sont fixés par la loi électorale. Il y a 618 sièges à pourvoir.

Le vote préférentiel est admis selon les modalités suivantes :

L'électeur peut annoter à la main l'ordre des candidats de la liste pour laquelle il vote.
Si moins de la moitié des électeurs d'une liste ont annoté un ordre des candidats, les sièges sont attribués selon l'ordre de présentation de la liste.
Si plus de la moitié des électeurs d'une liste ont annoté un ordre des candidats, les sièges sont attribués selon l'ordre défini par les électeurs. Le premier siège est attribué au candidat qui a été le plus de fois placé en tête, le deuxième siège est attribué au candidat restant qui a été le plus de fois placé en tête ou en deuxième position, et ainsi de suite^[1].

Résultats

Résultats^[2]
Parti		Voix	%	+/-	Sièges	+/-

	Parti communiste français (PCF)	5 351 926	27,85	0,2	171	25
	Mouvement républicain populaire (MRP)	4 988 609	25,96	4,3	162	4
	Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO)	3 433 901	17,87	2,3	102	25
	Rassemblement des gauches républicaines (RGR)	2 136 132	11,12	1,1	42	11
	Parti républicain de la liberté (PRL)	907 444	4,72	2,8	34	2
	Divers droite (DVD)	900 499	4,69	Nv	0	Nv
	Union gaulliste	585 430	3,05	Nv	9
	Républicains indépendants (RI)	462 297	2,41	Nv	21
	Parti paysan d'union sociale (PPUS)	216 773	1,13	0,3	8
	Divers	94 533	0,49	0,5	0	2
	Union progressiste (UP)	78 667	0,41	Nv	11
	Parti communiste internationaliste (PCI-SFQI)	59 824	0,31	0,08	0

Suffrages exprimés		19 203 070	98,15
Votes blancs et nuls		362 627	1,85
Total		19 565 697	78,10	-	560
Abstentions		5 486 536	21,90
Inscrits / participation		25 052 233	78,10

Analyse

Les élections sont marquées par une victoire sans précédent du Parti communiste : avec 28,3 % des suffrages exprimés, le PCF enregistre le meilleur score de son histoire et emporte 182 sièges, soit près d'un tiers des effectifs de l'Assemblée nationale.

Le MRP perd des électeurs mais reste tout de même le deuxième parti de l'assemblée, loin devant la SFIO.

La SFIO supporte de moins en moins bien la concurrence communiste : elle perd 26 sièges (et ce malgré l'augmentation du nombre total de sièges à pourvoir) et plus de 750 000 électeurs. Le RGR reste stable, tout comme la droite, et l'Union gaulliste, mal organisée, ne pourra entrer au Parlement, et ce malgré le prestige du Général, affaibli par la promulgation du nouveau traité constitutionnel qui avait rencontré sa franche opposition.

Malgré une indiscutable prépondérance des 3 partis dominants, les groupes parlementaires ont tendance à se multiplier et l'opposition est de plus en plus hétéroclite.

Il y a 6,8 % de femmes députées^[3].

Groupes parlementaires

Répartition des députés par groupes au 28 novembre 1946^[4]
Groupe parlementaire			Députés
Groupe parlementaire			Membres	Apparentés	Total
	PCF	Communistes	182	0	182
	MRP & RAPS	Mouvement républicain populaire et Républicain d'action paysanne et sociale	170	3	173
	SFIO	Section française de l'Internationale ouvrière	101	0	101
	RRRS	Républicain radical et radical-socialiste	43	0	43
	PRL	Parti républicain de la liberté	35	3	38
	RI	Républicains indépendants	27	1	28
	UDSR	Union démocratique et socialiste de la Résistance	23	3	26
	MIDFA	Musulman indépendant pour la défense du fédéralisme algérien	8	0	8

Total de députés membre de groupes					598
	Députés non-inscrits				20

Total des sièges pourvus					618
Total des sièges vacants et non attribués					1

Notes et références

Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Lundi 7 et mardi 8 octobre 1946., Paris, 1946 (lire en ligne)
↑ « Élections législatives novembre 1946 », sur france-politique.fr (consulté le 1^er novembre 2024)
↑ Magazine Le Monde 2 des 18-19 avril 2004, page 89.
↑ « Élections législatives 1946 », sur www.france-politique.fr (consulté le 1^er juillet 2018)

Annexe

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[:0-1] Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Lundi 7 et mardi 8 octobre 1946., Paris, 1946 (lire en ligne)

[2] « Élections législatives novembre 1946 », sur france-politique.fr (consulté le 1^er novembre 2024)

[3] Magazine Le Monde 2 des 18-19 avril 2004, page 89.

[4] « Élections législatives 1946 », sur www.france-politique.fr (consulté le 1^er juillet 2018)

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