Après la crise du 16 mai 1877, la Chambre est dissoute par le Président, entrainant de nouvelles élections.
Face à une élection qui est vue comme décisive, le camp conservateur et le camp républicain adoptent une position unitaire. Dans le département, deux candidats conservateurs sont présents : Henri Boucher d’Argis à Nantes II et Amaury Simon à Saint Nazaire I, légitimiste et bonapartiste respectivement. Cependant, la pression gouvernemental sur les électeurs conservateurs est assez fort pour ne pas leur donner assez de voix.
À Châteaubriant, Émile Récipon est considéré comme un aventurier car il vient de la Haute-Loire. Il immigre à Nantes comme industriel et négociant tanneur. Conseiller municipal de Nantes depuis 1871 et maire de Sion-les-Mines. Malgré sa position républicaine avancée, il indique défendre la « la Religion, la Famille et la Propriété » comme conservateur républicain.
À Paimbœuf, Gustave Goullin se présente aussi comme candidat républicain conservateur et plaide pour le réalisme. Il défende aussi la révolution de 1789 et les propriétaires terriens.
À Saint-Nazaire I, il y a une triangulaire avec Jules de Lareinty comme légitimiste et candidat officiel et Amaury Simon comme bonapartiste dissident, qui est le cousin de Fidèle Simon, également candidat mais pour les républicains. Amaury Simon est fortement soutenu par le conseiller général de Blain le bonapartiste Sortais. Au second tour, celui-ci se retire sans patronner le candidat officiel et déclarant soutenir le drapeau tricolore. Il y a donc une réelle convergence entre les républicains et les bonapartistes dans cette circonscription. Fidèle Simon peut aussi se défendre contre les attaques traditionnelles conservatrices car il est un grand propriétaire, a une femme et quatre enfants et a fait un don important pour l'achèvement de la cathédrale de Nantes.
À Nantes II, il y aussi une triangulaire avec Henri Boucher d’Argis comme candidat dissident, mais légitimiste cette fois. Il bénéficie de la presse royaliste et du soutien d'Édouard de Cazenove de Pradines mais la circonscription est bonapartiste. Le choix de la dissidence est en raison de différences locales sur d'autres circonscriptions. Au second tour, Boucher d'Argis se retire mais moins de la moitié des voix se reporte sur le bonapartiste. Les conservateurs, à dominante bonapartiste, attaque le républicain Vincent sur le thème de la religion, prennant ainsi une dominante cléricale.
À Nantes III, Henri Le Loup de La Biliais adopte un discours typique du candidat officiel, en niant la question de la forme du gouvernement et un soutien à l'ordre et de la religion. Son opposant républicain, Gustave Roch valorise Adolphe Thiers, le gouvernement républicain et le conservatisme des institutions. Il se présente aussi comme respectueux des croyances et non comme un ennemi de la religion mais il se dit bien anticlérical, contre le rétablissement du pouvoir temporel du pape à Rome[1].
René Bourreau, « Les institutions et la législation : 1877-1881 », dans Monarchie et modernité : L'utopie restitutionniste de la noblesse nantaise sous la IIIe République, Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles », , 383 p. (ISBN978-2-85944-274-3, ISSN 12430269[à vérifier : ISSN invalide], DOIhttps://doi.org/10.4000/books.psorbonne.67849, lire en ligne)
Notes et références
Notes
Références
↑René Bourreau, « Les institutions et la législation : 1877-1881 », dans Monarchie et modernité : L'utopie restitutionniste de la noblesse nantaise sous la IIIe République, Paris, Éditions de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles », , 383 p. (ISBN978-2-85944-274-3, ISSN 12430269[à vérifier : ISSN invalide], DOIhttps://doi.org/10.4000/books.psorbonne.67849, lire en ligne)